Il écope de 12 ans de prison pour avoir agressé sexuellement ses enfants
Un père incestueux du Kamouraska devra passer les 12 prochaines années derrière les barreaux d’un pénitencier. Déclaré coupable de multiples crimes sexuels, dont inceste, et de voies de fait, il a agressé ses deux fils pendant une période de plus de 17 ans.
Les faits se sont déroulés de janvier 2003 à novembre 2020 dans plusieurs localités de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, dont Rivière-du-Loup et Saint-Alexandre-de-Kamouraska.
«La liste des facteurs aggravants était longue. [On doit considérer] le contexte de violence sexuelle et physique, on parle d’une relation de confiance, l’accusé étant le père des deux victimes […] Il a été mis en preuve tout l’abus de confiance et de son rôle de père sur ses enfants tout au long de leur vie qui ont facilité la perpétration des infractions», a résumé la procureure de la Couronne, Me Florence Charlebois-Villeneuve. Les agressions ont commencé alors que la première victime était âgée de seulement cinq ans.
La peine minimale pour l’accusation d’inceste est fixée à cinq ans d’emprisonnement. L’avocat de la défense, Me Alain Dumas, demandait une peine de 8 à 10 ans de prison pour son client. La procureure de la Couronne, Me Charlebois-Villeneuve, plaidait quant à elle pour que l’accusé écope de 15 ans d’incarcération.
Vêtu d’un manteau noir, les cheveux hérissés sur la tête, l’agresseur âgé d’une quarantaine d’années est demeuré impassible dans le box des accusés, même lorsqu’il a traversé la porte menant aux cellules avec les constables du palais de justice.
«L’accusé continue d’alléguer être victime d’un complot fomenté par son ex-conjointe et ses deux victimes. De plus, il n’a aucune empathie pour ses victimes et il n’est ouvert à suivre aucun programme de réhabilitation», a souligné le juge Pierre L. Rousseau lorsqu’il a prononcé la peine au palais de justice de Rivière-du-Loup. Il a ajouté que l’accusé jette les torts sur les victimes, qui s’attendaient plutôt d’être protégées par leur père. Il n’exprime aucun remord. Son risque de récidive est évalué à «moyen», selon le rapport présentenciel.
Les agressions sexuelles étaient accompagnées d’une violence physique exercée par l’accusé sur ses deux fils. Deux facteurs atténuants ont été pris en compte par le juge, soit l’absence d’antécédents judiciaire de l’accusé et son enfance difficile.
«Ce que nous dit la Cour suprême, c’est que les infractions d’ordre sexuel contre les enfants sont intrinsèquement répréhensibles et les exposent toujours au risque de subir un grave préjudice […] Le fait que la victime est un enfant a pour effet d’accroitre le degré de responsabilité du délinquant», a ajouté le juge Pierre L. Rousseau.
Les agressions ont eu de lourdes répercussions sur l’une des victimes qui ressent de la honte, en plus de vivre des difficultés relationnelles et sexuelles. Elle a aussi rapporté avoir eu des pensées suicidaires. Son estime d’elle-même est très basse, voire absente.
INTERDICTIONS
Pendant toute la durée de sa peine d’emprisonnement, il sera interdit à l’accusé de communiquer directement ou indirectement avec les deux victimes. Il devra s’abstenir de posséder des armes pendant 20 ans à compter de sa date de libération. L’accusé devra aussi se soumettre à la Loi sur l’enregistrement des renseignements sur les délinquants sexuels pendant 20 ans à partir du moment de sa libération.
L’agresseur devra aussi respecter de nombreuses conditions pendant 20 ans après sa sortie de prison soit: éviter de se trouver dans tout parc public ou zone publique où pourraient se trouver des personnes de moins de 16 ans; ne pas se trouver à moins de deux kilomètres du lieu de résidence des victimes; éviter de chercher, accepter ou garder un emploi rémunéré ou non qui le placerait en relation de confiance ou d’autorité vis-à-vis une personne de moins de 16 ans; ne pas communiquer avec une personne de moins de 16 ans et éviter d’utiliser Internet, à moins de respecter certaines conditions du tribunal.
L’avocat de la défense, Me Alain Dumas, a 30 jours pour porter la peine en appel.
Une ordonnance de non-publication empêche la diffusion de toute information permettant d’identifier les deux victimes.
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