«Il n'y a jamais eu autant de gens malades de la COVID-19 au Bas-Saint-Laurent»
«Aujourd'hui, si on prend une photo, il n'y a jamais eu autant de gens malades de la COVID-19 au Bas-Saint-Laurent», laisse tomber le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc. Il confirme que le variant Omicron a été détecté dans la région, ce qui explique la hausse fulgurante du nombre de cas observée depuis les derniers jours.
À la veille de certains rassemblements familiaux pour les Fêtes, il craint la transmission accrue du virus dans la communauté. Selon les données de l'Institut national de la santé publique du Québec, on compte en ce 21 décembre 327 cas actifs du virus au Bas-Saint-Laurent. «On fait un appel à la prudence. Est-ce qu'il sera entendu ? Je l'espère», ajoute le Dr Leduc. Le criblage a été réalisé pour tous les cas positifs partout au Québec le 14 décembre et la présence du variant a été confirmée au Bas-Saint-Laurent, qui ne fait pas exception aux autres régions. Dr Sylvain Leduc estime que la proportion de cas du variant Omicron est d'environ 50 %, comme ailleurs au Québec. Ce ne sont toutefois pas tous les cas positifs qui sont passés au criblage, il est donc difficile d'établir avec certitude le nombre de personnes porteuses du variant Omicron dans la région.
La transmission de la COVID-19 est étendue à toutes les MRC du Bas-Saint-Laurent et ne se limite plus à l'est. En ce 21 décembre, le bilan transmis par le CISSS compte 62 nouveaux cas. Le directeur de la santé publique de la région s'attend à ce que dès demain, ce nombre soit largement dépassé.
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Le défi est présentement de préserver les milieux de soins, incluant les CHSLD et les résidences de personnes âgées, souligne-t-il. La dose de rappel du vaccin contre la COVID-19 y a déjà été administrée. «La troisième dose, c'est ce qui va rehausser notre immunité pour affronter la transmission de ce variant cet hiver. Les gens qui ont deux doses en ce moment ont une protection malgré tout, au moins contre les formes graves de la maladie. Il n'y a pas une grande protection contre la maladie. Ça donne l'opportunité malheureuse de l'attraper, si vous êtes en contact avec quelqu'un qui est malade», explique le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc.
Il ajoute que la vraie transmission survient dans les domiciles, entre les personnes qui participent à des rassemblements et qui se rencontrent. La baisse du nombre de contacts va de pair avec le resserrement des mesures sanitaires qui a été annoncé par le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Christian Dubé.
DÉLESTAGE EN JANVIER
Déjà, la santé publique et le réseau de la santé du Bas-Saint-Laurent planifient du délestage de leurs opérations, en prévision d'une augmentation du nombre d'hospitalisations de personnes atteintes de la COVID-19. «C'est clair qu'on va avoir besoin de faire du délestage. Ce qui nous aide en ce moment, c'est qu'on a réussi à contrôler assez bien la transmission jusqu'à la mi-décembre. On a eu peu d'hospitalisations, ça nous a permis de rattraper un peu du retard qui a pu être été accumulé. Ça nous a donné une bonne chance», constate le Dr Leduc.
Il prévoit que les hôpitaux de la région auront besoin de place dès janvier pour hospitaliser les personnes atteintes de la COVID-19. Le porte-parole du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Gilles Turmel, ajoute que 17 lits sont disponibles pour les personnes malades de la COVID-19 dans les hôpitaux de Rivière-du-Loup et Rimouski. On en dénombre quatre en soins intensifs. En cas de débordement, il sera possible d'isoler certaines personnes dans les hôpitaux de leur milieu, plutôt que de les transférer vers Rimouski ou Rivière-du-Loup, confirme M. Turmel. Il indique que généralement, une période de 10 à 14 jours s'écoule avant que la hausse du nombre de cas de COVID-19 ne se répercute dans le nombre de personnes hospitalisées.
«Il ne faut jamais oublier que l'ennemi, c'est un virus. Ce n'est pas des personnes, le réseau de la santé, des dirigeants. C'est un virus que l'on doit combattre en équipe. Quand on a une majorité des gens qui acceptent que c'est ça le combat, et qu'on doit lutter tout le monde ensemble, c'est ce qu'on retient», conclut le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc.
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