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Projet de nouvelle usine du Groupe Lebel

Une décision du ministère de l’Environnement dénoncée à Squatec 

durée 21 juin 2023 | 11h51
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le refus du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parc (MELCCFP) d’octroyer un certificat d’autorisation permettant au Groupe Lebel d’aller de l’avant avec la construction d’une usine de sciage neuve à Saint-Michel-de-Squatec ne passe pas au Témiscouata. Le maire de la Municipalité, Bruno Malenfant, dénonce cette mauvaise nouvelle et demande aux élus provinciaux de trouver une solution rapidement. 

    Informé de la décision du MELCCFP dans les derniers jours, M. Malenfant a décidé de s’impliquer directement et d’écrire, au nom de la Municipalité, une lettre adressée au premier ministre, François Legault, aux ministres Benoit Charrette, Pierre Fitzgibbon et Maïté Blanchette-Vézina, ainsi qu’à la députée Amélie Dionne. 

    Dans celle-ci, l’élu partage son profond étonnement, mais aussi sa vive frustration. Il ne manque pas non plus de relever une forme d’inquiétude quant à l’avenir de sa municipalité. Il faut comprendre que Squatec est née de l’industrie forestière et que le Groupe Lebel y est le plus important employeur. 

    «Les grands perdants, ce sont les travailleurs des deux usines actuelles du Groupe Lebel et les citoyens de Squatec», a-t-il lancé, mercredi matin, lorsque rejoint par Info Dimanche. 

    Avec son projet de grande envergure, le Groupe Lebel souhaitait construire une nouvelle usine permettant de regrouper, dans des installations plus modernes et adaptées, les activités des deux usines de sciage qu’elle possède déjà à Saint-Michel-de-Squatec. L’investissement privé d’environ 35 M$ représentait le plus important dans l’histoire de la petite communauté d’environ 1 100 citoyens.

    «Ce projet permettait d’assurer la sauvegarde d’une centaine d’emplois directs et de plus de 300 emplois indirects. C’est un impact économique de 30 millions de dollars annuellement qui nous échappe», a regretté M. Malenfant. 

    «C’est une opportunité de développement économique inestimable pour notre milieu.»

    DES RUISSEAUX ET UN MILIEU HUMIDE

    Le Groupe Lebel ne pourrait pas aller de l’avant avec son projet, puisque la construction est envisagée sur un terrain de la route 295 (au nord de Saint-Michel-du-Squatec) sur lequel on retrouve des ruisseaux et un milieu humide, notamment. L’entreprise, qui œuvre à Squatec depuis plus de 60 ans, a multiplié les efforts ces derniers mois afin de limiter les impacts, espérant une réponse positive de Québec.  

    S’il se dit conscient de la nécessité et de l’importance de protéger l’environnement, soulignant que la Municipalité est elle-même engagée à préserver son écosystème local, Bruno Malenfant comprend mal la décision du ministère dans ce dossier. Selon lui, l’entreprise était très ouverte à agir de la bonne façon et à adopter les mesures adéquates. 

    «On parle de la présence d’un milieu humide sur le terrain, mais Groupe Lebel n’avait aucunement l’intention d’aller dans ce secteur-là. C’est un secteur derrière des résidences et il n’y avait aucun plan de développement. Les dirigeants voulaient même éviter les bruits et la poussière pour les citoyens, ils voulaient s’éloigner du périmètre urbain», a-t-il expliqué. 

    Il rappelle que le terrain envisagé est à flanc de montagne, déjà déboisé et éloigné de nombreux cours d’eau importants du territoire. «Il y aurait aussi une problématique concernant la présence de ruisseaux, mais l’entreprise a proposé des solutions. Malheureusement, ce ne serait pas suffisant pour respecter les normes en vigueur», a-t-il ajouté. 

    L’élu croit qu’il faut trouver un équilibre entre la protection de l’environnement et le développement économique. Il en va de l’avenir des régions souvent qualifiées comme «dévitalisées», estime-t-il. 

    «On a fait une autoroute à quatre voies qui relie Rivière-du-Loup au Nouveau-Brunswick. On a détourné des ruisseaux et des milieux humides. Tout est possible […] C’est pourquoi j’ai vraiment de la difficulté avec la décision prise dans ce dossier.»

    «Je ne comprends pas, qu’aujourd’hui, en 2023, on puisse refuser tout simplement qu’un projet comme celui-là puisse voir le jour.»
     

    «TOUJOURS DE L’ESPOIR»

    Malgré les récentes mauvaises nouvelles, Bruno Malenfant n’en démord pas : il croit au projet et estime qu'il faut trouver une solution…rapidement. Dans sa lettre, il exhorte d'ailleurs les élus provinciaux de faire en sorte «qu’une voie de passage» soit développée pour permettre la concrétisation du projet. Il n’est pas encore trop tard, selon lui. 

    «Nous sommes prêts à collaborer étroitement avec les différentes parties prenantes», a-t-il dit, soutenant que la MRC de Témiscouata est aussi impliquée. «On n’est pas prêts à dire que le projet est terminé et on va tout mettre en œuvre pour [que ce projet] puisse voir le jour.»

    Pour la suite, le dossier pourrait évoluer rapidement. Des rencontres seraient prévues prochainement avec le préfet de la MRC Serge Pelletier, les élues Amélie Dionne et Maïté Blanchette-Vézina, ainsi que des représentants du MELCCFP.

    Cependant, si la suite demeure négative, Bruno Malenfant est catégorique : il demandera au ministre Benoit Charrette lui-même de venir fait part publiquement, à Squatec, des décisions de ses fonctionnaires. «Il devra s’expliquer auprès des travailleurs et des citoyens.»

    Au moment d’écrire ces lignes, la ministre Maïté Blanchette-Vézina et la députée Amélie Dionne n’avaient pas donné suite à nos demandes d’entrevue. 

     

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