Redonner le pouvoir aux citoyens
Le slogan qui accompagne le logo est clair : « Nous, on ne veut pas le pouvoir, on veut le donner! » Alors, pourquoi présenter des candidats aux élections? Pour le directeur et porte-parole, Roméo Bouchard, la Coalition doit passer par le processus électoral pour convoquer une assemblée constituante et doter le Québec d’une constitution démocratique.
Cette Coalition n’ambitionne pas d’exercer le pouvoir, mais de diriger un gouvernement provisoire pendant deux ans, le temps que durera la constituante. Après quoi, elle s’engage à se dissoudre pour laisser la place aux institutions politiques définies dans la nouvelle constitution.
Réforme en profondeur
Pour monsieur Bouchard, le Québec doit réformer en profondeur son système électoral et démocratique. Ce n’est pas, dit-il, à travers les partis politiques qui souhaitent être élus pour exercer le pouvoir que ce changement va se faire. Remplacer le parti ne servira à rien si on ne modifie pas les règles du pouvoir, affirme-t-il. « On veut mettre en place une alternative, pas une alternance », clame Roméo Bouchard.
Monsieur Bouchard donne souvent l’exemple de la Bolivie, où l’élection de représentants à une assemblée constituante a mené à l’adoption d’une nouvelle constitution par voie de référendum le 25 janvier 2009. Selon monsieur Bouchard, ici aussi, le projet de constitution sera soumis au vote par référendum. Une 2e question portera sur le statut politique du Québec. « L’indépendance n’est pas un préalable à la constitution, elle fait partie de la Constituante », dit-il.
Historique
Le porte-parole croit que les manifestations nées du mouvement étudiant confirment le ras-le-bol et la volonté de changement des citoyens. Mais elles n’ont pas donné naissance au projet de Constituante. À la fin de l’année 2010, Roméo Bouchard et Richard Gauthier ont mis en ligne un « laboratoire de démocratie directe, un parlement virtuel. » Cette démarche a amené les responsables à élaborer un concept de démocratie sans parti avec une large participation des citoyens.
À l’été 2011, une rencontre avec Nicolas Falcimaigne, un participant aux États généraux de 2003 sur la réforme des institutions démocratiques mène à l’idée d’une coalition électorale de candidats indépendants axée sur l’idée d’une assemblée constituante et la rédaction d’une constitution. Un manifeste recueille 700 appuis dans Internet. La Coalition des Sans Parti, née à la suite de cette démarche, mènera à la création de la Coalition pour la Constituante.
Cette dernière, dont le siège social est situé à Saint-Germain, compte déjà 32 candidats en vue des élections attendues en septembre prochain. « On voudrait bien être présents dans les 125 comtés », ajoute Roméo Bouchard. Un objectif qu’il juge réaliste, puisque les membres sont répartis dans toutes les régions du Québec. La Coalition mise sur le « vote blanc », c’est-à-dire celui de ceux qui n’ont plus confiance en leurs représentants, ni aux partis politiques et refusent le principe de l’alternance.
Collaboration : Maurice Gagnon, LePlacoteux.com