Des appuis pour les proches aidants de la région
Quelque 1 250 proches aidants ont été recensés sur le territoire, représentant seulement la pointe de l’iceberg puisqu’une des problématiques soulevées par les intervenants du projet se situe justement dans la capacité de la personne à s’identifier elle-même comme proche aidante.
UN PARCOURS RECONNU
Le Centre d’action bénévole Région Témis recevra une somme de 41 675 $ pour le développement de moyens de sensibilisation, d’information et de formation des proches aidants des 22 communautés desservies par le projet intitulé « Un parcours reconnu, celui du proche aidant ».
« L’objectif est de sensibiliser les proches aidants à s’identifier comme tel, de leur faire connaitre les services existants par la distribution de dépliants qui seront prêts en septembre et de réaliser des rencontres d’informations afin de leur offrir une démarche de soutien et formation », explique France Landry, chargée de projet. Des sentinelles seront mises en place afin de rejoindre le plus grand nombre de gens et déjà 20 personnes, sur une possibilité de 25, se sont montrées intéressées à endosser cette fonction importante de transmettre l’information et les invitations.
En septembre des rencontres d’information sont prévues dans six municipalités, où plus de 30 personnes sont attendues pour chacune. Elles permettront, entre autres, le partage du vécu et de connaissances, la découverte de nouvelles façons de faire face aux difficultés et de diminuer le stress. « Ces rencontres seront agrémentées d’une pièce de théâtre qui mettra en lumière plusieurs aspects touchant les proches aidants », ajoute Mme Landry.
TERRITOIRE DU HAUT PAYS
Le Centre des femmes du Ô Pays recevra 11 850 $ qui serviront à financer les deux activités de soutien des proches aidant qui sont organisées. Une journée d’information et de formation se tiendra le mardi 16 octobre, de 9h à 16h à l’Édifice municipal de Lac-des-Aigles. Les services disponibles sur le territoire seront présentés ainsi qu’une formation intitulée « Aider sans se brûler », dispensée par la psychologue Karen Larocque, suivie d’un témoignage. La somme servira également à mettre sur pied un groupe d’entraide et d’information. Douze rencontre de soutien sont prévues et la première aura lieu le mardi 30 octobre à 13h dans les locaux du Centre des femmes à Lac-des-Aigles. « Le projet vise principalement l’amélioration ou le maintien de la qualité de vie des proches aidants ou des futures proches aidantes du Haut Pays », indique Stella Paradis, coordonnatrice du Centre.
Les deux projets, aux objectifs communs, ont été retenus par l’APPUI Bas-Saint-Laurent. « Ce sont deux projets porteurs et j’ai hâte de voir leurs impacts dans les communautés, car c’est certain qu’ils en auront », affirme Marie-Hélène Chouinard, directrice générale de l’organisme, qui est constitué sous forme de Table de concertation régionale et qui a été créé en septembre 2010. « J’admire le dynamisme des personnes impliquées sur les projets qui affirment la volonté d’être des ressources de proximité pour les proches aidants », conclut-elle.
TÉMOIGNAGE
Afin de faciliter la compréhension des difficultés et enjeux auxquels sont confrontés quotidiennement les proches aidants, Estelle Brousseau a accepté de livrer un témoignage sur sa propre expérience.

Estelle Brousseau a livré un témoignage émouvant dans lequel plusieurs proches aidants s’y sont reconnus.
Photo : Cathy Gagnon
Elle-même survivante du cancer du sein et atteinte de fibromyalgie, Mme Brousseau est très impliquée dans sa communauté en tant que bénévole et également auprès de sa famille. Elle s’est occupée de sa belle-mère dans son parcours de fin de vie et présentement, elle s’occupe de sa mère et de deux de ses frères qui ont besoin d’assistance.
« C’est parfois très lourd de responsabilités, décrit-elle. Ça prend beaucoup de compréhension et d’adaptation envers l’autre. Je vis énormément de culpabilité face à mes émotions et de peur face aux situations qui pourraient survenir en mon absence. Ça m’a pris du temps à m’identifier comme proche aidante car, pour moi, ça m’apparaissait comme tout naturel puisqu’il s’agit de ma famille. Maintenant, j’invite toutes les personnes se reconnaissant dans mon témoignage d’aller chercher de l’aide parce que parfois, c’est difficile à supporter, c’est épuisant physiquement et émotivement », soutient Mme Brousseau, qui affirme tout de même qu’elle aura appris beaucoup de ses expériences.