Coupures en forêt: le ministre Gignac fait volte-face
Le 23 mai dernier, il avait annoncé que le gouvernement Charest effectuerait un retrait de 25 % ou 3 M $ dans l’enveloppe budgétaire annuelle réservée à ce programme, ce qui allait entraîner de graves répercussions dans l’économie de nombreuses municipalités touchées ainsi que chez plusieurs travailleurs visés et d’entreprises spécialisées en aménagement forestier.
Or, si le ministre avait donné suite à ses intentions, cette mesure aurait provoqué un effet domino dévastateur. Déjà que la crise forestière qui prévaut depuis quelques années entraîne avec elle son lot de problèmes, d’inquiétudes et de fermetures.
Le député Jean D’Amour et ses deux homologues des circonscriptions de Gaspé (Georges Mamelonet) et de Bonaventure (Damien Arsenault) se sont assis avec le ministre pour lui faire comprendre les enjeux et conséquences éventuels de sa décision. Lundi après-midi, le député de Rivière-du-Loup nous confirmait que le ministre avait fait marche arrière dans le dossier.
« Nous voulons voir les gens réintégrer la forêt et il n’est pas question de toucher aux travailleurs forestiers dans ce programme. Damien, Georges et moi-même avons mis pied à terre », indiquait clairement Jean D’Amour. Nous étions vraiment mal à l’aise avec ces coupures et nous nous étions donné jusqu’à deux semaines pour trouver l’argent qui permettrait de reconduire ce programme de création d’emploi en forêt. »
Les budgets de 12 à 15 M $ demeurent donc intacts, de poursuivre M. D’Amour.
« Nous regrettons la période d’incertitude engendrée par cette annonce chez les travailleurs de la forêt de la région. »
RELÈVE ET AMÉNAGEMENTS
Michel Labrie, de Saint-Cyprien, vit de la forêt sur des lots qu’il aménage depuis plusieurs années. Il exploite aussi une érablière. Commentant la nouvelle décision du ministre Gignac, il dit se réjouir non seulement du sort des travailleurs touchés mais aussi des aménagements effectués depuis longtemps sur les boisés privés et publics de la région.
Si le ministre avait passé aux actes dans son projet de coupure budgétaire, estime M. Labrie, on aurait à court terme assisté à une démobilisation encore plus importante de la main-d’œuvre envers la forêt, main-d’œuvre qui est déjà très difficile à recruter, où la relève se fait de moins en moins abondante si on la compare à la ressource exploitable.
« On retrouve de plus en plus de travailleurs de 65 ans et plus en aménagement forestier, ce qui est anormal. On est en crise forestière et ce programme nous aide à passer à travers les difficultés que nous vivons présentement. Dans un autre ordre d’idée, heureusement que nous avons des budgets d’aménagement afin de poursuivre notre travail dans nos boisés. »
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