Le transport collectif : méconnu, sous-utilisé et victime de préjugés
Ces trois organismes, Transport adapté et collectif des Basques et Saint-Cyprien,
Transport adapté et collectif Roulami et Transport Vas-Y, offrent pourtant des services avantageux, que ce soit par leur accessibilité au niveau du coût et des territoires desservis ou par la qualité des conducteurs et des membres de leurs équipes de travail.
Voici le dernier de 4 textes de la journaliste Cathy Gagnon, concernant le transport collectif.
À propos du transport collectif
Ces organismes oeuvrant dans le domaine des transports adaptés et collectifs sont financés, en majeure partie, par le ministère des Transports mais également par les municipalités ainsi que par les usagers, via les cartes de membres, s’il y a lieu, et les tarifications reliées aux déplacements.
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Accessibles, écologiques et économiques, ils s’adressent à toute la population et peuvent être utilisés dans divers contextes, entre autres, pour se rendre au travail, faire des courses des visites médicales ou amicales.
Pour les trois directeurs, le constat est le même : le service est méconnu, sous-utilisé et victime de préjugés.
« Il y a du travail à faire pour changer les mentalités », affirment-ils tous, sans s’être consultés. Présentement, peu de gens sont prêts à changer leur mode de vie dans lequel la voiture est le symbole de la liberté. Pourtant, faire rouler deux voiture pour une même famille représente souvent d’énormes dépenses et de nombreux sacrifices. Des projets d’écoquartiers, comme le Domaine Kogan récemment présenté par la Ville de Rivière-du-Loup, mettent en avant-plan des moyens de réduire la nécessité de l’automobile dans la vie des citoyens et sont favorables à l’essor du covoiturage et des organismes de transports collectifs.
« Dans la MRC de Rivière-du-Loup, le transport collectif et surtout utilisé comme un moyen de déplacement de transition », explique Mario Bastille, directeur au Transport Vas-y, qui donne comme exemple les personnes qui vivent un déménagement, un changement de situation personnelle ou professionnelle.
Pourtant, pour Ghyslain Plourde, qui utilise le transport collectif quotidiennement depuis 10 ans, c’est un service simple et économique qu’il a intégré facilement dans son mode de vie. « Je me rend à mon travail avec le Transport collectif Vas-y pratiquement tous les matins, témoigne-t-il. J’y trouve beaucoup d’avantages et le plus grand est sans doute de ne pas être obligé d’avoir deux voitures. Je réalise d’énormes économies. »
Grâce à ses commentaires, M. Plourde défait quelques-uns des mythes entourant les transports collectifs comme celui-ci : « Le transport est rapide. Ça ne me prend pas vraiment plus de temps pour me rendre à mon travail que lorsque ma femme vient me chercher en voiture le soir pour retourner à la maison. De plus, les chauffeurs sont extraordinaires et c’est digne de mention. »
« Beaucoup de gens ont peur de se faire étiqueter comme handicapé en utilisant nos services, commente Brigitte Charron, directrice du Transport adapté et collectif des Basques. Ils ont peur du regard des autres. Nous devons donc briser ces croyances en informant davantage les citoyens. » Carole Sénéchal, directrice de l’association l’Éveil des Basques ajoute qu’il peut parfois être difficile, même pour une personne handicapée, d’admettre ses besoins et qu’il peut être perçu comme dévalorisant de recourir à un tel service. « Depuis 10 ans, je n’ai souffert d’aucune critique, admet Ghyslain Plourde. Je crois sincèrement que les gens ont peur pour rien. Ce service est là pour M. et Mme tout le monde et je suggère aux gens de l’essayer une fois pour voir. »
« Bien qu’il soit parfois incommodant de devoir réserver son transport une journée à l’avance, je comprends qu’il ne pourrait en être autrement, ça ne pourrait pas fonctionner », indique M. Plourde, soulevant sans doute l’un des seuls points réellement négatifs aux transports collectifs, mais malheureusement un mal nécessaire. M. Plourde conclut en soulignant: « Si nous n’avions pas ce service on s’en plaindrait. Maintenant que nous l’avons, nous ne l’utilisons pas suffisamment. »
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