Boycott des étudiants: le gouvernement dépose une loi spéciale
« Au cours des derniers jours, nous avons rencontré à plusieurs reprises les représentants des universités et des cégeps. Nous souhaitons, comme tous les Québécois, que la pression baisse autour des établissements qui font l'objet d'un boycott. De façon à permettre aux étudiants de compléter leur session et de ne pas être pénalisés pour la suite de leur parcours, le gouvernement prend donc aujourd'hui la décision de déposer un projet de loi proposant la réorganisation du calendrier scolaire. Nous l'avons fait en privilégiant une solution qui permettrait de marquer une pause tout en permettant à la tension de se résorber », a souligné le premier ministre.
« Les sessions ne sont pas annulées. Elles sont suspendues », a pour sa part répété Mme Courchesne.
Loi spéciale
Après discussions avec les cégeps et les universités, le gouvernement proposera notamment à l'Assemblée nationale que:
• à moins qu'une entente n'intervienne entre la direction d'un établissement, les étudiants et les professeurs, la session serait suspendue dans les 14 cégeps ainsi que dans les facultés et programmes universitaires actuellement aux prises avec un boycott étudiant;
• les étudiants pourraient reprendre le temps perdu et compléter leur session d'hiver à partir du mois d'août, et ce, jusqu'en septembre;
• le calendrier serait modifié en conséquence et la session d'automne reprendrait à partir d'octobre prochain, et ce, sans réduire la qualité de la formation.
Ces propositions ne touchent pas les cégeps et les universités qui complètent actuellement leur session de façon normale. Elles s'adressent à ceux qui font toujours l'objet de perturbations qui les empêchent de poursuivre la session.
« Nous avons cherché à résoudre ce conflit par la discussion et le dialogue. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons proposé plusieurs mesures et fait des changements importants. Malgré toutes ces semaines de conflit, le gouvernement en vient à la conclusion que les représentants des associations étudiantes ne sont pas prêts à faire une réelle ouverture. Néanmoins, le gouvernement mettra en vigueur les mesures d'étalement de la hausse, de bonification de l'aide financière et de remboursement proportionnel au revenu qui ont été annoncées récemment. Ces mesures constituent des améliorations importantes sur le plan de l'accessibilité, et ce, pour le bénéfice des étudiants », a souligné madame Courchesne
Le gouvernement a également l'intention, dans le cadre du projet de loi, de garantir l'accès à l'éducation. Ce projet de loi reconnaîtrait explicitement, dans nos lois, le droit d'avoir accès à l'éducation et le fait que rien ni personne ne devrait entraver ce droit.
« L'éducation est un droit. On ne peut prétendre défendre l'accès à l'enseignement supérieur et bloquer l'accès d'un cégep ou d'une université. L'éducation est une condition de liberté et d'épanouissement, non pas un prétexte à l'intimidation et à la violence. Le projet de loi, s'il est adopté, ne forcera aucun étudiant à revenir en classe. Par contre, il reconnaîtra à ceux désireux de poursuivre leur apprentissage le droit de le faire dans un environnement sécuritaire. Le projet de loi, dont les détails seront dévoilés lors de son dépôt à l'Assemblée nationale, interpellera tous les acteurs concernés », a affirmé le premier ministre.
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