Le lundi 18 août marquait le deuxième incendie majeur à survenir dans la municipalité avec, cette fois, la perte de la Ferme Jeandon. Cette ferme était la fierté de la région pour avoir reçu la plus haute distinction en agriculture au Québec l’an dernier, soit l’Or au Mérite agricole.

Vers 14 h 30, Claude Hudon s’affaire aux champs pendant que son frère, Réjean, travaille à la ferme. Ce dernier aperçoit le début d’un incendie à l’arrière d’un tracteur. Il alerte son frère qui lance l’appel d’urgence. Claude Hudon rejoint les lieux à toute hâte. À peine quatre minutes s’écoulent et les flammes sont maîtresses dans les bâtiments des Hudon.

Alerte générale

Les pompiers de Saint-Roch-des-Aulnaies ont eu l’appui des sapeurs de Saint-Damase, Saint-Jean-Port-Joli, Sainte-Louise, La Pocatière et Rivière-Ouelle. L’intensité de la chaleur et la densité de la fumée ont incommodé plusieurs des hommes. Entre-temps, près d’une trentaine de samaritains ont aidé les Hudon à évacuer les animaux des bâtiments. Les vaches en stabulation libre, dans la partie neuve, ont pu être épargnées. M. Hudon estime à 200 le nombre de rescapées. Par contre, celles qui étaient en stabulation entravée (attachées) ont péri. De ce lot, seulement deux veaux ont survécu. « C’était impossible de faire plus. Il y avait trop de fumées et nous avons dû sortir », raconte Claude Hudon, les yeux rivés sur l’héritage familial en flammes.

En fin d’après-midi, la pluie s’est abattue sur Saint-Roch. Contrairement à ce que l’on peut penser, celle-ci n’est pas nécessairement la bienvenue. Le directeur des incendies de Saint-Roch-des-Aulnaies, Benoît Grenier, a dû ordonner l’arrêt des opérations dans les échelles. La foudre devenait dangereuse pour la sécurité des troupes. La ferme Jeandon est une perte totale. Un court-circuit de la batterie du tracteur serait à l’origine de la dévastation selon les premières expertises.

Ironie du sort

Il y a près d’un an, les voisins de la ferme Jeandon, la Ferme Pellerat, vivaient le même drame. La famille Hudon avait prêté main-forte à leurs voisins et avait accueilli quelques bêtes sauvées de l’incendie. Aujourd’hui, la Ferme Pellerat est reconstruite et sur le balcon des Hudon, pendant que le ciel se chargeait de fumée et de foudre, ils étaient aux côtés des nouveaux sinistrés pour leur dire : « Ça va bien aller ».

Collaboration spéciale Tommy Lavoie