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Grève d’une journée dans les CPE du Bas-Saint-Laurent

durée 23 janvier 2025 | 09h25
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Plus de 400 éducatrices de 10 CPE du Bas-Saint-Laurent sont en grève, ce 23 janvier. Les trois quarts d’entre elles se sont réunis à Rivière-du-Loup afin de manifester pour de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire. Pour le KRTB, la grève concerne environ 200 employées des CPE Jardins jolis, Rivière-du-Loup, Les Calinours et la Baleine bricoleuse.

    La convention collective des travailleuses en CPE est échue depuis le 31 mars 2023. Les négociations ont débuté il y a huit mois, indique la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) Liette Ross, mais les discussions autour du salarial ne font que commencer.

    «Il n’y a rien qui a bougé. Le gouvernement avance ça à pas de tortue. Il n’y a aucune volonté ni d’écoute des besoins des gens. On est vraiment coincées à ce moment-ci. C’est pour ça qu’on doit passer par les journées de grève» indique M. Ross.

    La présidente de la CSN du secteur du Bas-Saint-Laurent, Pauline Bélanger, souhaite que le gouvernement prenne les travailleuses au sérieux. «Il faut que le gouvernement comprenne qu’il faut que ça bouge […] Il faut toujours se battre chaque fois […] les parents aussi veulent que ça avance», commente-t-elle.

    «Le gouvernement, sa solution, c’est couper. Nous c’est de rehausser les conditions de travail. Donc on est à l’opposé. Mais il va falloir s’entendre un jour […] Ce n’est pas en donnant des conditions en dessous du marché ou de ce que les travailleuses méritent qu’on va attirer du personnel», croit-elle.

    Les éducatrices demandent entre autres un salaire comparable aux travailleurs du secteur public, davantage de soutien pour les enfants à besoins particuliers dont le nombre tend à augmenter, une sixième semaine de vacances ainsi que l’ajout d’heures pédagogiques. Elle réclame aussi une charge de travail moins lourde, des primes de disparité régionale pour les employées de certaines régions éloignées ainsi que des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants.

    «Ces demandes, à mon avis, sont très louables et essentielles si on veut perdurer et que nos centres de la petite enfance ne tombent pas parce qu’on est vraiment en péril présentement», soutient Liette Ross. Ces améliorations permettraient aussi, d’après elle, d’attirer du personnel, de les retenir dans le milieu et de solidifier le réseau.

    «[Les éducatrices) y croient et veulent rester dans leur milieu, elles ne demandent que ça, mais elles ont besoin de conditions de travail décentes», ajoute-t-elle.

    Des places s’ouvrent et la vice-présidente en est heureuse, mais malheureusement les listes ne seront pas désencombrées. «On a déjà de la misère dans nos CPE actuels [à trouver de la main-d’œuvre]», se désole-t-elle. 

    Mme Bélanger ajoute aussi qu’avec la rareté de main-d’œuvre et le manque de personnel, des éducatrices n’ont pas de congés ou voient leurs vacances être coupées. À certains endroits, des bris de service ont même été observés, fait remarquer la présidente. «Il y en a qui décide de quitter le réseau, même s’ils aiment les tout-petits et voulaient en faire un métier pour toute la vie, car ils se rendent à l’évidence avec les taux d’inflation connus ses dernières années, ils ont de la misère à arriver», renchérit-elle.

    Liette Ross espère que cette première journée de grève, d’une banque de cinq, fera avancer les choses. Elle se réjouit de la belle et grande mobilisation à Rivière-du-Loup ce 23 janvier. Les travailleuses se sont rassemblées à l’Hôtel Levesque, avant d’entamer une marche par la rue des Cèdres, puis le boulevard de l’Hotel-de-Ville pour se rendre jusque devant le bureau de la députée de Rivière-du-Loup - Témiscouata, Amélie Dionne, avant de revenir à leur point de départ.

    Les autres jours seront utilisés sporadiquement afin d’exercer une pression sur le gouvernement. Les parents d’enfants seront avisés en temps et lieu afin de planifier un plan B lors de ces journées de grève.

    À travers le Québec ce sont 13 000 travailleuses de CPE qui sont en grève afin de contrer la pénurie de personnel, valoriser leurs emplois et accélérer les négociations pour des mesures qui bénéficieront aux tout-petits et leur famille. La FSSS–CSN constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des CPE au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués.
     

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