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Deux conseillers de Témiscouata-sur-le-Lac exclus des rencontres de travail

durée 15 avril 2024 | 13h41
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    Le maire de Témiscouata-sur-le-Lac et quatre conseillers ont annoncé l’exclusion des élus Ginette Bégin et Étienne Deschênes de leurs rencontres plénières ce 15 avril. Ils ont déploré le climat de travail devenu toxique autant pour l’administration municipale que pour eux en raison de suspicion, de confrontation et d’intimidation.

    Cette décision fait suite aux dernières rencontres de travail entre les élus qui ont été difficiles, selon le maire. Le dossier du règlement d’assurance de l’effondrement de l’aréna Phil Latulippe a été ramené sur la table entre élus. Le sujet a ensuite rebondi en séance du conseil municipal le 3 avril. «Il y a des séances publiques où on a l’impression qu’on envoie des messagers pour des vieux dossiers qui datent de 2018», a partagé M. Blais. Des périodes de questions se transforment ainsi en «interrogatoires suspicieux», peut-on lire dans le communiqué de la Ville.

    Quelques jours après la dernière séance du conseils, divers documents comprenant le règlement de l’aréna, des codes d’éthique de travail et une définition du mot «corruption» ont été déposés dans une enveloppe anonyme au domicile de la directrice des finances. La directrice générale a reçu les mêmes documents à sa résidence. Une plainte a été formellement déposée à la Sûreté du Québec et une enquête suivra son cours à ce sujet.

    Denis Blais n’accuse en aucun cas les deux conseillers d’avoir livré ces lettres, mais bien d’avoir contribué au climat de doute des citoyens envers la Ville. Ce dernier précise que le dossier de l’aréna a été mentionné en rencontre plénière trois à quatre semaines avant la séance publique du conseil.

    C’est à la suite de ces évènements que la direction générale a fait parvenir une lettre au conseil, l’informant du retrait des employés administratifs du comité plénier. Cette décision a pour conséquence de bloquer l’avancement de plusieurs dossiers.

    La Ville a donc été contrainte d’agir pour protéger ses employés vivant de l’acharnement et de l’intimidation, d’après le maire. Les rencontres plénières ont été suspendues, mais «on ne peut pas travailler une ville sans avoir un lien étroit de confiance [avec l’administration]», confie-t-il. C’est pourquoi la majorité des élus ont fait le choix d’écarter deux de leurs collègues : afin de continuer de développer la ville dans un climat sain, sans mur entre le politique et l’administration, soutient-on.

    Une rencontre avec la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest, est souhaitée par Denis Blais en vue des prochaines séances publiques qu’il prévoit mouvementées. Une intervention, qui est loin d’être étrangère à Témiscouata-sur-le-Lac, qui a demandé l’aide et du soutien du MAMH à plusieurs reprises en l’espace de quelques semaines.

    «Si les personnes [concernées] ne déplorent pas les gestes ou les dires tenus ou qu’il n’y a pas d’excuses, je ne vois pas comment on pourrait envisager une autre orientation que celle qu’on a prise aujourd’hui», a-t-il conclu.

    LES ÉLUS VISÉS, SURPRIS

    Rencontrés quelques dizaines de minutes après la conférence de presse tenue par la Ville, les deux conseillers du quartier Notre-Dame-du-Lac n’ont pas caché leur surprise quant à cette annonce. Ils soutiennent ne pas avoir été informés à l’avance de cette mesure qu’ils jugent démesurée.

    «Je trouve que c’est dommage pour les contribuables, pour mes électeurs parce que je suis élu pour travailler au niveau de la Ville et ça se fait en plénier», a soutenu M. Deschênes. 

    De son côté Ginette Bégin a souligné que cette décision n’en était pas une du conseil. «L’autorité d’une ville, dans ma connaissance, c’est le conseil. Ça a positionné quatre conseillers contre deux. Est-ce comme ça qu’on améliore le climat social?», s’est-elle questionnée.

    Les deux élus mis à part des comités pléniers futurs croient qu’il est essentiel de poser des questions. «Mon travail n’est pas là pour aller faire l’unanimité, mais pour faire essayer de faire sortir l’information et que l’argent des contribuables soit dépensé pour des choses essentielles», a partagé M. Deschênes.

    Il croit que différents de points de vue sont nécessaires pour faire avancer une ville, opinion partagée par sa collègue.

    «C’est une question, peut-être, de perception. Quand on pose des questions à quelqu’un, il y en a qui le prennent personnel comme si on les remettait en question, d’autres comprennent que c’est pour améliorer le regard ou la compréhension d’une situation […]. Ça dépend quel regard, comment on analyse ça», croit Mme Bégin.

    Étienne Deschênes assure qu’il n’a rien à se reprocher et que la Ville ne peut lancer des accusations d’harcèlement et d’intimidation en l’air. «Je pense que le maire de la Ville c’est quelqu’un qui n’aime pas se faire poser des questions […] mais c’est ça mon rôle, je ne suis pas là pour moi-même ni pour Denis Blais, je suis là pour les citoyens», a-t-il exprimé.

    Les deux élus continueront de siéger en séance publique, tel que prescrit par la loi.
    «On ne veut plus que je pose [de questions] en plénier, je les poserai en public», a affirmé Mme Bégin. 
     

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