Les enseignantes adoptent un mandat de grève générale illimitée à plus de 93 %
Les membres du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage ont adopté le 3 octobre un mandat de grève générale illimitée à exercer au moment opportun. Les enseignantes et enseignants du Centre de services scolaire (CSS) du Fleuve-et-des-Lacs ont voté en faveur à 93 %, tandis que ceux du CSS de Kamouraska-Rivière-du-Loup l’ont approuvé à 96 %.
«Ce mandat de grève se veut une pression sur le gouvernement pour faire des avancées aux tables de négociation. Présentement, ça passe très fort au niveau des enseignants partout dans la province», explique la présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage, Natacha Blanchet. Environ 40 % des membres se sont prononcés lors de l’assemblée générale organisée au Centre culturel Berger de Rivière-du-Loup.
Les revendications concernent deux volets principaux, soit le salaire et la tâche des enseignantes et enseignants. «Nous voulons que les conditions d’exercice soient améliorées en ayant une tâche plus équilibrée, avec du temps pour préparer, enseigner et corriger. Avec les années, les enseignantes et enseignants doivent participer à de plus en plus de différents comités et de rencontres obligatoires de concertations», explique Natacha Blanchet. Ils ont moins de temps pour leur première mission : enseigner.
Mme Blanchet rappelle qu’un élève sur deux affecte le fonctionnement de la classe en raison de troubles du comportement, du langage ou de l’apprentissage. Ces jeunes avec des besoins particuliers nécessitent des interventions individualisées fréquentes ou constantes. Des revendications concernent également l’amélioration de la composition des classes et la bonification du Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics.
Cette mobilisation est liée au Front commun, un mouvement qui regroupe environ 420 000 travailleuses et travailleurs du secteur public affiliés avec la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS.
NÉGOCIATIONS SALARIALES
L’aspect salarial est négocié avec tout le secteur public du Front commun. Il demande une première hausse de salaire au 1er avril 2023 représentant l’augmentation de l’Indice des prix à la consommation (IPC) plus 2 %. Pour 2024, le comité de négociation veut obtenir l’IPC plus 3 % et pour 2025, l’IPC plus 4 %. L’offre du gouvernement du Québec qui est présentement sur la table prévoit des augmentations salariales de 9 % sur cinq ans.
La tournée d’assemblées générales de tous les syndicats du Front commun a débuté le 18 septembre dernier. Après le 13 octobre, l’état de la négociation déterminera si les syndiqués mettront en application leurs mandats de grève illimitée.
«C’est une mobilisation historique, le Front commun, ça ne s’est pas vu depuis 50 ans et ça va être majeur», ajoute Natacha Blanchet. En 1972, ce mouvement intersyndical représentait 210 000 syndiqués de l’État québécois. Ils sont maintenant plus de 420 000 à faire partie du Front commun en 2023.
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