X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Les professionnels de l’éducation de la région à bout de souffle

durée 13 septembre 2023 | 06h58
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste de l'Initiative de journalisme local

    La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de l'Éducation du Bas-Saint-Laurent (SPPEBSL-CSQ) et le Syndicat du personnel professionnel de l'Éducation du Grand Portage (SPGP-CSQ) ont mené une enquête majeure sur le personnel professionnel en éducation. Les statistiques dévoilent, pour les Centres de services scolaires de Kamouraska - Rivière-du-Loup et du Fleuve-et-des-Lacs, que la surcharge de travail et la présence accrue d’enseignements non légalement qualifiés affectent les services auxquels ont droit les élèves.

    La présidente du SPGP-CSQ, Johanne Gingras, a indiqué que 70 % de ses professionnels étaient surchargés en raison d’un trop grand nombre de mandats à 81 %, puis de la hausse du nombre d’élèves par classe à 76 %.
    «On se retrouve souvent à ne pouvoir aider que les cas urgents en délaissant les autres, ce qui parfois entraine des situations qui dégénèrent», soutient-elle. La surcharge empêche aussi les professionnels de repérer et prévenir divers troubles ou difficultés d’apprentissage, d’adaptation, de langage ou de santé mentale, puis d’effectuer des suivis rigoureux.

    Cette problématique existe malgré la volonté des centres de services scolaires de pourvoir les postes vacants et de les modifier. Toutefois, ces derniers se retrouvent parfois dans l’obligation d’en abolir et de rediriger les tâches à du personnel déjà en place.

    Une liste d’attente se crée donc pour l’aide apportée aux élèves alors que «plus les difficultés des enfants sont travaillées au bon moment, rapidement quand ils sont jeunes, elles sont atténuées dans leur cheminement scolaire», souligne le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry.

    L’IMPACT DES ENSEIGNANTS NON LÉGALEMENT QUALIFIÉS

    Plus d’une centaine d’enseignants non légalement qualifiés oeuvrent actuellement au sein des deux centres de service scolaires. Selon le conseiller pédagogique au CSS Kamouraska - Rivière-du-Loup, Joseph Chouinard-Pelletier, la multiplication des professeurs sans brevet a un impact lourd et considérable dans les écoles. 

    Il explique que les personnes viennent de milieux différents et manquent souvent de connaissances vis-à-vis le système scolaire québécois. Elles doivent donc être quotidiennement épaulées dans leur rôle. L’année dernière, le conseiller pédagogique a accompagné une douzaine d’enseignants dans leurs fonctions, en plus d’effectuer ses autres tâches connexes. «Ce qui représente une énorme charge de travail», confie-t-il.

    Même si nombreux d’entre eux veulent bien faire en prêtant main forte en raison du manque d’enseignants, ils se rendent rapidement compte de la difficulté du métier, partage M. Chouinard Pelletier. Durant une année scolaire, les élèves peuvent donc assister à grand un roulement de personnel. Cette situation se répercute immédiatement chez l’enfant puisque «le niveau d’attachement est un aspect très important pour la réussite scolaire», confie-t-il.

    Sur le sondage mené auprès de 12 500 membres et des réponses de 4 173 d’entre eux, 80 % ont indiqué que le système québécois n’arrivait pas à offrir les services nécessaires aux enfants. Pourtant, «la loi de l’instruction publique dit que chacun des élèves doit avoir des services appropriés à sa condition», soutient Jacques Landry.

    La fédération et les syndicats ne sonnent pas l’alarme, ne croient pas que tout est perdu, mais ils pensent fermement que des actions doivent être entreprises afin d’améliorer l’aide apportée aux élèves et de réduire le fardeau sur les professionnels de l’éducation.
     

    commentairesCommentaires

    0

    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    Publié à 16h56

    École Riou: les élèves transférés à Saint-Épiphane en 2025-2026

    Le Centre de services scolaire de Kamouraska - Rivière-du-Loup a confirmé que les élèves de l'École Riou de Saint-François-Xavier-de-Viger seront transférées à l’école Notre-Dame-du-Sourire de Saint-Épiphane en 2025-2026. La décision a été entérinée lors de la séance du conseil d’administration du 30 avril dernier. «Le conseil d’administration ...

    Publié à 15h21

    «Un revenu décent, ce n’est pas un luxe, mais une nécessité!»

    C’est un mot que les élus du gouvernement n’osent plus prononcer. Le fameux mot en «A» synonyme d’une réduction des dépenses publiques dans un contexte de déficit budgétaire jugé trop élevé. Mais les manifestants qui ont marché dans les rues de Rivière-du-Loup n’ont pas hésité, le 1er mai :  les «mesures d’austérité» de Québec doivent être ...

    Publié à 6h31

    Un franc succès pour la 1ère édition de La Grande Marmite

    Plus de 1 200 participants, dont une trentaine de personnalités publiques québécoises ont pris part à la première édition de La Grande Marmite, qui avait lieu le 23 avril dernier. Ce défi alimentaire de grande envergure, organisé par La Tablée des Chefs et présenté par Sollio Groupe Coopératif, a pour objectif de nourrir les jeunes des écoles ...