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Mes soins restent ICI: le point sur cinq années de mobilisation citoyenne

durée 23 mai 2022 | 10h39
  • Après 5 années de mobilisation citoyenne, le comité «Mes soins restent ICI» considère avoir contribué à ramener un certain nombre de ressources spécialisées dans les installations locales. Mais la situation s’était à ce point détériorée que la communauté devra demeurer en action encore un certain temps, d’autant plus que les leviers de décision se trouvent toujours à l’extérieur du Kamouraska, souligne le comité.

    En 2017, dans la foulée de la réforme Barrette, la décision de ne plus faire appel aux services de spécialistes provenant de Montmagny, Lévis et même de Québec a eu un effet dévastateur sur la disponibilité de soins à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière. Rapidement la population du Kamouraska (et d’une partie de L’Islet) a été confrontée à de multiples ruptures de services que les professionnels du Bas-Saint-Laurent n’étaient pas en mesure de combler.

    S’en est suivi une mobilisation citoyenne sans précédent culminant au printemps par une marche rassemblant autour de 5 000 personnes dans les rues de La Pocatière. Se sont succédé par la suite la remise d’un recueil de 8 revendications au ministre de la Santé et des services sociaux, le dépôt d’une pétition de 9 000 signatures directement à l’Assemblée nationale, l’adoption d’une déclaration en faveur du maintien de nos soins de proximité par 80 organismes et institutions, etc.

    Le comité «Mes soins restent ICI» a cru nécessaire de demeurer proactif afin de s’assurer qu’un suivi digne de ce nom soit accordé aux revendications exprimées. «Il est un peu désolant de constater que, 5 ans plus tard, les résultats demeurent mitigés» dénonce la Dre Marie-Eve Fromentin, porte-parole des professionnels de la santé. Évidemment certaines situations particulièrement criantes, comme celle des anesthésiologistes, ont trouvé une réponse finalement appropriée. Cependant plusieurs autres spécialités sont loin d’avoir retrouvé leur rythme de croisière (radiologie, orthopédie, ORL, neurologie, entre autres).

    De plus, «l’abandon de l’entente particulière qui reliait l’ancien établissement local avec le département des soins infirmiers du Cegep de La Pocatière a grandement contribué à réduire l’attractivité auprès des finissantes durant cette période critique. Les récentes ruptures de services en obstétrique ne sont pas le fruit du hasard», poursuit la Dre Fromentin.

    Depuis sa création, le comité «Mes soins restent ICI» a multiplié les rencontres politiques : le ministre Barrette, les députés des partis de l’Opposition, les candidats de tous les partis ainsi qu’avec les chefs du PQ et de la CAQ durant la campagne électorale de 2018, les ministres responsables de notre région, les élus de la MRC de Kamouraska, etc. Un rythme de rencontres régulières a aussi été instauré depuis 2019 avec le CISSS-du-Bas-Saint-Laurent ainsi qu’avec notre députée madame Marie-Eve Proulx dans le but de mettre à jour avec eux les dossiers à solutionner. Le comité a aussi multiplié les outils de visibilité permettant à la population de démontrer son attachement à des soins appropriés dans son propre milieu : banderole, affiches, macarons, autocollants.

    En 2018, plusieurs dizaines d’organismes et institutions du Kamouraska et de l’est de L’Islet ont endossé une Déclaration formelle affirmant la nécessité de préserver nos soins de proximité dans notre communauté. De plus, au printemps 2021 le comité «Mes soins restent ICI» a produit un mémoire mettant de l’avant la nécessité de rétablir une gestion locale imputable pour les services et soins de proximité au Kamouraska.

    Depuis la mobilisation populaire de mai 2017, les ruptures de services reliées au départ des anesthésiologistes ont finalement trouvé une solution d’abord provisoire, suivie récemment par une réponse plus permanente. D’autres spécialistes du Bas-Saint-Laurent se montrent de plus en plus présents à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima; mais le volume de services est encore loin de rejoindre celui qui était disponible avant les fusions régionales.

    Une entente formelle a été conclue en 2019 entre les CISSS du Bas-St-Laurent et de Chaudière-Appalaches afin de recréer des corridors de services brutalement interrompus en 2017; mais Dre Fromentin constate avec déception que «les résultats se sont avérés plutôt décevants étant donné que des spécialistes qui venaient desservir La Pocatière auparavant avaient réorienté leur prestation de services ailleurs ou s’apprêtaient à quitter pour la retraite». Encore tout récemment, des menaces de ruptures de services au niveau de l’obstétrique (chirurgiens, inhalothérapeutes et infirmières) ont pu être limitées dans le temps, même si la situation demeure toujours à risque.

    En revanche de nombreuses problématiques font encore du sur-place ou ont même dégénéré au cours des 5 dernières années. Il suffit de penser entre autres aux services psychosociaux, à la neurologie, en ORL, en orthopédie, en urologie, à l’inhalothérapie, au laboratoire, à l’UTRF (Unité transitoire de réadaptation fonctionnelle) et au niveau des ressources humaines.

    Il reste encore beaucoup de pain sur la planche pour le comité «Mes soins restent ICI». Les trois principaux enjeux qui retiendront son attention pour les mois à venir sont l’accès à des services locaux sans devoir parcourir de longues distances, le maintien du niveau de main-d’œuvre requis dans tous les sites et départements ainsi qu’une instance décisionnelle «locale» et «imputable».

    La priorisation de ces enjeux est d’ailleurs partagée par le Conseil des Maires de la MRC de Kamouraska avec qui le comité entend travailler davantage en concertation. Le comité citoyen entend d’abord poursuivre ses rencontres régulières avec le CISSS et avec la députée de la Côte-du-sud. Il prévoit profiter de la prochaine campagne électorale pour intensifier ses interventions en insistant particulièrement sur sa revendication majeure : une gestion locale imputable devant la communauté.

    Aux dires du président Jean Martin «une bonne partie des problèmes constatés depuis la fusion auraient pu être évités si une forme d’autorité locale avait été en mesure de prendre des décisions qui tiennent compte du contexte particulier de nos installations kamouraskoises. C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous mettons de l’avant le nouveau slogan Décider ici pour des soins chez nous».

     

     

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