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10 ans après la commission Charbonneau, le même fléau guette le ministère des Transports

durée 23 octobre 2021 | 13h21
  • Il y a 10 ans jour pour jour, la Commission Charbonneau débutait ses travaux. Or, selon le constat du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), le ministère des Transports (MTQ) n’a toujours pas recouvré le personnel nécessaire pour se mettre à l’abri de la menace de collusion des entreprises privées.

    L’embauche d’effectifs, essentielle pour rebâtir l’expertise perdue au fil des ans, stagne, voire recule, au MTQ. Au Bas Saint-Laurent-Côte-Nord-Gaspésie et les Îles, les effectifs sont passés de 738 en 2011 à 710 cette année. Pendant ce temps, sous le gouvernement Legault, la sous-traitance a explosé. Ainsi, les contrats de service octroyés par le MTQ ont augmenté de 70 % depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, passant de 570 à 971 millions de dollars en trois ans.

    «Non seulement le ministre des Transports, Francois Bonnardel, n'en fait toujours pas assez pour se conformer aux recommandations de la commission Charbonneau sur la collusion et la corruption dans l'industrie de la construction, mais il accélère la sous-traitance avec les entreprises privées. Le SFPQ avait pourtant souligné à la Commission Charbonneau que plus il y a de contrats publics octroyés, plus il y a de risques de pratiques douteuses autour de ces contrats. Cette inaction du ministre fait en sorte que le MTQ n’arrive toujours pas à renforcer son expertise dans la gestion contractuelle, dont la surveillance des chantiers, et à encadrer adéquatement les travaux confiés à des firmes externes. Nous croyons que le Ministère devrait faire preuve d’une plus grande indépendance vis-à-vis ses fournisseurs puisqu’il est systématiquement plus coûteux d’avoir recours à la sous-traitance pour des activités qui reviennent chaque année sur nos routes», déplore la présidente régionale du SFPQ, Céline Bonneau.

    À titre d’exemple, le MTQ s’était engagé en 2011 à ajouter 564 techniciens ou techniciennes des travaux publics (TTP), afin notamment de se réapproprier une part croissante de la surveillance des chantiers. Pourtant, selon la Vérificatrice générale du Québec (VGQ), il n’y avait seulement eu qu’un accroissement de 276 postes de TTP au 31 mars 2019, tandis que la surveillance des chantiers par les firmes était en forte hausse. En plus d’assurer une meilleure maîtrise du MTQ sur ses projets, ces embauches et la réduction de la sous-traitance devaient permettre au Ministère d’économiser 33,7 millions de dollars, souligne le SFPQ.

    «En préférant confier à des tiers la réalisation de ses mandats plutôt que d’en assurer l’exécution, le MTQ se rend captif de ses fournisseurs. De plus, le personnel du Ministère, les plus expérimentés comme les jeunes talentueux, se tourne vers d’autres employeurs offrant de meilleures conditions de travail; une expertise précieuse est alors perdue. Les entreprises privées ont alors beau jeu d’exiger des sommes élevées pour faire ce que le gouvernement n’est plus en mesure de faire», s’indigne Céline Bonneau.

    Pour contrer efficacement ce phénomène, le SFPQ recommande d’attaquer le problème à sa source même, en limitant le recours à la sous-traitance pour des activités récurrentes sur nos routes. «Le ministère des Transports doit s’affranchir une fois pour toutes de ses fournisseurs. À la fois pour évaluer les offres de services, les travaux réalisés, mais aussi pour reprendre la maîtrise d’œuvre des chantiers et réaliser des économies sur la sous-traitance. Encore faut-il que le gouvernement de la CAQ délaisse sa vision affairiste et démontre une volonté réelle de mettre en place des salaires concurrentiels pour attirer et retenir le personnel de la fonction publique», explique la porte-parole syndicale.

    Le SFPQ est un syndicat indépendant qui regroupe environ 40 000 membres à travers le Québec. Quelque 30 000 d’entre eux sont issus de la fonction publique québécoise et répartis comme suit : près de 26 000 employées et employés de bureau, techniciennes et techniciens et environ 4 000 ouvrières et ouvriers travaillant au sein de divers ministères et organismes. Les 10 000 autres membres proviennent du secteur parapublic.

     

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