Un événement commémoratif en hommage à Andréanne Ouellet
Le 3 octobre dernier, plus d’une cinquantaine de personnes étaient présentes au parc du Campus-et-de-la-Cité de Rivière-du-Loup pour prendre part à la marche commémorative soulignant le décès d’Andréanne Ouellet, victime du 15e féminicide dans la province.
Organisé conjointement avec le Centre-femmes du Grand Portage, l’événement a été mis sur pied par deux amies de la mère de famille décédée, souhaitant lui rendre un dernier hommage. «C’était un beau moment de solidarité pour soutenir les parents d’Andréanne», a mentionné Mélanie St-André, intervenante au Centre.
Sur place, quelques témoignages des proches de la victime du féminicide ont été prononcés, suivis d’un tour du parc effectué par les participants. L’événement s’est terminé sur une envolée de 32 ballons pour les 32 années de vie d’Andréanne, ainsi que 5 ballons de couleur rappelant ses 5 enfants. Une boîte de dons et une autre de souvenirs pour sa famille étaient également à la disposition de tous.
«C’était vraiment touchant, que l’on connaisse personnellement Andréanne ou pas», a exprimé Luc Laforest, directeur général de Trajectoires Hommes du KRTB, un organisme communautaire sans but lucratif qui aide les hommes violents et en difficulté. Pour le DG, il était plus qu’important de se présenter en son propre nom, mais également au nom de l’organisme, afin de soutenir la famille de la victime.
Alors que demander de l’aide pour soi peut parfois sembler difficile, M. Laforest invite la population à venir en aide aux hommes de leur entourage pouvant démontrer certains comportements inquiétants, en les dirigeant vers les ressources qui leur sont disponibles. «Souvent on associe la violence avec une perte de contrôle. Au contraire, la violence est utilisée dans le but d’une prise de contrôle. Quand un moyen ne fonctionne pas, l’homme utilise autre chose et de là, ça peut aller jusqu’à un homicide», a ajouté Luc Laforest.
À la suite de ce 15e féminicide au Québec depuis le début de l’année 2021, Mélanie St-André espère ne plus avoir à organiser des événements comme celui-ci. Selon elle, il y a un manque flagrant de structure dans la société sur le sujet. «Je crois que le gouvernement devrait investir plus et le ministère de la Justice, lui, devrait s’asseoir et réfléchir à quelque chose. Je trouve que les peines ne sont pas assez grandes et les interdictions de contact, pas assez encadrés», a-t-elle fait remarquer.
Cette dernière reste tout de même positive face aux changements qui s’effectuent tranquillement dans la société, comme les campagnes de sensibilisation du gouvernement, par exemple. «Faut les protéger ces femmes-là», a conclu l’intervenante.