Les enseignants et le personnel professionnel du Cégep de Rivière-du-Loup ont exercé une deuxième journée de grève le 13 mai en raison de l’immobilisme des négociations concernant leurs conditions de travail.
Sur la ligne de piquetage dressée au 80, rue Frontenac à Rivière-du-Loup, les syndiqués dénoncent le manque d’écoute concernant leurs demandes aux tables de négociations sectorielles. «On veut des ressources pour mieux répondre aux enjeux de précarité d’emploi, de la formation à distance, aux étudiants en difficulté», explique le président du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Rivière-du-Loup, Youri Blanchet. Leur convention collective est échue depuis mars 2020.
Les professionnels du cégep craignent aussi les effets de la pandémie sur les prochaines cohortes d’étudiants. Ces derniers ont vu leur parcours scolaire chamboulé par l’application des mesures sanitaires et les apprentissages à distance en alternance. «On s’aperçoit actuellement que les élèves du secondaire n’ont pas nécessairement reçu les mêmes services étant donné la pandémie. Éventuellement, lors de cette transition qui va être plus difficile vers le collégial, ça va prendre des ressources pour les accompagner convenablement», explique Pierre-David April, délégué syndical pour les professionnels du Cégep de Rivière-du-Loup. Ils se sont joints aux enseignants pour cette grève.
Les technopédagogies servant à faire de l’enseignement à distance sont aussi là pour rester et les enseignants veulent que cette nouvelle réalité fasse l’objet de discussions lors des négociations. Il y a plus d’un an, la formation à distance était possible seulement pour des cas bien particuliers. «On est complètement ailleurs. On a tous connu la formation à distance de façon spontanée. On n’était pas préparé à ça. Cela change le rapport avec l’étudiant et ça demande de sa part beaucoup de responsabilités», renchérit le vice-président du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Rivière-du-Loup, Christian Tremblay. Ce dernier indique que les profs sont sensibles à ce que vivent les étudiants en fin de session présentement.
«On voit que l’anxiété et le stress ont augmenté. On a vu du décrochage plus qu’à l’habitude. On a travaillé avec les professionnels pour offrir un encadrement aux étudiants malgré ça. Une des demandes des profs touche les besoins particuliers des étudiants en difficulté», ajoute-t-il.
Les membres de la CSQ ont voté en faveur de cinq journées de grève à exercer au moment jugé opportun. Ce moyen de pression survient alors que les étudiants du réseau collégial sont dans le dernier droit de leur session. Les membres du Syndicat des enseignantes et des enseignants du Cégep de Rivière-du-Loup sont sans contrat de travail depuis plus d’un an. Une première journée de grève avait été tenue par le syndicat le 30 mars au Cégep de Rivière-du-Loup. Il est affilié à la Fédération des enseignantes et des enseignants de cégep (FEC-CSQ). Le gouvernement du Québec a proposé une augmentation salariale de 5% sur trois ans. À ce pourcentage s’ajoutent aussi des montants forfaitaires.