La FTQ et la CSN déplorent les décès causés par le travail en 2020
En cette Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail, le Québec pleure les 173 personnes qui ont perdu la vie en 2020 en tentant de la gagner.
La province se souvient aussi de tous ceux et celles qui se sont blessés en travaillant. En cette année de pandémie, la CSN et le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN expriment également leur solidarité avec les victimes de la COVID-19, virus souvent propagé au travail.
Au Bas-Saint-Laurent, cinq personnes sont décédées en 2020, dont trois à la suite d’un accident et deux à la suite d’une maladie professionnelle. «Bien que le nombre de décès demeure stable pour la région, une travailleuse ou un travailleur décédé, c’est un décès de trop», souligne Daniel Lamoureux, vice-président secteur privé du Conseil central du Bas-Saint-Laurent et responsable du dossier santé/sécurité.
«Ayons une pensée pour les 40 000 personnes des secteurs de la santé et des services sociaux et tout le personnel qui participe à l’éducation de nos enfants, bien souvent des femmes, qui ont contracté le virus. N’oublions pas, non plus, les milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé qui ont souffert de la maladie. C’est quand même ironique qu’au cœur de cette funeste tragédie sanitaire, le gouvernement Legault choisisse de déposer une réforme en santé-sécurité aussi désolante», estime Nancy Legendre, présidente du CCBSL-CSN.
Le président du Conseil régional de la FTQ, Roger Harvey, estime quant à lui que le gouvernement fait fausse route avec le projet de loi 59 qui devait «moderniser» la Loi sur la santé et la sécurité du travail et celle relative aux accidents de travail et aux maladies professionnelles. «Ce sont encore les employeurs qui profitent des modifications pour diminuer leurs couts. Ce n’est pas normal qu’en 2021 on accepte d’envoyer des gens mourir ou se faire blesser au travail. Pourtant, même ces employeurs s’étaient entendus sur les modifications à apporter, mais le ministre Boulet, négociateur patronal de carrière, en a fait à sa tête. C’est un gros recul pour les travailleurs !» Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent demande une reconnaissance des problèmes d’épuisement au travail, des blessures psychologiques et physiques.
«La prévention, c’est non négociable. Ce qu’il faut, pour que le Québec cesse d’être le cancre en matière de santé-sécurité au Canada, est plutôt d’étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et leur donner les outils nécessaires à leur prise en charge. Les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas devenir les victimes de la réforme qui semble plutôt vouloir économiser sur leur dos», déplore David Bergeron-Cyr, vice président de la CSN.
Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN qui regroupe plus de 8 500 membres des secteurs, public et privé, répartis au sein de 96 syndicats.
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