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Zone orange : naviguer entre assouplissements et respect des règles

durée 5 mars 2021 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    L’engouement s’est fait sentir dans la région du Bas-Saint-Laurent pour la location de chalets en prévision de la semaine de relâche. Les visiteurs des zones rouges sont au rendez-vous et les différents établissements de la région veillent à ce que les règles soient respectées. Une situation inconfortable, mais nécessaire pour assurer la sécurité de tous autant dans les restaurants que dans les arrêts de motoneigistes.

    COLLABORATION : MARC-ANTOINE PAQUIN

    «Pour les chalets, tout est complet depuis un certain temps. Les gens sont à la recherche d’un hébergement où ils peuvent être un peu plus autonomes, préparer leur propre nourriture avec des activités extérieures à faire tout près. Ils planifient davantage. C’est aussi ce qui s’annonce pour cet été, autant pour le camping que les chalets», explique Karine Lebel de Tourisme Bas-Saint-Laurent.

    La saison de motoneige a été en dents de scie et très concentrée jusqu’à maintenant. Les adeptes peuvent seulement pratiquer leur loisir depuis trois ou quatre semaines en continu. «Les mesures sanitaires sont appliquées consciencieusement dans les relais et les refuges. Tout le monde écoute bien parce qu’on ne veut pas retomber en zone rouge et devoir fermer. La clientèle vient d’un peu partout au Québec. Les gens du Bas-Saint-Laurent redécouvrent leur région. On sent que la saison achève, mais on va prendre tout ce qui passe», résume Mme Lebel. Sur les réseaux sociaux, la popularité des sports de plein air comme la raquette, la marche, le ski de fond et le ski alpin ne se dément pas. La réouverture des cinémas et des musées permet aussi d’élargir l’offre des activités.

    «On a reçu des étudiants de retour chez leurs parents pour la semaine de relâche et des petites familles qui revenaient de jouer dehors. Il y a eu un peu plus de monde ce weekend qu’au cours des dernières semaines. C’est certain que c’est un peu plus long parce qu’on doit demander l’adresse aux gens pour vérifier s’ils viennent d’une zone rouge», ajoute la gérante et membre de la Coopérative du Café L’Innocent de Rivière-du-Loup, Andréanne Sergerie. Elle a en tête un cas bien particulier, un père de la Nouvelle-Écosse de passage dans la région avec ses enfants cœliaques. «On a des options sans gluten pour les enfants et on lui a offert des repas pour emporter. On se sentait mal parce qu’ils avaient fait de la route, mais on a pu s’arranger autrement […] Le but c’est d’éviter que les personnes en provenance de zones rouges se promènent à trop d’endroits, c’est vraiment pertinent. Ce n’est pas la fin du monde de devoir en refuser, au moins on est ouvert», complète Andréanne Sergerie. Le Café L’Innocent a fermé ses portes tout le mois de janvier et une partie du mois de février en raison du passage de la région du Bas-Saint-Laurent au palier d’alerte rouge.

    Au parc du Mont-Citadelle, à Saint-Honoré-de-Témiscouata, un arrêt prisé par les motoneigistes et amateurs de VTT, l’arrivée de la semaine de relâche s’est fait sentir.  «On a eu beaucoup plus de monde la fin de semaine dernière et c’était aussi notre activité portes ouvertes. Notre capacité est réduite de 200 à 100 personnes, donc ça ne peut pas être autant qu’avant», explique la directrice Danielle Dubé.

    Cette dernière s’est chargée elle-même de contrôler l’entrée des motoneigistes et de vérifier leur provenance, avec une approche stricte. «Environ 10 % venaient de zones rouges. Je leur permettais de se réchauffer un peu et d’aller à la salle de bains. Certains d’entre eux ont pris du takeout. Je respecte et protège mes employés avant tout chose», commente Mme Dubé. Elle a l’impression que le respect des bulles familiales est pris plus à la légère à l’extérieur, même si en général, les visiteurs comprennent bien les normes sanitaires en vigueur. «Les gens sont tellement contents de pouvoir faire de la motoneige et se promener. Ça fait longtemps qu’ils ne sont pas sortis.»

    Elle avoue toutefois avoir du mal à s’y retrouver avec les directives gouvernementales qui changent parfois de jour en jour. «C’est difficile d’avoir des réponses et il y a des délais quand on pose des questions, c’est stressant de savoir si on est correct ou pas. J’ai hâte de revenir à la normale, c’est lourd sur les épaules des gens. On devrait recevoir l’information de la Santé publique plus vite et être mieux informé», conclut-elle.  

    À l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup, le directeur général Martin Lévesque souligne également que les changements de cap dans les décisions du gouvernement compliquent la situation. Le plus récent exemple? Le cas des piscines d’hôtels. Le 26 février au matin, une directive du gouvernement laissait croire que l’accès aux piscines devait être bloqué dans tous les établissements hôteliers, peu importe la zone dans laquelle elles se retrouvaient. Plus tard en journée, la Santé publique a confirmé que les piscines pouvaient rester ouvertes… en zone orange. «Des gens ont annulé leur séjour rapidement en raison de cette confusion», regrette M. Levesque, ne cachant pas que le respect des mesures pour les clients des zones rouges et orange requiert une attention particulière en ce qui a trait au couvre-feu, à l’accès ou non aux salles à manger et au maintien des bulles familiales.

    Selon le gestionnaire, la semaine de relâche ne passera pas à l’histoire du côté de l’achalandage. Il se réjouit néanmoins d’accueillir des clients d’un peu partout, y compris de la région de Rivière-du-Loup. «Ils sont contents d’être là et de s’offrir un petit moment à l’extérieur de la maison […] En général, les gens sont très compréhensifs et très collaborateurs. Ça se passe bien», complète-t-il.   

    La situation observée est similaire à l'Hôtel Levesque de Rivière-du-Loup. Le directeur général, Guillaume Lavoie, souligne que la clientèle est généralement très au fait des mesures à respecter et que tout se passe dans le bon ordre. 

    «Il arrive parfois que certaines personnes [venues de zone rouge] essaient, par exemple, d'accéder à la salle à manger, mais puisqu'on leur demande une carte d'identité, ils retournent finalement à leur chambre pour y commander un repas [...] En général, nous sommes agréablement surpris de la réponse des gens. Ils sont informés et éduqués avant leur arrivée et cela fait une différence. C'est plus facile pour nous», a-t-il partagé. 

    M. Lavoie, dont la clientèle est davantage reliée au monde corporatif, confirme également ne pas remarquer une grande affluence reliée à la semaine de relâche, même si plusieurs familles du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont décidé de s'offrir une petite escapade de quelques jours en sol louperivois. 

    Il note aussi que les dernières fins de semaine ont été intéressantes, notamment grâce à la motoneige. Il espère que cette tendance pourra se poursuivre encore un bon bout de temps. 

     

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