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Dépannage alimentaire : un baume au cœur en pandémie

durée 10 mai 2020 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Sur le trottoir devant sa résidence de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, Magalie Morel salue à distance les passants, son petit garçon de 19 mois bien installé dans un porte-bébé ventral. Bien que les circonstances soient difficiles depuis qu’elle a perdu son emploi en raison de la pandémie un poids est tombé de sur ses épaules la semaine dernière. Elle a reçu un dépannage alimentaire d’urgence du Carrefour d’initiatives populaires de Rivière-du-Loup livré directement à sa résidence. 

    «Oui, ça fait mal au cœur, c’est gênant, mais en même temps ça fait tellement du bien au moral. Quand j’ai vu les bénévoles arriver, j’en avais les larmes aux yeux. Ça m’a fait chaud au cœur de voir que malgré la pandémie, des gens avaient encore envie de prendre soin de moi…juste un petit peu», témoigne Magalie Morel, la voix étranglée par l’émotion. 

    Elle veut maintenant déconstruire les préjugés liés à cette demande d’aide qui l’a tellement soulagée. Le décès de son père le 9 avril dernier a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui lui a fait totalement lâcher prise sur la situation. Elle est passée par-dessus sa gêne et son orgueil pour demander de l’aide. «Je n’étais plus capable. J’ai de la peine, il faut que je subvienne aux besoins de mon enfant, comment je peux faire ? Je me suis dit que j’accepte des dons de vêtements et je ne suis pas gênée, pourquoi je serais gênée pour avoir de la nourriture?», constate-t-elle. 

    Grâce au dépannage alimentaire d’urgence du Carrefour d’initiatives populaires, Magalie a eu le coup de pouce nécessaire pour se débrouiller par elle-même encore quelques semaines. Elle est catégorique, sa demande était ponctuelle, mais elle se questionne encore sur ce qui adviendra de ses revenus lorsque la Prestation canadienne d’urgence dont elle bénéficie pendant deux mois prendra fin. «Avant de manger mes bas, je vais aller chercher de l’aide. Je ne ferme jamais la porte à y avoir encore recours, mais j’ai un erre d’aller pour un petit bout», confirme-t-elle. 

    Avant la pandémie de COVID-19, Magalie Morel travaillait en alphabétisation pour l’organisme communautaire le Centre Alpha des Basques. La majorité de la clientèle est âgée de 70 ans et plus, les activités sont donc complètement mises sur pause. Comme elle désire retourner dans le milieu de l’enseignement, elle avait déniché des suppléances, mais encore une fois, la COVID-19 a chamboulé ses plans. Mme Morel est aussi confrontée à la fermeture des services de garde, qui complique ses démarches pour accepter un contrat de remplacement. 

    «J’ai une formation pour enseigner l’histoire et la géographie au secondaire, une scolarité de doctorat, mais je me retrouve en situation de précarité en raison des circonstances liées à la COVID-19», résume Mme Morel. Tout ce qui assurait une certaine stabilité dans sa vie s’est évaporé d’un coup avec la COVID-19, son travail, son suivi psychosocial. Il lui reste son enfant pour s’accrocher, mais elle est la seule à porter la charge mentale 24 heures sur 24. 

    «Ce n’est pas notre statut ou notre emploi qui devrait déterminer si on va chercher de l’aide dans les banques alimentaires. Il ne faut pas avoir peur quand on en a besoin. Quand on s’enfonce, ça ne nous aide pas d’essayer de se débrouiller seul et d’en arracher. C’est tout un cycle qui va embarquer ensuite dont il est difficile de se sortir», ajoute Magalie Morel. Cette dernière connaissait les services du Carrefour d’initiatives populaires puisque son équipe de soutien psychosocial de l'hôpital lui a permis de bénéficier d’un panier de Noël et lui a fait connaitre cet organisme.

    Lorsque le budget est serré, la nourriture devient le seul poste budgétaire facile à couper et compressible. Elle veut éviter de faire l’épicerie avec son enfant en bas âge, en raison des restrictions liées à la COVID-19. Elle se retrouve donc coincée à la maison, seule avec son fils la majorité du temps. Mme Morel a fait sa demande de dépannage alimentaire d’urgence par l’entremise d’une publication sur les réseaux sociaux de la Coopérative de solidarité santé de Saint-Hubert. «Ce n’est pas juste de l’aide alimentaire qu’on va chercher, c’est aussi social et psychologique, ça nous permet de se sortir d’un cercle vicieux. On rencontre des gens qui ont vraiment le cœur à la bonne place», ajoute-t-elle. 

    L’aide du Carrefour est venue apaiser ses douleurs, ses craintes et son anxiété à un moment où toutes ces émotions étaient à leur paroxysme. «Je me suis sentie aimée de gens que je ne connais pas. Ça peut faire du bien à l’âme et au moral. Il y a un cœur dans chacun des paniers et une réelle compassion». 

    Elle assure que dès qu’elle sera en mesure de le faire, elle redonnera au suivant sans hésiter. Magalie Morel ressent toujours des inquiétudes financières, puisqu’il est impossible de prédire comment la situation évoluera d’ici quelques semaines. L’aide du Carrefour d’initiatives populaires a certainement su mettre un baume sur ces incertitudes et apaiser son stress pour un moment. 
    Le dépannage alimentaire s’effectue sur rendez-vous seulement en contactant le Carrefour d’initiatives populaires au 418-867-5735 poste 218.

    » À lire aussi : Redonner le sourire, un dépannage alimentaire à la fois

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