Monoxyde de carbone: l'appareil qui sauve des vies
Deux fois par année revient le changement de l'heure. À l'occasion, les différents services incendie rappellent l'importance de remplacer les piles des différents détecteurs de fumée et de monoxyde de carbone. Changer les piles, c'est bien, s'assurer qu'ils fonctionnent après avoir réinstallé des piles neuves c'est encore mieux.
«Ces appareils sauvent des vies», lance le préventionniste et capitaine du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup, Éric Deschênes. À Rivière-du-Loup comme dans de nombreuses autres localités, les détecteurs de monoxyde de carbone sont obligatoires dès que l’on a recours à un appareil de chauffage à combustion, qu’ils soient au bois/granule, gaz/propane ou à l’huile ou dans le cas d’un garage annexé à la résidence.
Le monoxyde de carbone est dangereux et particulièrement insidieux puisqu’il est inodore, incolore, insipide et non irritant. «En plus, le corps ne s’oppose pas. Pour lui, c’est normal et le monoxyde de carbone vient prendre la place de l’oxygène», souligne le capitaine Deschênes.
Bon an, mal an, le SSIRDL reçoit une dizaine d’appels concernant le monoxyde de carbone dont 20 % sont fondés. C’est pourquoi lors des vérifications annuelles, ces appareils sont au centre des éléments contrôlés par les pompiers. L’officier du SSIRDL insiste aussi sur l’importance de bien suivre les recommandations du manuel de l’utilisateur qui diffère d’un modèle à l’autre. Toutefois, il insiste, l’important c’est de l’entendre sonner de la chambre à coucher.
«Généralement, ils vont émettre une série de bips pendant quelques minutes, mais la cellule va finir par saturer et il va cesser de sonner. Il faut sortir. Si le détecteur de monoxyde de carbone se déclenche, on ne prend aucune chance, on sort. On sort rapidement», martèle Éric Deschênes.
Plusieurs modèles sont disponibles dans les quincailleries de la région, certains avec un petit écran LCD et branchable, en plus de batteries pour les pannes, d’autres à pile au lithium d’une durée de 10 ans. Prévoir entre 30 et 60 $ pour l’achat.
MESURES
Si Santé Canada fixe la limite maximale à 25 particules par million (PPM), le capitaine du SSIRDL coupe court toute discussion. «25 PPM c’est trop. Au-dessus de 11 PPM, tu dois te poser des questions, 25 c’est trop élevé pour être normal, il y a une problématique.»
Ainsi pour le SSIRDL, les concentrations normales de monoxyde de carbone à l’intérieur et à l’extérieur des maisons sont de 0 à 2 parties par million. Dans une résidence, la concentration maximale acceptable dans l’air pour une période de 8 h est de 11 PPM. Dans le cas d’une entreprise, la CNESST tolère généralement jusqu’à 35 PPM.
SYMPTÔMES
Les symptômes sont nombreux et variés en relation avec la gravité de l’intoxication. Dans le cas d’une intoxication légère, ils vont des maux de tête, de la fatigue, des nausées à des vomissements. Pour une intoxication plus importante, les autorités parlent d’étourdissements, de fatigue, de douleurs dans la poitrine, de troubles de la vision et de difficultés de concentration.
Le capitaine Deschênes image bien ces symptômes. «On ne se sent pas intoxiqué, mais diminué, un peu comme un lendemain d’un gros repas un peu arrosé. C’est pour ça qu’un avertisseur est si important, lui, il n’interprète pas, il donne une mesure.»
CONSEIL
Au-delà de la notice de l’utilisateur, les pompiers insistent. Les cendres chaudes n’ont pas leur place dans la maison. Quand on vide son appareil de chauffage ou poêle au bois de ses cendres, il est important de les mettre dans un contenant ignifuge… à l’extérieur !
«Certains les placent dans une petite poubelle de fer qu’ils laissent au sous-sol. Des cendres restent actives pendant une semaine et c’est du carbone pur ! On met ça dehors, pas de cendres dans la maison», tranche le capitaine.
Pour plus d’information, contactez le 418 862-5901 ou consultez le règlement municipal portant sur la prévention incendie au VilleRDL.ca.