La Coop de solidarité santé de Saint-Hubert lance un dernier appel
L’histoire se répète à la Coop de solidarité santé de Saint-Hubert. Le manque d’engagement des membres à payer leur contribution annuelle cause des maux de tête aux administrateurs et à la directrice générale Josée Ouellet, qui ont du mal à combler le déficit d’opérations mensuel.
Un ultime appel à la solidarité a été lancé dans le journal municipal de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup et a eu de nombreux échos dans la région. En avril, si la situation ne s’améliore pas, le conseil d’administration proposera aux membres un vote de fermeture. La directrice générale, Josée Ouellet, estime que 750 utilisateurs ont recours à la Coop annuellement, alors que 360 membres avaient payé leur contribution au 31 décembre 2018.
«On se fie à nos membres pour payer nos couts opérationnels. Il nous manque environ 10 contributions annuelles par mois pour combler le déficit», explique-t-elle. Le manque à gagner se chiffre donc entre 10 000$ et 12 000$ à la fin de l’année financière. Selon Mme Ouellet, ce n’est pas un chiffre énorme, mais il est assez élevé pour mettre en péril l’avenir de ce service de santé de proximité.
Elle croit que l’achat du bâtiment, la relocalisation de la Coop en 2017 et les différentes subventions obtenues ont pu donner l’impression que l’organisation roulait sur l’or, mais il n’en est rien. «Les contributions des membres nous permettent de payer nos opérations courantes, nos factures, alors que l’aide gouvernementale nous a permis de payer les immobilisations, le bâtiment et les achats d’équipements qui nous permettent de dispenser nos services», souligne la directrice générale de la Coop de solidarité santé Saint-Hubert de Rivière-du-Loup. Elle estime que le message est clair : les membres doivent soutenir la Coop s’ils veulent continuer de bénéficier de ses services, puisqu’elle ne fait pas partie du système de santé public.
Le montage financier de la Coop élaboré en 2011 était basé sur la participation d’au moins 500 membres versant leur cotisation annuelle. Depuis le déménagement de la Coop dans ses nouveaux locaux, le conseil d’administration a constaté une baisse significative des contributions. Sans le soutien financier de ses membres, son modèle d’affaires est voué à l’échec. La Coop couvre un bassin de population d’environ 3 000 personnes.
L’absence d’un médecin de garde à la Coop entre le 14 décembre et le 6 janvier a entrainé une fermeture de 24 jours et une coupure de service. «Nous recevons des demandes de nouveaux patients à tous les jours. Il y a encore des patients orphelins dans la région, mais nous ne pouvons pas répondre à toutes ces demandes (…) Nous sommes à la recherche d’un deuxième médecin pour partager les tâches et assurer une présence constante». Josée Ouellet est consciente qu’une telle fermeture peut aussi faire mal au membership. La Coop effectue d’ailleurs des démarches pour régler la situation. Samedi dernier, deux médecins ont visité les lieux. «On essaie de se sortir la tête hors de l’eau, mais en janvier, l’eau est froide. C’est certain qu’on ne restera pas les bras croisés. C’est ce qui fait qu’on est encore ouvert à Saint-Hubert depuis 2011.»
Pour Josée Ouellet, l’appel de la Coopérative est sans équivoque, si les membres veulent conserver leur service de santé de proximité, ils doivent s’impliquer et y contribuer. «Nous sommes une Coop de solidarité santé. Tous ensemble, on réussit à faire quelque chose. La solidarité, c’est le fondement de notre Coopérative».
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