Saint-Paul-de-la-Croix : une réplique sévère des quatre conseillers
Quatre conseillers municipaux de Saint-Paul-de-la-Croix livrent une bataille rangée avec le maire Simon Périard. En réplique aux propos de M. Périard, Jérôme Dancause a expliqué à Info Dimanche la position des élus qui font front commun dans ce conflit qui divise la population.
«Depuis 10 mois, nous assistons à une véritable déconstruction et démobilisation. Aucune planification stratégique, aucune vision, aucun projet ne sont proposés par ce maire. Au contraire, il joue cavalier seul et émet des recommandations non fondées sur des décisions du passé et des projets qu’il juge mal réalisés. Il utilise son droit d’enquête dans tous les comités auxiliaires au conseil sous prétexte qu’il possède de hautes compétences de gestion et un très grand savoir sur les nouvelles pratiques managériales en amélioration continue», mentionne M. Dancause.
Les trois autres conseillers plus réticents aux décisions du maire sont Johanne Charron, Christine Malenfant et Julie Bélanger. «Il ne reconnait pas son conseil municipal et on s’enfarge dans les procédures», explique Jérôme Dancause.
Comme exemple, il mentionne qu’une résolution a été déposée et votée en sa faveur à l’unanimité des six conseillers. C’était pour octroyer une somme de 24 000 $ pour mettre du gravier dans les chemins de la municipalité, comme cela se fait à chaque année. «Le maire voulait savoir où avait été pris l’argent et par la suite faire effectuer un transfert dans un autre poste financier plus approprié selon lui. D’une séance du conseil à une autre, nous sommes rendus en septembre et il n’y a toujours pas de gravier dans nos chemins», ajoute-t-il. Selon M. Dancause, le maire a ainsi utilisé son droit de véto plus de 14 fois en 10 mois. «À outrance» qualifie-t-il surtout que les six conseillers ont appuyé plus d’une fois des résolutions.
POUR LES GENS DE SAINT-PAUL
«Quand on va nous présenter des choses sensées, nous allons être sensés. Nous sommes là pour les gens de Saint-Paul-de-la-Croix, moi et mes collègues conseillères», souligne Jérôme Dancause. Parmi les propositions de Simon Périard qui ont soulevé la colère des conseillers, il y a celle de suspension d’un employé municipal. «Nous avons toujours droit à des surprises avec lui. Pour la séance du 12 mars dernier (une conseillère était l’extérieur du pays), le maire a fait ajouter plusieurs résolutions 72 heures avant la réunion dont une pour la suspension d’un employé municipal. La seule solution que l’on a eue, c’était de ne pas être présent pour faire ajourner la séance et pour avoir ainsi le temps de s’informer. À la séance suivante, le seul vote en faveur de la suspension était celui du maire, les six conseillers ont voté contre. Ce n’est pas toujours six contre un, plus souvent 4 contre 3», a expliqué M. Dancause.
«Ce maire évoque que, lui seul a été élu, met son programme électoral à tout prix au premier plan, sans discussion avec son conseil. Il se permet des recommandations personnelles en public lors des séances du conseil, ne se rallie pas aux réflexions tenues en réunions de travail, propose des choses qui ne sont pas dédouanées par le conseil, juge le travail des employés municipaux sur la place publique, désinforme les citoyens sur des projets qu’il ne souhaite pas mettre de l’avant», a souligné le conseiller municipal.
«Il annonce une baisse de taxes à des citoyens avant même que l’on en ait discutée au conseil. Les conseillers n’ont pas le choix de se braquer, le lien de confiance n’existe pas et on n’arrive pas à un travail d’équipe. C’est pour les gens de Saint-Paul-de-la-Croix que nous faisons ça», souligne Jérôme Dancause.
CONFIANCE AVEUGLE
«Sa très grande expérience de gestionnaire est questionnable surtout qu’il n’arrive pas à nommer où il a travaillé en tant que gestionnaire chevronné. Son souhait, obtenir de son conseil une confiance aveugle. Nous croyons que la confiance se bâtit au quotidien par des gestes et des actions respectueuses et pleines de sens pour un collectif fort. Malgré le bon vouloir, les efforts que nous faisons avec le ministère des Affaires municipales pour trouver des voies de passages, le maire refuse les moyens proposés par les experts et continue ses sparages», ajoute le conseiller municipal.
Simon Périard a parlé «d’agressivité et d’intimidation». «C’est M. le maire qui sème un climat de terreur par son attitude», commente Jérôme Dancause. «Nous, les conseillers en place, allons demeurer là pour les gens de Saint-Paul-de-la-Croix. Mais vraisemblablement ça ne change pas, nous ce que l’on veut c’est de voter des résolutions sensées», conclu le conseiller municipal.
1 commentaires
Ne venez pas nous dire que personne d'autre ne voulait du poste de maire car si c'est votre réponse, bien il va falloir vivre avec. Il aurait fallu y penser avant.
Dommage ces situations de conflit au sein d'un conseil municipal. Cela rend la vie très difficile pour les conseillers en place et la population.
Si vous n'utilisez pas vos argents pour le gravier, vous allez perdre votre subvention, si vous en avez une.