Trois-Pistoles se retire du fleuve
Forte d’un avis légal, la Ville de Trois-Pistoles n’assurera aucune desserte maritime en lien avec le fleuve Saint-Laurent. Ce qui inclut les recours à l’équipe de sauvetage nautique du Service de sécurité incendie de Rivière-du-Loup (SSIRDL).
Des opérations qui sont considérées couteuses, trop souvent infondées, mais aussi, et surtout, parce que le fleuve Saint-Laurent n’est pas de juridiction municipale en matière de sauvetage nautique. Tout passera dorénavant par la Garde côtière canadienne, y compris les interventions du SSIRDL.
Le maire Jean-Pierre Rioux a confirmé l’information à Info Dimanche. «Notre avocat a déterminé que si les plans d’eau tels que les lacs et rivières relèvent des municipalités et de ses services incendie, le fleuve, lui, relève de la juridiction de la Garde-Côtière canadienne. La semaine dernière, nous avons rencontré les services d’urgence, dont la Sûreté du Québec, la Caureq, et la Sécurité civile afin de les aviser de la situation.»
Pour le directeur du Service incendie de Trois-Pistoles, Pascal Rousseau, c’est une question de priorité, mais aussi de gros bon sens. «L’idée est d’investir là où nous pouvons jouer un rôle. Je ne couperai pas dans nos services et nos interventions incendie pour intervenir où je n’ai pas autorité. Est-ce que j’envoie moins de pompiers pour un feu parce que je mange mon budget pour quelques appels nautiques ?», s’est ouvertement questionné le directeur de la caserne 51.
APPELS ET COUTS
En moyenne, Trois-Pistoles reçoit entre 2 et 3 appels nautiques par année. La grande majorité s’est avérée infondée. En fait, depuis le début de sa carrière, M. Rousseau ne se remémore que d’un seul appel fondé.
Les couts moyens déboursés par Trois-Pistoles vont de 5 000 à 10 000 $ par intervention, ce qui inclut le matériel et l’équipe de sauvetage du SSIRDL. L’économie est donc substantielle. Il faut comprendre qu’il s’agit d’opérations complexes, où des facteurs comme les conditions climatiques, la marée, la distance et d’autres variables influencent sur le temps d’intervention.
PROCÉDURE
Messieurs Rioux et Rousseau assurent que la sécurité nautique des usagers du fleuve demeure inchangée. Le niveau de service de la Garde-Côtière et de l’équipe de sauvetage nautique de Rivière-du-Loup ne s’en trouvera pas diminué. «Mais plutôt que d’être appelés par notre caserne, l’équipe de sauvetage nautique sera encodée par la Garde côtière et c’est cette dernière qui gèrera la facture du SSIRDL», précise le maire.
Dès l’appel initial, l’officier de garde de la caserne 51 sera mis au service de la Garde côtière. «D’une certaine façon, il sera leurs yeux. Il leur transmettra ses observations visuelles. Mais c’est la Garde côtière qui demeurera responsable de l’opération et des décisions», ajoute le directeur incendie pistolois.
Toutefois, les opérations se déroulant au bout du quai de Trois-Pistoles, que ce soit pour un véhicule tombé, ou un incendie dans un bateau, seront toujours assurées par le Service incendie de Trois-Pistoles.
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