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Alain Sirois du SSIRDL

Se relever après le choc

durée 7 janvier 2016 | 15h44
  • Rivière-du-Loup – À 50 ans, le pompier Alain Sirois tourne la page sur une année particulièrement difficile. De son propre aveu, depuis le 21 janvier 2015, «tout a changé, plus rien n’est pareil!»

    Ce matin-là, Alain Sirois est de garde à la caserne 14 de Rivière-du-Loup. Lorsque l’alarme retentit et qu’il enfile à toute vitesse son uniforme pour aller combattre un incendie. Il ne le sait pas encore, mais sa vie est sur le point de basculer.

    Lors de l’intervention, le pompier se retrouve près de la porte d’entrée et arrose l’intérieur de l’appartement. Mais à 8 h 48, un bruit sourd se fait entendre. La galerie avant s’effondre sur lui. C’est la stupeur chez ses collègues.

    «Je ne voyais rien, je me suis retrouvé à terre, replié sur mes jambes, écrasé. Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur. J’ai tenté de me relever, une fois, puis deux fois, et je me suis affaissé, j’ai perdu connaissance.»

    La scène captée par Info Dimanche fait froid dans le dos. Le capitaine Éric Deschênes qui se trouvait dans l’escalier parvient à s’extirper par ses propres moyens. Mais un sapeur manque à l’appel. C’est Alain.

    SAUVETAGE

    Rapidement, le pompier Carl Beaulieu réalise que son camarade se trouve sous les débris. Il empoigne une partie de la structure et avec force, il la repousse vers la rue. Ses collègues se lancent au secours d’Alain gisant inerte sur la galerie du rez-de-chaussée. Ce dernier est évacué à bras d’homme et déposé au centre de la chaussée.

    Lorsque le technicien paramédical en civil, Jonathan Kirouac, pose ses mains sur le visage bleui du pompier, le contraste est saisissant. «J’ai la peau qui est gris-bleu, c’est incroyable, observe Alain Sirois. Il ne s’est même pas déroulé une minute depuis l’effondrement de la galerie et je suis déjà bleu.»

    «On ne voit plus la vie de la même façon.»

    Les yeux rougis par l’émotion, le pompier admet encaisser un second choc. Il murmure : «Maudit Carl, il est tellement fort. Une chance qu’il était là. Regarde comme il lève la galerie, ça pèse 800 livres !» Le silence s’impose, alors que le temps se fige pour Alain Sirois.

    Pourtant, le pompier soutient ne pas avoir eu peur. «Je n’ai pas eu le temps, admet-il. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment.» Le blessé qui a repris conscience est rapidement évacué vers le Centre hospitalier régional du Grand-Portage (CHRGP).

    BLESSURES

    Alain a été blessé à l’épaule et à la cage thoracique, il a souffert d’une entorse sévère à la cheville droite, qui aujourd’hui encore lui impose une certaine limitation, d’une entorse sévère au genou gauche qui est maintenant atteint d’infiltration et de trois vertèbres amochées.

    Le 28 janvier, une semaine après l’accident, sa fille Julie donnait naissance à une petite fille à l’hôpital de La Salle. «Je n’ai même pas pu y aller.  J’aurais aimé ça, mais je ne pouvais pas y aller. J’ai dû attendre un mois.» Une longue période de traitement et de réhabilitation venait de s’amorcer.

    Malgré ses blessures, l’inactivité et la convalescence ne viendront pas à bout de sa passion. Le 1er octobre, il a pu réintégrer la caserne en assignation temporaire en prévention incendie, mais le terrain, l’action lui manque. «Je suis pompier jusque dans la moelle alors ça me manque depuis le début, même si de janvier à aout, j’ai dû composer avec la douleur.»

    Ses traitements se sont étirés jusqu’au 21 septembre. «C’était pratiquement trois fois par semaine, puis j’ai eu des rencontres hebdomadaires avec mes médecins et d’autres avec mon orthopédiste.»

    Avec des collègues, il a rencontré une travailleuse sociale, histoire de ventiler les émotions. «Nous étions huit, on a jasé. J’ai aussi rencontré une travailleuse seule. C’est le secret, c’est de ne rien garder en dedans, il faut le sortir. Il faut se relever.»

    BILAN

    Quand on lui demande quel bilan il trace de cet accident, de cette année, Alain Sirois ne peut pas cacher son émotion. «Ça vient me chercher encore… C’est difficile d’en parler sans être émotif, mais ça m’a fait grandir. Ça fait un an… Je me dis que je suis passé proche. Quand les gars m’ont ramassé, je n’étais plus là. Alors oui, je m’en sors très bien. Mais je ne vois plus la vie de la même façon. Il faut la vivre, la célébrer. Je ne remets plus à demain, il sera peut-être trop tard demain.»

    À la douleur, il oppose une renaissance qui le laisse plus près encore de sa famille, de ses amis. De la vie aussi.

     

     

    commentairesCommentaires

    2

    • JC
      jean clement
      temps Il y a 9 ans
      BEL EXEMPLE DE COURAGE ET D ENTRAIDE ENTRE CONFRERES BRAVO LA GANG BONNE CHANCE ALAIN
    • J
      Jocelyne
      temps Il y a 9 ans
      Et bien monsieur le pompier ce n'était pas une bonne année pour vous mais vous faites quand même parti de nos HÉROS!!! De plus vous avez votre boulot dans le sang. Je suis fière de mes 2 neveux qui on fini par réussir le examen et ils sont tout les 2 sur appel en attendant d'avoir un poste plus stable ils adorent ce métier eux aussi.Félicitations pour votre courage et votre détermination. Nous, les gens que vous protégez nous vous remercions de votre dévouement. Bonne fin de guérison!
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