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Le feu a pris naissance au rez-de-chaussée de la Résidence du Havre

durée 18 décembre 2014 | 11h25
  • Nicolas Ouellet
    Par Nicolas Ouellet

    journaliste

    Rivière-du-Loup – L'enquête publique sur l'incendie de la Résidence du Havre de L'Isle-Verte a pris fin jeudi au palais de justice de Rivière-du-Loup. La dernière journée d'audience a permis aux enquêteurs faire étalage de leurs preuve quant à la localisation de la source du brasier.

    Le témoignage du gardien de nuit de la Résidence du Havre, Bruno Bélanger, a été complètement mis en pièces jeudi par des témoins experts, qui sont venus confirmer que l’incendie de la Résidence du Havre a pris naissance, hors de tout doute, dans le secteur de la cuisine et de la salle à manger, au rez-de-chaussée.

    Depuis le lendemain de l’événement, Bruno Bélanger témoignait devant les caméras de TVA et en interrogatoire avec la Sûreté du Québec, qu'il se trouvait lui-même dans la cuisine et que le feu avait probablement été causé par un article de fumeur. Il a malheureusement pour lui, maintenu sa version des faits devant le coroner Cyrille Delâge jeudi avant-midi, quelques minutes avant d'être contredit par les témoins experts.

    Le premier témoin expert entendu par le coroner Cyrille Delâge a été Carol de Champlain, enquêteur en scène d’incendie à la Sûreté du Québec depuis 2008.

    ENTRE LA CUISINE ET LA SALLE À MANGER

    D’entrée de jeu, le témoin a indiqué que l’état de destruction de la bâtisse a rendu la tâche difficile aux techniciens. Des preuves photographiques prises à 0h38, commentées par M. de Champlain, démontrent que hors de tout doute, le feu a pris naissance dans le secteur de la salle à manger et de la cuisine au rez-de-chaussée.

    « M. Bélanger s'est dit présent dans la cuisine. C'est impossible. L'incendie a pris naissance dans ce secteur-là. S'il a eu de la suie dans le visage, c'est qu'il a été en contact avec le feu ou qu'il a été en contact avec de la suie », a témoigné M. de Champlain.

    Le mur mitoyen entre la cuisine et la salle électrique, du côté ouest, démontre peu de signes de carbonisation, contrairement au mur opposé de la cuisine, mitoyen avec la salle à manger de la Résidence. Dans la salle à manger se trouvaient des appareils électroménagers, comme un grille-pain, Dans la cuisine, à l’endos de ce mur, on retrouvait notamment la cuisinière. M. de Champlain affirme sans conteste que le feu a pris naissance dans ce secteur, mais ne peut pas affirmer hors de tout doute qu’elle a été la cause directe du brasier.

    Par ailleurs, des passages ouverts dans la salle à manger qui donnaient sur le corridor ont ensuite contribué à la rapide propagation des flammes au rez-de-chaussée et vers les étages supérieurs, aidés également par les forts vents nord-est qui soufflaient ce soir-là.

    L’hypothèse voulant que des débris des étages supérieurs aient pu tomber au rez-de-chaussée a été complètement réfutée par le témoin expert de la Sûreté du Québec. M. de Champlain a aussi expliqué que l'oeil humain est davantage attiré par les flammes, qui sont plus grosses, plus apparentes, expliquant que plusieurs témoins aient pu penser que le feu originait de l'étage au-dessus de la cuisine. Mais l'origine de ces flammes se trouve obligatoirement plus bas, puisqu'un incendie a une propagation verticale (vers le haut).

    PLUSIEURS HYPOTHÈSES RÉFUTÉES

    Clément Caron, ingénieur légiste en scène d’incendie pour la firme Experts-Conseils CEP  mandatée par la Sûreté du Québec, a appuyé cette thèse voulant que le feu ait pris naissance dans la région de la cuisine. L’homme a réalisé à titre de témoin expert plus de 1 600 investigations techniques à ce jour.

    «Toutes les preuves indiquent que l’incendie ne débute pas dans la salle électrique. Deux choses nous permettent de dire qu’il est improbable que le feu débute dans la chambre 208. D’abord, un incendie, ça monte. Ça descend très, très difficilement. Ça devient encore plus improbable en ayant accès aux photographies. Celle de 0h38 (voir image ci-haut) constitue selon moi le clou de l’enquête. On voit des flammes au rez-de-chaussée, dans le portique de la cuisine, qui est sous le balcon de la chambre 208. L’endroit le plus bas où l’on retrouve des flammes, c’est généralement l’endroit où un incendie débute», a-t-il précisé.

    M. Caron indique également que les preuves indiquent que le feu n'a pas pu débuter dans la chambre électrique, à l'ouest de la cuisine. « On a retrouvé un tuyau de plastique intact dans le plafond de la salle électrique. » Si le feu avait débuté dans cette pièce, le tuyau aurait inévitablement été détruit.

    Clément Caron a également mentionné qu'au moment de l'incendie, les contrôles de la cuisinière alimentée au gaz étaient à la position fermée. Cela a été démontré notamment à l'aide de radiographies des tuyaux d'alimentation de l'appareil. « Qu'en est-il de ce qui s'est passé avant? Je ne peux pas le dire», indique-t-il, faisant référence au fait que le bouton d'alimentation ait pu avoir été fermé plus tôt.

    BRUNO BÉLANGER

    Le coroner Cyrille Delâge a demandé à Bruno Bélanger de prendre conseil auprès de ses avocats et de réfléchir à la suite des choses, en ce qui a trait à son témoignage et la véracité de celui-ci.

    «Asseyez-vous avec votre avocate, on va entendre les témoins techniques, dites-nous après si ça vous tente de venir témoigner à nouveau », a lancé Cyrille Delâge à un Bruno Bélanger visiblement mal à l'aise.

    Quelques minutes plus tôt, Me Marie Cossette a mis en lumière une autre contradiction dans son témoignage. Revenant sur son comportement le soir des événements, elle lui demande:

    « Vous avez paniqué et vous ne saviez pas quoi faire?»

    «Non, ce n’est pas vrai», réplique M. Bélanger.

    Pourtant, dans son témoignage aux policiers le 23 janvier, Bruno Bélanger déclare : « J’ai paniqué moé, je ne savais pu quoi faire».

    M. Bélanger a indiqué avoir refusé de se soumettre au détecteur de mensonges après avoir reçu des avis en ce sens d'avocats criminalistes de Rimouski.

     

     

    commentairesCommentaires

    2

    • F
      Fp
      temps Il y a 10 ans
      Quel mystère ??
      Que se cache -t-il sous ces discours contradictoires??
      Pourquoi tant d'incertitude
    • BLP
      bob le pompier
      temps Il y a 10 ans
      00h26 : premier envoi sur les téléavertisseurs
      00h32 : alerte générale
      00h40 : le chef sur les lieux demande du renfort et les portes sont barrées

      Si la photo a vraiment été pris à 00h38, où est l'embrasement généralisé dont parlait le chef...Il y avait de quoi de possible à faire là.
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