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Résidence du Havre: de précieuses minutes perdues

durée 19 novembre 2014 | 19h44
  • Rivière-du-Loup - Le Centre d'appel d'urgence des régions de l'Est-du-Québec  (CAUREQ), aussi responsable du service 911, a mis en attente le répartiteur de la Centrale du contrôle des alarmes du Québec (CCAQ,) durant 31 secondes alors qu'il désirait les prévenir qu'un feu faisait rage à la Résidence du Havre de L’Isle-Verte.

    Stéphane Lampron était répartiteur à la CCAQ le 23 janvier lorsque l'alarme de la Résidence du Havre s'est déclenchée, à 0h21. Conformément au protocole, il a immédiatement téléphoné sur place pour s'assurer qu'il y avait bel et bien un incendie.

    À la troisième sonnerie, le gardien de nuit, Bruno Bélanger, lui répond, paniqué. On entend clairement l'alarme incendie. L'homme a le souffle court et son intonation ne laisse aucun doute sur le drame qui est en train de se produire.

    Bruno Bélanger:
    -Oui

    CCAQ:
    -Bonjour c'est la centrale de contrôle d'alarme.

    Bruno Bélanger
    -Oui

    CCAQ:
    -On vient de recevoir une alarme incendie est-ce que c'est une fausse alarme?

    Bruno Bélanger:
    -Oui, non, c'est urgent.

    CCAQ:
    -Vous voulez les pompiers?

    Bruno Bélanger
    -Non

    CCAQ:
    -Non quoi?

    Bruno Bélanger
    -Non je ne les ai pas appelés.

    CCAQ:
    -Vous voulez les pompiers j'ai dit?

    Bruno Bélanger
    -Oui, oui tu suite!

    À 0h22, 25 secondes, le préposé Lampron appelle le Centre d'appel d'urgence des régions de l'est du Québec (CAUREQ), aussi responsable du service 911.

    CCAQ
    -Bonjour c'est la centrale de contrôle d'alarme pour une alarme incendie.

    CAUREQ / 911
    -Attendez-moi un instant monsieur.

    L'attente durera précisément 31 secondes, sans compter les 14 secondes qu'a mises la préposée avant de répondre à l'appel. Dans la salle de cours bondée, les murmures d'incompréhension étaient nombreux lorsque la préposée a mis le répartiteur en attente.

    Puis les questions se multiplient: adresse de l'alarme, confirmation de cette adresse, numéro de téléphone, nom de la centrale d'alarme, le numéro d'opérateur du répartiteur, le numéro de téléphone pour le joindre, quelle est la zone... autant d'interrogations auxquelles M. Lampron doit répondre. Les pompiers ne sont toujours pas prévenus. La préposée poursuit:

    CAUREQ / 911
    -Avez-vous un contact de rejoint?

    CCAQ
    -On a parlé sur place à un monsieur Bruno Bélanger, qui nous a demandé de vous contacter, pis y'avait l'air assez… c'était pressant dans le fond.

    CAUREQ / 911
    -OK, mais est-ce qu'il y avait un incendie sur place?

    CCAQ
    -Sûrement, parce qu'il m'a pas répondu, il a raccroché aussitôt.

    CAUREQ / 911
    -OK, pourtant il a pas fait le 911, on va envoyer...?

    CCAQ
    -Vous lui en parlerez à lui.. heu.. moi....

    911
    -Non je comprends, mais vous, il vous a pas mentionné qu'il voyait des flammes ou de la fumée ou quoi que ce soit?

    CCAQ
    -Non, il était très très heu...

    911
    -C'est beau on va envoyer les pompiers.

    L'opération se terminera à 0h26 et aura durée au total 2 minutes et 3 secondes. Il est 0h26, presque 27. Il y a 5 minutes que l'alarme s'est déclenchée.

    «Ça a pris deux minutes?», a commenté le commissaire Delage, surpris. «Oui», a répondu le témoin. «Bonjour, j'appelle pour un incendie.... et je me fais dire un instant»..., poursuit Me Delage qui ne comprend visiblement pas. «Ça arrive souvent qu'on vous mette en attente?» «Ça peut arriver», répond M. Lampron.

    RESPECT DU PROTOCOLE

    Carole Raiche de la CAUREQ / 911, est venue expliquer que les questions posées étaient nécessaires pour respecter le protocole. «Annuellement, nous recevons 5 000 appels, dont 24 % proviennent des centrales d'incendies. Seulement 3% des appels des centrales sont des incendies confirmés, les autres sont de fausses alarmes», dit-elle.

    «Mais la CCAQ avait déjà validé avec quelqu'un sur place. Pourquoi vous devez refaire le processus», demande Me Delage. «Cette compagnie a fait la validation, mais toutes ne le font pas», précise Mme Raiche.

    Si la CAUREQ et le service 911 sont physiquement situés au même endroit, la façon de gérer est différente dépendamment si l'appel provient d'un partenaire, comme une compagnie d'alarme ou une personne sur les lieux de l'incendie et qui compose elle-même le 911. Dans ce cas, il n'y a pas d'intermédiaire. Le service peut donc valider immédiatement l'information et prévenir les autorités compétentes.

    Les audiences sont suspendues jusqu'à lundi.


    Voici les liens pour écouter les enregistrements des appels d'urgence.

    De la centrale d'alarme à la Résidence du Havre
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/15514284/CCAQBB.mp3

    De la centrale d'alarme à la CAUREQ / 911
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/15514284/CCAQ%2811.mp3

     

    commentairesCommentaires

    5

    • A
      anonyme
      temps Il y a 10 ans
      ça fait parti du problème on appel pour une urgence et on se fait toujours mettre en attente par un agent et on parle du 911. C'est pas fort que ce soit une tierce personne ou pas on peu tu avoir un humain immédiatement en ligne surtout au 911 me semble qu'on régresse tout le temps toujours le moins de personnel possible le moins cher possible et on en paie aujourd'hui le prix
    • R
      Réaliste
      temps Il y a 10 ans
      Malheureusement quand je regarde et que j’écoute tout ce qu’il se dit, au grand final
      Toute est question de coûts pour faire appel au service d’urgence et pas autre chose.
    • SC
      Sans commentaire
      temps Il y a 10 ans
      Pour pouvoir critique le travail des préposés 911 il faudrait que vous sachiez c'est quoi la réalité de ce travail, de vous être assis a leur place un moins une fois dans votre vie et après cela vous pourrez juger. Si la préposée a mit l'appel en attente c’est surement PAS pour le plaisir. Savez vous que durant cette nuit la, durant le tragique incendie ben le reste de la terre continuez de rouler aussi. Alors les préposés qui travaillaient cette nuit la devaient aussi s'occuper des autres interventions, celles qui étaient DEJA en cours lors de l'appel et toutes LES AUTRES qui sont survenues durant l’événement. La personne qui dit qu'elle se fait toujours mettre en attente au 9-1-1, je sais pas dans quel coins du habite ou la raison pour laquelle tu a l'air de faire si souvent le 9-1-1 .... mais bon ....

      Dernière chose, savez vous ce que ces préposés ont vécu cette nuit la. Ha ben oui, c'est sur c'est les intervenants sur placent qui sont toujours les héros... Les préposés au 9-1-1 qui sont les 1ER intervenants n'ont jamais de marque d'honneur eux pour leur travail... combien de fois dans une semaine, ces derniers guideront des gens pour réanimer une personne en arrêt cardiaque... Désobstrueront une personne étouffée, empêcherons des gens en crise de commettre l'irréparable... Aideront une maman a accoucher... Mais ça non on en parle jamais... on ne parle jamais des bons coups... Mais un petit 30 secondes qui j'en suis sur est tout a fait explicable ça par exemple ça fait toute une nouvelle......

      D'une personne réaliste !!!
    • P
      Paul
      temps Il y a 10 ans
      @sans commentaire : votre commentaire est pertinent mais beaucoup trop moral.. Les faits sont exposé et l'aspect legal(le seul à tenir compte) sera étudié. C'est tout
    • C
      clement
      temps Il y a 10 ans
      le protocol semble plus important que l urgence que de questions inutiles on envois les pompiers et on pose des questions apres ce n est pas le role de la repartitrice de juger de la pertinence d un appel
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