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Un verre de lait c’est bien

durée 2 mai 2017 | 11h01

Avec les États-Unis, notre rapport de force n’est pas très bon : 1 Canadien = 10 Américains. Dans l’idée de renégocier l’ALENA, nous avons beaucoup à perdre (encore faudrait-il se demander ce qu’on avait gagné… autre débat). C’est facile négocier quand au final tu peux juste dire : non merci ; comme c’est facile devenir riche quand tu commences ta vie avec quelques milliards dans ton compte (un certain Trump par exemple).

Tout a été dit sur la gestion de l’offre. La preuve que ça marche : ça marche. Juste les mots Gestion de l’offre mis ensemble, c’est beau. Gérer l’offre. En gros, le contraire du libre marché actuel qui inonde jusqu’à plus soif, plus faim, plus rien.

Dans la montée des nationalismes ambiants (en France par exemple), l’idée de l’autosuffisance revient du côté gauche comme du côté droit. Aux États-Unis aussi. Au Canada par contre, il faut être prudent puisque nous avons beaucoup plus de ressources que de gens. L’exportation fait partie de notre ADN. Comme nos voisins immédiats sont non seulement nombreux, mais aussi riches (si on compare avec ailleurs, disons), nous ne pouvons pas nous permettre de les perdre comme clients. Nous sommes malheureusement dépendants d’eux économiquement.

Le consensus n’est pas facile à trouver, mais allons-y d’une piste.

Les produits essentiels à la survie ne sont pas taxés. Chaque pays à des produits différents en fonction de sa culture et de ses ressources. Déjà, il existe une sorte de gestion de l’offre mondiale dans la mesure ou les produits qu’un pays possède en grande quantité sont difficiles à exporter chez eux puisque surtaxés. Si la gestion de l’offre, au lieu de la voir comme un problème ou un cas unique devenait plutôt la norme. Un pays dresse sa liste de produits essentiels et déjà obtenus à même le pays en grande quantité et, tant que la demande n’excède pas l’offre, ces transactions restent internes.

C’est la soif de profits qui génère autant de conflits et, surtout, une baisse de prix scandaleuse. Des choses qu’on paie parfois à petit prix sont presque produites à perte pour percer un marché. Qui écope ? Les travailleurs.

Une bizarrerie qui ne l’est plus parce que ça fait trop longtemps qu’on y est habitués est, et allons-y d’un exemple chez nous : acheter du linge fait au Québec. Quelqu’un te dit : Hey j’ai un chandail fait au Québec ! La première question sera : ça t’a couté combien ? On sait qu’il n’y a plus trop d’usines qui font des vêtements chez nous puisque les Vietnamiens ou les Cambodgiens sont prêts à faire le même travail pour 10 fois voire 50 moins cher qu’un travailleur d’ici. Pour faire des profits dans ce domaine chez nous il faut vendre cher et personne ou presque n’est prêt à payer. La loi du marché. 

Ceci étant dit, difficile de ne pas repenser au bon vieux : acheter c’est voter. Voter pour un système. Choisir l’exploitation des autres pour notre bien à nous, pour économiser. On sait tous qui finit les poches pleines…

Mais pour revenir à la gestion de l’offre…

Chaque ferme est une entreprise autonome et nos fermiers sont bien traités avec des conditions intéressantes. On dirait que si quelque chose va bien, il y aura toujours des radins pour essayer de venir brouiller le système. Comme si parce que ça va bien il faut changer les règles. Les entreprises multinationales font alors des pressions sur les politiciens à grand coup de supposée création massive d’emplois et développement économique substantiel. On sait bien qu’à la fin, c’est les parts de marché qui les intéressent et les conditions de vie ou l’intérêt des gens passent souvent, voire toujours, en dernier.

C’est ce que la gestion de l’offre combat. C’est ce qu’il faut faire.

Ne pas se laisser faire.

Allez… buvons un bon verre de lait qui coute quelques cennes de plus, mais qui est produit avec un niveau de qualité inégalé, ici, équitablement et dans des conditions à échelle humaine.

Le libre marché n’a de libre que le nom parce que c’est une prison pour une grande partie des travailleurs partout la planète.

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