JournalID2223web

La CSQ fait le point sur la pénurie de personnel et la charge de travail des syndiqués «Il faut être en mesure d’améliorer les condi- tions de travail […] Il serait faux de prétendre que tout se règle à coups de prime. Ça prend de meilleures conditions de travail, parce que sinon, c’est la lourdeur de tout le personnel qui s’en retrouve augmentée», explique Éric Gingras, président de la CSQ. Il déplore que la pénurie de personnel ne soit pas prise en compte dans la colonne des chiffres des Centres de services scolaire en début d’année. Les employées qui restent en poste doivent souvent pallier l’absence de leurs collègues, ce qui s’ajoute à leur charge de travail régulière. «À la fin, on réussit toujours à s’arranger pour avoir du monde dans les milieux qui font le tra- vail. Le problème, c’est: à quel prix ? Il est là l’enjeu. Il va toujours y avoir un prof qui va s’occu- per des enfants ou un professionnel qui va faire une intervention. Il va le faire au prix de quoi?», s’interroge Éric Gingras. L’Alliance des intervenantes en milieu familial Bas -Sa i nt -Laurent -Gaspés i e- Î l es -de- l a- Madeleine est aussi aux prises avec cette pénu- rie de personnel. La présidente de l’Alliance, Kathy Côté, estime qu’il manque une soixantaine de responsables en services éducatifs dans la région. «Il n’y a pas de places en services éduca- tifs, et ça découle du fait qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre, tous secteurs confondus», indique-t-elle. Mme Côté insiste sur l’importance de revaloriser le métier de responsable en services éducatifs en milieu familial et d’obtenir de meilleures conditions de travail. «On n’est pas capables d’amener les enfants à leur plein potentiel si on n’a pas l’aide nécessaire», conclut-elle. VIOLENCE Pour Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage, qui regroupe les professionnels et enseignants des Centres de services scolaire du Fleuve-et- des-Lacs et de Kamouraska-Rivière-du-Loup, la violence vécue au quotidien dans les établisse- ments scolaires est un autre facteur contributif à l’épuisement du personnel. «On doit agir pour que cesse cette violence, c’est important. Il faut que les directions des éta- blissements et les centres de services scolaire considèrent ce fléau et ne le banalisent pas. C’est ce qu’on constate, et c’est ce qui fait que les enseignants et les professionnels négligent de dénoncer ces actes-là, souvent.» Chez les jeunes enfants, les gestes de violence physique, comme des morsures, sont plus sou- vent observés. Du côté des adolescents, on retrouve davantage de menaces, d’intimidation et de recours à la violence psychologique, ajoute Éric Gingras. «Bien souvent, on parle de tolérance zéro, on dit que ça va de soi, mais la réalité dans nos milieux, ce n’est pas comme ça que ça se vit. On laisse passer un acte de violence parce qu’il y a peut-être une raison de le faire qui nous est donnée […] Tous les gestes de violence, qu’elle soit physique, verbale ou psychologique, on doit être en mesure de con- trer ça», poursuit M. Gingras. Il est catégorique, tout geste de violence envers le personnel est inacceptable. ALOURDISSEMENT DES TÂCHES L’intégration d’élèves avec des difficultés d’apprentissage dans les classes régulières alourdit la composition des classes, souligne Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage. «Les élèves n’ont pas le service auquel ils ont droit par le personnel et les professionnels à cause de la pénurie.» Environ un élève sur deux dans une classe régulière présente des besoins particuliers qui demandent des interventions fréquentes ou constantes. Cela affecte le fonctionnement des groupes et de l’enseignement dans sa classe. Les besoins les plus criants concernent les postes de professionnels comme les ergothérapeutes, orthophonistes, psychoéducateurs et psycholo- gues. Si ces enfants ne sont pas pris en charge, les problèmes demeureront ou s’aggraveront avec le temps, rappelle Mme Blanchet. Du côté de la Fédération de l’enseignement collégial, le président Youri Blanchet affirme que les enseignantes et enseignants doivent multi- plier les activités de recrutement (visites d’écoles secondaires, journées portes ouvertes, étudiants d’un jour, etc.) afin de trouver suffisamment d’étudiants pour leurs programmes en région. «À Rivière-du-Loup, sur une quinzaine de programmes, cinq sont à faibles effectifs. On parle de programmes qui, s’ils ne vont pas chercher d’étudiants français ou de subvention liée à une annexe, pourraient ne pas être offerts», souligne Youri Blanchet. Ces tâches s’ajoutent au reste et peuvent conduire les ensei- gnants à l’épuisement. La CSQ représente près de 215 000 mem- bres, dont environ 125 000 font partie du per- sonnel de l’éducation. Kathy Côté, présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles- de-la-Madeleine, Youri Blanchet, président de la Fédération de l’enseignement collégial, Éric Gingras, président de la CSQ et Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage. PHOTO : ANDRÉANNE LEBEL PAR ANDRÉANNE LEBEL > Réunie en conseil général à l’Hôtel Universel de Rivière-du-Loup, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) constate que la pénurie de personnel vécue partout au Québec transcende l’ensemble des réseaux du secteur public en éducation, au collégial et en petite enfance. Il en découle une surcharge de travail pour les profes- sionnels en poste et des problèmes d’attraction et de rétention de main- d’œuvre. À leurs tâches s’ajoute aussi l’enjeu de la violence vécue au quotidien par les équipes sur le terrain. Éric Gingras, président de la CSQ. PHOTO : ANDRÉANNE LEBEL 1153162223 1154352223 INVITATION ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE L’Autre-Toit du KRTB 15 juin 2023 à 13 h 30 C’est sous le thème « Une pour toutes, toutes pour une » que nous vous recevrons Salle SJN Fortin 1142 chemin du Golf Témiscouata-sur-le-Lac G0L 1E0 Bienvenue à vous, membres, partenaires, complices… | INFODIMANCHE Le 31 mai 2023 • ACTUALITÉ 8 >

RkJQdWJsaXNoZXIy NTU0MTE=