Table of Contents Table of Contents
Previous Page  12 / 72 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 12 / 72 Next Page
Page Background

Le 15 novembre 2017

|

infodimanche

ACTUALITÉ

12

ÉDITEUR : Hugo Levasseur

DIRECTEUR DE PUBLICATION ET DES VENTES :

Martin Morissette

ADJOINTE À LA DIRECTION : Lyne Bérubé

DIRECTEUR DE L’INFORMATION : François Drouin

JOURNALISTES :

Mario Pelletier, rédacteur en chef

Andréanne LeBel • Marc-Antoine Paquin

Hugues Albert

COORDONNATEUR DES PROJETS SPÉCIAUX :

Patrice Picard

CORRECTEUR : Hugo Levasseur

CONSEILLERS EN SOLUTIONS MÉDIAS :

Robert Desjardins • Guy Bouchard • Micheline Côté

Patrice Picard • Michel Courbron • Marie Eve Dubé

Étienne Morissette

SECRÉTARIAT :

Nancy Godbout, adjointe administrative, réceptionniste

Marie Eve Dubé, secrétaire aux ventes

PUBLICITÉ NATIONALE (TC MÉDIA) :

Marie Eve Dubé

GRAPHISTES :

Mélanie Emond, coordonnatrice Info Dimanche

Jo-Annie Lagacé, coordonnatrice au commercial

Véronique Sénéchal • Denise Beaulieu

Julie Migneault • Marie Blanchet

IMPRESSION :

TC Imprimeries Transcontinental / Transmag

DISTRIBUTION :

Distributions F. Levasseur

JOURNAL HEBDOMADAIRE

PUBLIÉ LE MERCREDI PAR :

Les Éditions Info Dimanche Inc.

72, rue Fraser

Rivière-du-Loup, G5R 1C6

Téléphone : 418 862-1911

Télécopieur : 418 862-6165

Site :

www.infodimanche.com

Courriel informations :

[email protected]

Courriel journalistes :

[email protected]

Courriel administration :

[email protected]

Le contenu de ce journal ne peut être reproduit sans l’autorisation expresse de la direction.

DÉPÔT LÉGAL

Bibliothèque nationale du Canada 1992

Bibliothèque nationale du Québec 1992

ISSN 1192-1579

Société canadienne des postes

Envois de publications canadiennes

Contrat de vente no 0139858

ABONNEMENT ANNUEL :

115$ au Canada (tx incluses)

320$ aux États-Unis (tx incluses)

T

I

R

A

G

E

C

E

R

T

I

F

I

É

H

E

B

D

O

S

Q

U

É

B

E

C

I

N

C

.

31 420 copies

ans

OPINION DU LECTEUR

N.D.L.R. La direction se réserve le droit d’abréger certaines lettres. L’opinion des lecteurs exprimée dans cette page n’engage que leur auteur et ne reflète d’aucune façon la position du journal.

NDLR : L’une des deux chirurgiennes en poste

à l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac, Émilie

Desrosiers, a publié sur les réseaux sociaux

une longue lettre sous la forme d’un ques-

tion-réponse visant à clarifier la situation du

bloc opératoire et du recrutement des méde-

cins. Elle est employée de l’établissement

depuis 2015 et a débuté la semaine dernière

son congé de maternité. Elle tient avant tout

le maintien de ce service de proximité au

Témiscouata.

1. EST-CE QUE LE BLOC OPÉRATOIRE

VA ÊTRE FERMÉ À PARTIR DE DÉCEMBRE?

Non, il n’est pas question de fermeture du bloc

opératoire et cela n’est pas envisagé même si

aucun chirurgien remplaçant n’est trouvé. Même si

la présence d’un chirurgien général est ce qui nour-

rit en grande partie notre bloc opératoire, d’autres

activités peuvent s’y pratiquer et il n’est pas ques-

tion pour l’instant de diminuer les journées

d’ouverture du bloc opératoire. En l’absence d’un

chirurgien, les services d’autres professionnels de

la santé peuvent être mis à contribution pour gar-

der un certain niveau d’activité et c’est ce qui sera

fait si aucun chirurgien remplaçant n’est trouvé.

2. EST-CE QU’ON PEUT CONTINUER DE

CONSULTER À L’HÔPITAL?

Tous les services demeurent ouverts et fonc-

tionnels. Si vous deviez avoir besoin d’une opéra-

tion d’urgence, il est important de consulter à

l’urgence de l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac ou de

Pohénégamook dans les plus brefs délais sans

changer vos habitudes. Mes collègues médecins de

famille feront l’évaluation et les examens initiaux,

et si vous avez effectivement besoin de services de

chirurgie d’urgence, ils pourront vous rediriger vers

un centre approprié (Rivière-du-Loup ou

Edmundston) et ces procédures sont bien établies.

Comme un remplaçant peut devenir disponible à la

dernière minute, il faut garder l’habitude de consul-

ter dans le Témiscouata en premier. Rappelons-

nous également que nos délais d’attente en salle

d’urgence sont parmi les meilleurs de la province

et que les routes 185 et 289 sont parfois difficiles à

pratiquer l’hiver alors ne mettez pas votre vie en

jeu inutilement.

3. SI J’AI BESOIN D’UN CHIRURGIEN

DE FAÇON NON URGENTE, QUE FERA

MON MÉDECIN DE FAMILLE?

Selon l’importance de votre condition, votre

médecin de famille vous orientera vers la bonne

ressource. Il faut savoir que plusieurs conditions

peuvent attendre avant d’être évaluées en chirur-

gie. En l’absence de chirurgien, je ferai moi-même

le tri des demandes de consultations qui nous par-

viennent des médecins de famille. Il est possible

que nos délais d’attente soient un peu plus longs

qu’auparavant en mon absence, mais ils demeu-

rent encore là bien en dessous de la moyenne de la

province et très raisonnables. Si un chirurgien rem-

plaçant est présent, celui-ci pourra vous évaluer

dans les délais habituels et probablement vous

offrir de pratiquer l’intervention également. La

majorité des patients pourront être vus et opérés à

Notre-Dame-du-Lac dans des délais tout à fait rai-

sonnables. Les seuls cas qui seront référés ailleurs

sont les cas urgents (moins de 48h) ou semi-

urgents (moins de 10 jours) qui se présenteront

dans notre milieu lors des périodes de découver-

ture (d’absence de chirurgien).

4. POURQUOI EST-CE SI DIFFICILE

DE TROUVER DES REMPLAÇANTS?

La réponse à cette question se fait en 2 parties.

Il faut distinguer le « dépannage » et le recrute-

ment pour un « poste ». Le dépannage consiste à

faire venir un chirurgien qui travaille ailleurs pour

permettre le maintien des activités. Un poste est

un engagement du chirurgien à faire la majorité de

sa pratique dans un milieu désigné, ce qui est mon

cas actuellement. Je vais donc expliquer les obsta-

cles pour ces deux situations.

OBSTACLES AU DÉPANNAGE

Il faut savoir que les règles qui régissent quel

chirurgien a droit de faire du dépannage et où il

peut le faire se sont resserrées dans les deux der-

nières années sous l’administration Barrette.

Auparavant, un chirurgien retraité, ou qui ne faisait

qu’une pratique de dépannage (itinérant) ou tra-

vaillant vraiment loin de l’hôpital dans le besoin

pouvait faire du dépannage n’importe où sur le ter-

ritoire québécois. Maintenant, pour pouvoir faire

du dépannage, il faut avoir un poste permanent

dans un autre hôpital. Pour pouvoir faire du dépan-

nage sur une plus longue période (plus de 3 mois),

il faut également passer par un processus plus

complexe et plus long pour obtenir des privilèges

(droit de pratique) pour une année. Aussi, pour

obtenir un permis prolongé, il faut être en poste

dans un établissement associé au même réseau

universitaire, ce qui veut dire que pour travailler

dans le Bas-St-Laurent, le chirurgien en question

doit avoir son poste dans un hôpital relié au réseau

de l’Université Laval (donc, par exemple, un chirur-

gien montréalais ne peut obtenir ce genre de privi-

lèges à moins d’une dérogation venant directe-

ment du ministère, un autre processus complexe et

long). Il faut également savoir que les chirurgiens

qui vont travailler dans un autre hôpital doivent uti-

liser leurs périodes de vacances personnelles pour

aller travailler ailleurs, ce qui limite leurs disponibi-

lités. Et à cela s’ajoute le fait que dans plusieurs

hôpitaux de région comme chez nous, il faut avoir

une expertise pour faire des césariennes ce qui

n’est pas le cas de tous les chirurgiens.

OBSTACLES AU RECRUTEMENT

POUR UN POSTE

Il faut savoir qu’à chaque année, peu de nou-

veaux chirurgiens sont formés. Bien qu’à chaque

année de nouveaux médecins commencent leur

formation en chirurgie, ce ne sont pas tous qui ter-

minent la formation. Par exemple, dans ma

cohorte, nous étions 8 médecins à commencer la

formation chirurgicale et seulement 3 d’entre nous

ont complété les 5 ans de formation et sont main-

tenant chirurgiens. Les postes en ville sont généra-

lement très convoités pour diverses raisons : plus

de support des autres spécialistes, équipement

spécialisé, gardes moins fréquentes, résidents

(médecins en formation) qui supportent le travail

des chirurgiens, plus facile pour le conjoint ou la

conjointe de se placer. Les postes en région repré-

sentent un grand défi pour un chirurgien qui

débute. Les gardes sont fréquentes (ici, c’est une

semaine sur 2 où nous sommes disponibles 24h/24

pour l’hôpital), la variété des cas plus grande et

l’éloignement fait en sorte que nous devons sou-

vent nous débrouiller sans pouvoir compter sur le

support immédiat d’un collègue ou d’un spécialiste

d’une autre discipline. Malheureusement, même

nos associations médicales font parfois mauvaise

presse à ces postes en région en utilisant des ter-

mes comme « postes suicide » ou « suicide profes-

sionnel », ce qui décourage les finissants et leur

donne l’impression que ce travail leur fera perdre

leur expertise chèrement acquise.

5. EST-CE QU’IL Y A DES POSSIBILITÉS QU’ON

RÉUSSISSE À TROUVER DES DÉPANNEURS?

Oui, nous avons bon espoir de réussir à trouver

des dépanneurs pour la durée de mon congé de

maternité et éventuellement de combler le poste

vacant. Nous avons déjà des contacts avec des chi-

rurgiens mais la partie coordination et le côté

administratif demeurent à compléter. Tous les

efforts sont mis en ce sens. Un assouplissement

des règles nous permettrait de faciliter ce recrute-

ment. Nous regardons également pour obtenir de

l’aide au niveau régional, ce qui ne semble pas

encore possible. Il faut savoir que la loi 130, nouvel-

lement en vigueur, pourrait forcer des chirurgiens à

venir travailler chez nous ; mais personne ne sou-

haite que cela soit mis en application car il

ne s’agit pas d’une solution qui nous aide à long

terme.

6. QUE POUVONS-NOUS FAIRE COMME

CITOYEN POUR AIDER?

La première chose est de continuer à utiliser les

services de l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac

comme nous en avez l’habitude. Vous aurez droit

au même accueil et aux mêmes services qu’à l’habi-

tude et advenant l’absence de services chirurgi-

caux, vous serez redirigés vers la bonne ressource.

Cesser d’utiliser nos services résultera en des « sta-

tistiques » (oui, tout est compté dans le système de

santé) qui donneront l’impression que la clientèle

n’a pas besoin de nos services, et pourra donc don-

ner des arguments au ministère pour diminuer les

services sur le terrain.

Ensuite, demeurez prêts à vous mobiliser en cas

de besoin. Si la situation devenait critique, il est

évident que le support de la population sera néces-

saire pour rappeler à nos élus l’importance que

nous accordons à avoir nos services de proximité.

Comme citoyens, vous pouvez également écrire à

votre député et au ministre de la santé pour expri-

mer vos inquiétudes.

Également, si vous vivez une situation en lien

avec la découverture chirurgicale dans laquelle

vous ou un de vos proches vous sentez lésés,

n’hésitez pas à faire appel à notre comité des usa-

gers. Je pense particulièrement à nos ainés ou

notre clientèle à mobilité réduite, pour qui un

transfert ou un séjour dans un autre centre que le

nôtre pourrait engendrer des problèmes. Par

exemple, si vous devez faire du kilométrage sup-

plémentaire, payer du stationnement en plus ou

manquer davantage de travail pour consulter dans

un autre milieu (ou accompagner l’un de vos pro-

ches), vous pouvez également transmettre cela au

comité des usagers de notre hôpital. Si vous avez

l’impression que les délais pour avoir accès aux

services sont démesurément longs, n’hésitez pas à

le mentionner également.

Finalement, continuez de vous tenir informés

de la situation, que ce soit par les médias tradition-

nels et les médias sociaux. Méfiez-vous des titres à

sensations et prenez la peine de lire les articles

complets et d’écouter les reportages en entier.

Sachez que je partage vos inquiétudes et que

mon équipe et moi mettons tous les efforts néces-

saires à pallier à la situation le plus rapidement

possible. L’administration du CISSS connaît et par-

tage nos inquiétudes. En plus d’être médecin, je

suis également une utilisatrice des services de

l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac et je tiens moi

aussi à pouvoir continuer d’en bénéficier long-

temps.

Merci de votre support,

Emilie Desrosiers, chirurgienne générale

Hôpital Notre-Dame-du-Lac

Questions et réponses sur la situation au bloc opératoire de l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac