Il y a plus de sagesse dans les contes pour enfants que dans bien des philosophes… Voyez par exemple cet extrait des Mille et une nuits. Méditez-le. Vous m’en direz des nouvelles…
Recommandations faites à Nourredin Ali
par son père Bedreddin Hassan,
sur son lit de mort
« Mon fils, la première maxime que j’ai à vous enseigner, c’est de ne pas fréquenter toutes sortes de personnes : le moyen de vivre en sûreté, c’est de se donner entièrement à soi-même, et de ne pas communiquer facilement.
« La seconde, de ne faire violence à qui que ce soit : car, en ce cas, tout le monde se révolterait contre vous; et vous devez regarder le monde comme un créancier à qui vous devez de la modération, de la compassion et de la tolérance.
« La troisième, de ne dire mot quand on vous chargera d’injures : on est hors de danger (dit le proverbe) lorsque l’on garde le silence : c’est particulièrement en cette occasion que vous devez le pratiquer. Vous savez aussi à ce sujet qu’un de nos poëtes dit que le silence est l’ornement et la sauvegarde de la vie; qu’il ne faut pas, en parlant, ressembler à une pluie d’orage qui gâte tout : on ne s’est jamais repenti de s’être tu, au lieu que l’on a souvent été fâché d’avoir parlé.
« La quatrième, de ne pas boire de vin; car c’est la source de tous les vices.
« La cinquième, de bien ménager vos biens : si vous ne les dissipez pas, ils vous serviront à vous préserver de la nécessité. Il ne faut pas pourtant en avoir trop, ni être avare : pour peu que vous en ayez et que vous le dépensiez à propos, vous aurez beaucoup d’amis; mais si, au contraire, vous avez de grandes richesses, et que vous en fassiez un mauvais usage, tout le monde s’éloignera de vous et vous abandonnera. »
(Les Mille et une nuits, XCVe nuit)