Il me revient quelques vers d'un poème que j'écrivais il y a longtemps, bien trop longtemps :
« Il neige, neige, ô blanche amour,
Sur ton front neige et sur tes yeux.
Ferme tes yeux. Le jour s’achève
À force neige... »
Je lève les yeux de mon clavier, je regarde à travers ma fenêtre le ballet interminable des minuscules danseuses qui virevoltent. Il neige, neige... Les épinettes sont maintenant plus blanches que vertes, le ciel est blanc, la terre est blanche, le monde est blanc. Il neige, il neige encore.
J'ai souvenir qu'aux hivers de mon enfance, la neige et le froid n'allaient pas ensemble. Quand il faisait grand froid, le ciel était lisse comme une glace bien balayée, le soir on aurait dit que les étoiles allaient nous tomber dans la main. Et quand il commençait à neiger, on disait : « La neige va chasser le froid ». Mais cette année, il neige même quand le mercure tombe sous le vrai zéro, l'ancien zéro, celui de monsieur Farenheit -qui équivaut à peu près au moins 18 de monsieur Celsius.
Mais la neige ne fait pas de jaloux : elle tombe aussi quand il fait plus doux. Comment il disait, le frère Marie-Victorin? « La neige tombe, muette et blanche, la neige tombe sur nos grands bois »... Et sur nos campagnes, sur nos villes, sur nos maisons, sur nos chemins... La neige tombe et tombe encore, les entreprises de déneigement manquent de bras et de machines.
Il neige, neige...
Janvier à peine parti, voici février qui s'annonce neigeux, puis mars aux giboulées, mars qui aime tant les grosses bordées. Nous faudra-t-il attendre avril pour voir le bout de tout ce blanc?
Courage, courage, amis lecteurs. Le soleil n'est pas mort.
Vous vous rappelez quand nous étions petits, les jours de froid, notre mère nous enroulait autour du visage une bonne écharpe de laine? La mère nature fait comme ça : elle emmitoufle le soleil dans une écharpe de nuages quand il fait froid et qu'il fait neige.