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Développer l’économie, c’est développer la collectivité

durée 11 avril 2016 | 17h34

Le développement économique est un concept tellement employé qu’on finit, parfois, par oublier ce qu’il signifie. C’est presque devenu une marque de commerce. On sort ces mots, « développement économique », pour démontrer son sérieux, pour faire preuve de son intérêt pour le progrès. Et c’est vrai.

Sauf qu’il devient important de revenir à l’essentiel afin de comprendre ce que ça signifie et se libérer un tant soit peu de la « marque de commerce » et réaliser tout ce que le concept implique.

Développer l’économie ne se résume pas à hausser les profits des entreprises. Ça en fait partie, c’est essentiel. Mais ça n’est pas tout. Développer l’économie, c’est développer la communauté. C’est mettre en relation un ensemble de secteurs, d’acteurs et de réalités afin qu’ils puissent, ensemble, faire progresser la communauté, la ville, la région.

Autrement dit, tout est interrelié, presque enchevêtré tellement les éléments sont interdépendants. Une industrie qui a un potentiel de croissance attirera des capitaux, pourra attirer de nouveaux travailleurs dont les revenus permettront de contribuer à l’économie des commerces locaux. Il y aura achats de maisons, arrivées de nouvelles familles, dont les enfants fréquenteront les écoles. Il y aura un effet sur l’activité culturelle et sportive, il y aura de la vie dans les quartiers, etc. On voit aisément cette roue qui tourne qui constitue, en somme, le cercle économique.

Mais, faire du développement économique ne se résume pas non plus à favoriser le développement d’une industrie pour que les nouveaux travailleurs achètent une maison et envoient leurs enfants à l’école. Les décisions des uns influencent les décisions des autres. Si, par exemple, on ne se dote d’aucune installation sportive, cela affecte la qualité de vie d’un milieu. Et un travailleur, ou un investisseur, qui détermine le milieu où il décide de s’établir tient forcément compte de la qualité de vie du milieu, car celle-ci contribue notamment à la rétention des habitants. Les milieux dynamiques tendent à garder leurs résidents, à en attirer de nouveaux, de nouveaux commerces, de nouvelles industries intéressées par le dynamisme qui se dégage justement de ce milieu. Idem pour l’offre culturelle. Tout le monde n’est pas amateur du ballon rond. Il en faut pour tous les goûts, de toute évidence.

Vous serez peut-être étonnés d’apprendre que le milieu communautaire contribue également au développement économique. En effet, tout le travail bénévole n’est certes pas comptabilisé dans le produit intérieur brut (qui mesure la valeur totale de tous les biens et services produits dans un pays donné au cours d’une année donnée), de même que tous les services que les gens rendront à leurs voisins, leurs amis. Ce travail, non comptabilisé, a aussi une valeur. L’ensemble de ces gestes, de ces efforts, de ce soutien contribue à améliorer la qualité de vie, participe au progrès de la communauté. Une entreprise riche dans un milieu où la solidarité n’existe pas a moins de chance de perdurer que celle qui est établie dans un milieu où la communauté est tissée serrée et où l’on surmonte les embûches, ensemble.

Aujourd’hui, on parle désormais quotidiennement d’économie sociale, secteur qui regroupe l’ensemble des activités et organismes issus de l'entrepreneuriat collectif ( pensons aux OBNL, aux coopératives, etc. ). Ainsi, même avec une mission sociale, on contribue à l’activité économique, au développement économique.

L’économie prend désormais plein de formes, comme celle du développement durable, aussi étroitement lié à l’économie, ou l’économie circulaire, dont l'objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l'eau et des sources d'énergie. On le voit bien, le concept de départ est, en fait, large. Très large.

En somme, pour faire du développement économique, il faut tenir compte de l’impact de nos décisions sur l’ensemble de la collectivité. Quel impact cette décision aura sur les autres industries, les autres commerces? Quel impact aura-t-elle sur l’habitation du secteur retenu? Sur la circulation ? Quel sera l’impact de cette décision sur l’environnement, la qualité de l’air, de l’eau, la qualité de vie? Comment allons-nous procéder afin de tirer profit au maximum du potentiel économique d’une occasion qui se présente à nous? Comment ferons-nous pour nous assurer que ce soit pour le bien de l’ensemble de la collectivité?

Voilà le genre de questions, complexes et fondamentales, qu’il faut garder en tête lorsqu’on analyse un dossier. Rien ne doit se décider sur le coin de la table, rien ne doit non plus trainer indument en longueur pour perdre de belles et bonnes occasions. Il faut faire les choses avec sérieux, rigueur, et conserver à l’esprit cette notion de bien commun.

Alors là, vraiment, nous faisons du développement économique profitable, durable et qui sert favorablement l’ensemble de la collectivité. C’est ainsi que nous pouvons nous coucher, le soir venu, le sentiment de laisser à ceux qui nous suivront une société dans laquelle il fera bon vivre. Idéalement, encore mieux que ce que nous avons nous-mêmes.

 

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