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Une dose d'amour pour les coeurs isolés

durée 6 février 2020 | 11h17
Alex Ann Villeneuve Simard
duréeTemps de lecture 2 minutes
Par
Alex Ann Villeneuve Simard

Je suis co-présidente d’honneur avec mon amoureux, David Falardeau, pour une maison d’hébergement pour les pères et les hommes.
Une première au KRTB.

Toute cette campagne nous donne accès à de nombreux témoignages, à des hommes qui en ont besoin. Ça nous touche d’être les oreilles.
On comprend pourquoi on se retrouve là, à ramasser 250 000$ pour ce projet.
Un toit pour nous que ça s’appelle…

Ça m’a inspiré un petit texte. Y’a un rédacteur en chef [NDLR : directeur de l’information, mais je préfère, s’il doit y avoir un titre, «quelqu’un qui apprécie particulièrement ta plume»] qui va être content [NDLR : oh que oui !].
Des petits bonheurs comme ça en parallèle à certains qui vivent de grands malheurs.
C’est cyclique.
Un jour ça va bien, l’autre ça va mal.
En gang, on peut essayer de trouver l’équilibre.
On ne peut pas culpabiliser d’être heureux.
On peut juste être plus à l’écoute de nos malheureux.

Voici mon texte.
Bourré d’amour et de tendresse.

Il y a des trous de silence qui se logent parfois entre nos cordes vocales et notre cœur.
Dans un quelque part de douloureux.

Un quelque chose trop dur à dire, à raconter.
Desfois, on sait juste pas quels mots utiliser pour parler.
Les mots sont des larmes.
On braille tout seul, sur la bol, dans la douche, en se couchant, en char.

J’ai entendu tellement de silences qui voulaient tout dire.
J’ai voulu les bercer, les serrer dans mes bras.
Mais il y a souvent une barrière énorme qui se construit.
Juste recevoir un colleux dans des périodes de détresse, c’est comme se rentrer le doigt dans une plaie ouverte.
Ça fait mal. Ça fait du bien.
Ça… On veut juste pas voir que ça va pas.

J’ai tellement souvent coulé une bière pour un cœur triste.
À me demander si je devais traverser la barrière.
Lui dire que même si je ne le connais pas, je sais.
Je sais, sans savoir les détails, mais je sais.

Il y a tellement de silences qui veulent tout dire.
Et pourtant.
Trop de Martin, de Maxime, de Gilles et de Mélanie se laissent empr-isolés entre quatre murs de mots entassés, jamais dit.
Trop de gens qui se pendent au silence à jamais.
Pas besoin d’être travailleur social, psychologue ou psychiatre.
Juste d’écouter, de partager son lunch, de lâcher un coup de fil, d’aller marcher, de tendre la main.
Juste… ne faites pas semblant que vous ne savez pas.

Parce que c’est les affaires de qui si ce n’est pas de nos affaires quand quelqu’un ne va pas bien ?
Ne pourrions-nous pas quotidiennement porter ensemble les fardeaux occasionnels pour s’assurer qu’ils ne deviennent permanents ?

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