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Les conservateurs en faveur d’une relance d’un oléoduc transcanadien

durée 23 février 2025 | 06h02
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Un sondage SOM-La Presse réalisé entre le 7 au 10 février révèle que 59 % des Québécois croient qu’il faudrait faire renaitre le projet d’oléoduc Énergie Est, qui traverserait le sud du Québec pour acheminer le pétrole extrait des sables bitumineux, en Alberta, vers le Nouveau-Brunswick. Le projet Énergie Est a été abandonné par TransCanada en 2017. Jusqu’en 2015, il comprenait aussi un terminal pétrolier au port de Gros-Cacouna.

    «On sent dans la population depuis plusieurs semaines des réactions très fortes par rapport aux menaces des tarifs [du président américain Donald Trump]», explique le vice-président de SOM, Vincent Bouchard.

    Selon lui, le sondage réalisé pour le compte de La Presse démontre qu’une majorité de Québécois sont prêts à prendre des mesures individuelles pour contrer les menaces de tarifs du président américain. Ils semblent aussi appuyer, à court terme, une relance de projets qui ont connu beaucoup d’opposition citoyenne, dont l’oléoduc Énergie Est et GNL Québec, au Saguenay (61%).

    «Ça m’a étonné, dans le sens où ça fait quand même un certain temps qu’on ne parle plus de ces deux projets dans les médias, particulièrement celui de l’oléoduc. Ça fait huit ans qu’il a été complètement abandonné», commente Vincent Bouchard.

    Il ne croit toutefois pas cet appui subsistera à long terme. «Je pense que c’est plus une frustration par rapport au contexte actuel qu’un rejet des valeurs environnementales […] C’est une claire majorité à 60 %, mais elle n’est pas écrasante.»

    Quelques jours avant le sondage, le ministre de l’Environnement du Québec, Benoit Charrette, avait fait une déclaration publique à l’effet qu’on pourrait considérer une nouvelle mouture du projet GNL Québec, ce qui a pu influencer l’opinion populaire, indique M. Bouchard.

    Le sondage a été mené en ligne auprès de 1049 adultes québécois. La marge d’erreur est d’environ 3,8 %, 19 fois sur 20.

    PIERRE POILIEVRE

    De passage à Rivière-du-Loup en janvier, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre a manifesté son intention de «rapidement donner le feu vert aux grands projets de ressources naturelles», s’il est porté au pouvoir lors des prochaines élections fédérales. Il faisait référence au projet de GNL Québec, qui permettrait d’acheminer du gaz naturel albertain à partir du nord de l’Ontario vers le port de Grande-Anse au Saguenay.

    Le projet avait été refusé il y a quatre ans par les gouvernements provincial et fédéral pour des raisons environnementales. «Nous croyons qu’on devrait exporter nos propres ressources en Europe, en Asie, sans aller vers les États-Unis. Maintenant, on fait la stupidité de vendre nos ressources naturelles aux Américains au prix plus bas et on leur permet d’en profiter et de les revendre au monde. Je crois qu’on devrait vendre nos ressources naturelles directement aux autres pays sans être super dépendant des Américains qui ont montré, avec les menaces du président Trump, qu’ils ne sont pas un marché certain.»

    Le chef conservateur s’est montré favorable à une relance d’un projet d’oléoduc reliant les prairies canadiennes au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.

    BERNARD GÉNÉREUX

    «Énergie Est est mort et enterré et il ne reverra jamais le jour», lance d’entrée de jeu le député conservateur de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux. Il croit qu’il est primordial que le Canada puisse exporter son énergie et ses ressources naturelles ailleurs dans le monde et afin de diversifier ses marchés. 

    «C’est un gros réveil qu’on est en train de vivre […] On ne peut pas continuer à penser que les États-Unis sont notre seul marché d’exportation. Nous avons une quarantaine d’autres ententes de libre-marché en Europe et en Asie», souligne M. Généreux. 

    Ce dernier se dit en faveur d’un projet d’oléoduc qui permettrait d’amener du pétrole vers le Nouveau-Brunswick en passant par le Québec. «Hydro-Québec doit passer une nouvelle ligne électrique [vers l’Est du Québec] et ils vont devoir déboiser. Si on faisait les choses intelligemment, on passerait tout cela à la même place. Aucune entreprise n’a levé la main pour faire cela», constate le député conservateur. 

    Il persiste et signe, un oléoduc est la façon la plus sécuritaire de transporter du pétrole du point A au point B. «Ce qu’on a à vendre en tant que pays pour s’enrichir, ce sont des matières premières, liquides ou solides. C’est ce qui permet qu’on se paye au Canada des services sociaux et de la qualité de vie», ajoute le député. 

    Bernard Généreux dit n’avoir aucune inquiétude concernant la venue d’un oléoduc potentiel dans la région. Il rappelle que les façons de faire ont évolué depuis le projet TransCanada en 2014. «Le tuyau est dans la terre et personne ne le voit. Il va passer à un endroit où ça ne dérangera pas grand monde […] Ce n’est pas parce qu’on est conservateur qu’on va laisser passer n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment. Il va y avoir des règles de l’art. Je suis pour, mon parti est pour et le Canada est pour.»

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