Un septuagénaire de Cacouna condamné à 42 mois de pénitencier
Un septuagénaire résidant à Cacouna a écopé d’une peine de pénitencier de 42 mois pour des agressions sexuelles qu’il a commises sur une période de trois ans, dans les années 1980. Yvon Richard voyait ses gestes comme une «façon d’offrir une éducation sexuelle à l’enfant, ce qu’il n’aurait jamais eu.» Le 13 septembre, il a pris le chemin du pénitencier fédéral, plus de 35 ans après ses crimes.
Au début des agressions, le délinquant était âgé de 31 ans et la victime était un adolescent. Pendant trois ans, Yvon Richard s’en est pris à lui de façon répétée et intrusive. À plusieurs occasions, il a fait des massages à la victime qui débutaient au niveau du torse et se transformaient en masturbations et en fellations. Lors de certaines visites de la victime chez l’accusé, ce dernier se promenait nu dans la maison, devant son propre fils.
À cette époque, le plaignant vivait de l’instabilité chez lui. Auprès de l’accusé, il pensait avoir trouvé une famille qui pouvait lui donner de l’affection. Aujourd’hui, la victime se décrit comme une personne renfermée, ses relations sociales sont pauvres. Elle souffre d’anxiété et a peu confiance en elle. Le plaignant dit avoir encore de la difficulté à s’accepter. En dénonçant l’agresseur, il voulait se libérer de ce fardeau.
La sexualité est devenue comme un jeu pour lui. Lorsqu’il était âgé d’une quarantaine d’années, il a reproduit les gestes dont il a été victime dans sa jeunesse et il a été jugé pour ses comportements. Le plaignant a fait une tentative de suicide dans le passé. Lors des audiences, il était incapable de regarder l’accusé et il ne voulait pas entendre ses excuses.
«Je veux que monsieur Richard soit bien conscient que c’est vraiment pas banal et que c’est pas un jeu, pour un homme qui grandit, c’est extrêmement difficile», a-t-il déclaré au Tribunal.
Selon le juge Sébastien Proulx, ce dossier et une «démonstration convaincante des terribles conséquences qu’une victime d’agressions sexuelles peut supporter contre sa volonté avec le poids des années. Pour la victime, ce fardeau dont elle n’a aucune responsabilité dure depuis plus de 35 années.»
Yvon Richard a été arrêté en janvier 2022 par les policiers du Service de police de Lévis. Il a plaidé coupable le 23 aout 2023. Le Tribunal souligne que le délinquant présente plusieurs distorsions cognitives, notamment en ce qui a trait à l’éducation sexuelle. Il se voit davantage comme un sauveur que comme un agresseur. «Il tend à se justifier et à porter un chapeau de bienveillance, ce qui assombrit le portrait général», a souligné son agente de probation dans son rapport présentenciel.
L’accusé se trouvait souvent en présence d’enfants lorsqu’il était sur le marché du travail, avec son kiosque de ballons ou lorsqu’il travaillait dans un cirque. Le Tribunal recommande que le délinquant puisse intégrer un programme ou des mesures thérapeutiques relativement à la sexualité qui peuvent être offerts par le Service correctionnel du Canada. Pendant sa détention, il devra s’abstenir de communiquer avec les victimes et les membres de sa famille immédiate. Il lui sera interdit de posséder des armes à feu pour une période de 10 ans. Pendant une décennie, il n’aura pas le droit de se trouver dans un parc public ou une zone où l’on peut se baigner qui est fréquentée par des personnes âgées de moins de 16 ans. Yvon Richard devra éviter d’avoir des contacts avec des personnes de moins de 16 ans et de chercher, d’accepter ou de garder un emploi ou un travail bénévole qui le placerait en situation d’autorité sur des adolescents ou des enfants. Son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour une durée de 20 ans.
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