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Un pédophile de Notre-Dame-du-Portage en attente de sa sentence

durée 5 juin 2024 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le pédophile de Notre-Dame-du-Portage, Yannick Bérubé, risque entre 21 et 36 mois de prison pour une kyrielle d’accusations de nature sexuelle commises en ligne envers six victimes mineures. La sentence devrait être prononcée par le juge Martin Gagnon le 21 juin au palais de justice de Rivière-du-Loup.

    L’accusé été déclaré coupable, en novembre 2023, d’avoir commis une série d’infractions sexuelles sur le web entre aout 2021 et septembre 2022. Il était accusé d’avoir rendu accessible à des enfants du matériel sexuellement explicite, d’avoir incité des enfants de moins de 16 ans à se toucher, de leurre, d’exhibitionnisme, de possession de pornographie juvénile et de possession de stupéfiants.

    Il ciblait des enfants de moins de 16 ans sur la plateforme Messenger. Cet accusé âgé de 46 ans est entré en contact avec six victimes à l’aide d’un compte Facebook sous le faux nom d’Anna Alexandrine Land.

    Sous l’influence de stupéfiants, il participait à des appels vidéo dans un groupe Messenger lors desquels il apparaissait maquillé et habillé avec une brassière, des collants et des sangles à la place de ses sous-vêtements. Les enfants pouvaient donc voir son pénis.

    Les plaignants ont tous été témoins de scènes répétées où Yannick Bérubé se masturbait à l’écran, sous l’identité de son alter ego. Alors qu’il était en ligne avec les victimes, il s’insérait divers objets sexuels dans l’anus, dont un concombre et une bouteille de boisson gazeuse en vitre. L’une des victimes raconte l’avoir vu se masturber une vingtaine de fois lors d’appels vidéo. L’accusé ciblait aussi individuellement certaines adolescentes et leur demandait de se toucher ou de lui montrer leurs seins ou leurs fesses.

    La procureure de la Couronne, Me Mélanie Gagnon, estime que la peine d’emprisonnement appropriée pour l’accusé est de 36 mois. Elle indique que la sentence qui sera imposée doit «refléter le caractère répréhensible des crimes commis sur les enfants.» Me Gagnon demande que le facteur de dissuasion sociale soit priorisé.

    Les rapports sexologique et présentenciel déposés au tribunal évaluent que l’accusé présente un risque de récidive plus élevé que la moyenne et qu’il ne reconnaît pas sa problématique.

    L’avocat de la défense, Me Frédérik Couturier, a fait témoigner son client lors de l’audition sur la peine. Secoué par des sanglots, Yannick Bérubé a expliqué que la médiatisation de son dossier lui a fait perdre son emploi, son cercle d’amis et certaines relations familiales. Il a déposé la preuve d’une rencontre avec l’organisme Trajectoires Hommes qui a eu lieu le lundi 27 mai, soit quatre jours avant son retour en cour pour l’audience sur la détermination de la peine. L’accusé reconnaît aujourd’hui avoir une problématique, alors que ce n’était pas le cas en février lors de ses rencontres avec le sexologue et l’agent de probation pour la confection des différents rapports.

    «[Quand les policiers m’ont arrêté] je me suis senti soulagé, j’avais un poids de moins sur les épaules. Je le savais que j’avais un problème. Je m’apercevais qu’il y avait des mineures [dans les conversations sur Messenger]. Je ne savais pas où trouver de l’aide», a-t-il déclaré.

    Les conséquences de son parcours à travers le système de justice lui font vivre de grands remords, a souligné son avocat. Yannick Bérubé a lu une lettre qui s’adresse aux victimes, dans laquelle il s’excuse de son comportement, «qui n’a pas sa place dans notre société […] Je n’avais pas l’intention de faire de mal de quelque façon que ce soit. Je mettrai tout en œuvre pour que ce comportement ne se reproduise plus.» Il prétend que son risque de récidive est nul. Son avocat, Me Couturier, a souligné que l’accusé a plaidé coupable, ce qui a évité aux victimes d’aller témoigner lors d’un procès.

    L’accusé a demandé de purger sa peine à la prison de Rimouski, alors que c’est l’établissement de détention Percé qu’un programme d’intervention spécialisé pour la délinquance sexuelle est offert. Cette discordance a été questionnée par le juge Martin Gagnon.  

    Ce dernier a rappelé qu’une décision de la Cour d’appel de l’Alberta rendue en 2016 compare les infractions de leurre à une invasion de domicile, où la protection parentale est outrepassée par les accusés qui ciblent des mineurs à l’aide de la technologie.

    À noter qu’au cours des cinq dernières années, Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet, a vu les signalements de leurre passer de 220 en 2018 à 2 013 à la fin de 2022, soit une augmentation de 815 %.

    Le leurre informatique est commis lorsqu’une personne utilise des moyens technologiques afin de communiquer avec une personne mineure dans un but sexuel.  

    Pour plus d’information ou pour demander de l’aide :

    • Centre canadien de protection de l’enfance : cyberaide.ca ou aidezmoisvp.ca
    • Le réseau des CAVAC : cavac.qc.ca ou 1 866 532-2822 (sans frais)
    • La Ligne info DPCP violence conjugale et sexuelle pour des questions sur le processus judiciaire dans le traitement de dossiers de violence conjugale ou de violence sexuelle : 1 877 547-3727. Cette ligne téléphonique est gratuite et confidentielle.

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