Les hôpitaux du Bas-Saint-Laurent un peu plus épargnés qu’ailleurs au Québec
Dans le bilan quotidien dressé par le CISSS du Bas-Saint-Laurent, on compte 16 personnes hospitalisées atteintes de la COVD-19, dont deux se trouvant aux soins intensifs. L’occupation globale des lits dans les hôpitaux au Bas-Saint-Laurent est de 66 %, comparativement à la moyenne québécoise de 87 %.
Le taux d’occupation des civières à l’urgence est de 37 %, alors qu’au Québec, ce taux grimpe à 98 %. D’après le président-directeur général adjoint du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Dr Jean-Christophe Carvalho, la situation régionale est plus stable et meilleure qu’ailleurs au Québec, mais elle est aussi accompagnée d’un bémol.
«La 5e vague de COVID-19 a quand même un effet sur les hôpitaux. Au Bas-Saint-Laurent, on est un peu plus épargnés, mais il y a quand même un impact sur le délestage et sur les cliniques externes», rappelle-t-il. Au cours des dernières semaines, une salle d’opération a dû être fermée à Rivière-du-Loup en raison du délestage. Les grilles opératoires ont aussi été réduites, et quelques centaines d’opérations dites «électives» ont dû être reportées afin d’éviter des annulations. Dr Carvalho cite en exemple des chirurgies bariatriques, orthopédiques ou pour les cataractes, dont la prise en charge peut être retardée.
HOSPITALISATIONS EN COURS
On dénombre, en date du 12 janvier, 11 personnes hospitalisées à l’hôpital de Rimouski et 5 autres au Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup, dont 1 qui n’a pas été vaccinée. Même s’il s’agit d’une diminution par rapport aux jours précédents, le Dr Jean-Christophe Carvalho analyse ces données avec prudence. «Ça ne veut pas nécessairement dire que la situation COVID a changé depuis 24 heures. Ça veut dire qu’on a moins de personnes hospitalisées pour de la COVID aujourd’hui. Pour l’apprécier comme il faut, il faut la regarder sur plusieurs jours, ou de semaine en semaine», ajoute-t-il.
Selon les dernières estimations, environ 30 à 40 % des personnes hospitalisées atteintes de la COVID-19 au Bas-Saint-Laurent étaient à l’hôpital pour une autre raison de santé. Une patiente qui est à l’hôpital pour accoucher, par exemple, et qui reçoit un résultat positif à un test de dépistage. D’autres paramètres peuvent entrer en ligne de compte. Une éclosion sur un étage en milieu hospitalier pourrait faire augmenter le nombre de personnes hospitalisées en zone chaude rapidement.
À la différence des précédentes vagues de la COVID-19, la vaste majorité des patients hospitalisés restent à l’hôpital moins de 10 jours, selon le Dr Carvalho. Leur âge moyen est de 77 ans. «C’est un profil de personnes hospitalisées qui sont âgées, et malgré tout on est capable d’avoir des séjours hospitaliers relativement courts. Ça n’enlève pas la pression sur la gestion des lits, les ressources et le personnel, mais c’est plus avantageux que ce qu’on avait lors des vagues précédentes.» Il croit que la vaccination a joué un rôle pour prévenir l’hospitalisation des personnes les plus vulnérables, la sévérité de l’infection et ainsi diminuer le nombre de décès.
Au cours des 28 derniers jours, les usagers non vaccinés représentent 40 % des patients qui ont séjourné aux soins intensifs au Bas-Saint-Laurent, une tendance semblable à celle qui est observée au Québec. Un enfant provenant d’une autre région du Québec a été hospitalisé au Bas-Saint-Laurent au cours du dernier mois.
CAPACITÉ HOSPITALIÈRE
Le CISSS du Bas-Saint-Laurent se situe présentement au niveau 3 de délestage, c’est-à-dire que selon les paramètres du ministère de la Santé et des Services sociaux, il doit réduire ses chirurgies d'environ 50 %. Les chirurgies urgentes ou semi-urgentes sont donc effectuées en priorité et les chirurgies électives sont reportées dans le temps. La capacité hospitalière dans ces conditions est donc de 22 lits et de 4 aux soins intensifs, ce qui est suffisant pour les besoins actuels. Au niveau 4 de délestage, le CISSS du Bas-Saint-Laurent pourrait accroitre sa capacité à 40 lits sur les étages et à 8 en soins intensifs.
D'après ce scénario les hôpitaux de proximité, comme ceux d’Amqui, Matane, Témiscouata-sur-le-Lac et La Pocatière devraient ouvrir des lits pour accueillir des patients atteints de la COVID-19. D’après le Dr Carvalho, l’objectif pour le moment est d’éviter de passer au palier supérieur de délestage pour offrir le plus de services possible à la population.
En fonction des besoins nationaux, le CISSS du Bas-Saint-Laurent est ouvert à accueillir des patients d’autres régions du Québec afin de leur venir en aide, à la demande d’autres CISSS voisins. Cela a été le cas au cours des dernières semaines. Le CISSS du Bas-Saint-Laurent a pris en charge deux ou trois patients en provenance de Chaudière-Appalaches.
Présentement, on compte 254 employés du réseau de la santé qui ont été retirés du travail puisqu’ils se trouvent en isolement préventif. En ressources d’hébergement, certains employés positifs à la COVID-19 ont été appelés pour prendre soin d’usagers qui étaient déjà atteints du virus.
BILAN QUOTIDIEN
Alors que la région enregistre 125 nouveaux cas de COVID-19 ce mercredi 12 janvier, la santé publique du Bas-Saint-Laurent note un nouveau décès, portant le total depuis le début de la pandémie en mars 2020 à 66 dans la région. Les hospitalisations ont diminué de 22 à 16 au cours des 24 dernières heures. Quant aux nouveaux de COVID-19, dont le nombre annoncé est inférieur à la réalité en raison de l’accès aux tests de dépistage PCR limité, le bilan total est maintenant de 10 571 cas, dont 2 003 sont actifs.