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Éclosion chez duBreton : la décision d’utiliser les tests rapides revenait à l’entreprise

durée 20 mai 2021 | 13h14
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Même si elle a reçu une quantité de tests rapides du ministère de la Santé au début du mois, l’entreprise Viandes duBreton de Rivière-du-Loup ne les a pas utilisés, a appris Radio-Canada. Une décision qui lui appartient, estime le directeur régional de la santé publique, le Dr Sylvain Leduc, qui assure que les dirigeants avaient le feu vert et les informations nécessaires pour aller de l’avant. 

    Selon la Direction régionale de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, les tests ont été envoyés à duBreton au début mai. À ce moment, une éclosion faisait rage depuis quelques jours au sein de l’usine et un petit groupe de travailleurs avait reçu un diagnostic positif à la COVID-19. La situation s’est rapidement aggravée par la suite, puisque le bilan faisait état d’une centaine de travailleurs touchés moins de deux semaines plus tard.  

    Jeudi avant-midi en point de presse, le Dr Sylvain Leduc a expliqué que le rôle de la santé publique n’était pas d’exiger l’utilisation de tests rapides. Celle-ci était «encouragée», et «il n’a jamais été convenu de ne pas les utiliser», mais la décision finale revenait à l’employeur. «La santé publique est là pour répondre aux questions et conseiller les entreprises sur les meilleures façons de les utiliser», a-t-il fait savoir. 

    Le Dr Leduc a expliqué que les tests rapides font partie d’un ensemble de mesures qui doivent être déployées afin d’éviter des cas «dans à peu près toutes les entreprises du Québec». Selon lui, il s’agit d’un «outil supplémentaire» qui doit être utilisé de façon responsable. 

    «Les tests rapides peuvent être un outil rapide s’ils sont bien utilisés par du personnel formé qui les passe au bon moment», a-t-il dit. «Passer des tests rapides, ce n’est pas aussi compliqué que monter un réacteur nucléaire, mais c’est plus compliqué que faire passer un test de température. Ça prend une personne qui est formée et qui les fait avec les bonnes normes.» 

    Une entreprise qui demande des tests rapides doit former des employés pour cette tâche. Elle peut aussi faire appel aux services d’infirmières, par exemple. Dans le cas de duBreton, il n’est pas clair si cette situation a contribué à la non-utilisation des tests. Des explications ont été demandées.

    «Les entreprises connaissent les critères pour commencer [le déploiement des tests]», a toutefois assuré le Dr Sylvain Leduc. De son côté, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Viandes du Breton souligne que les employés ignoraient la livraison de tests à l’usine.  

    «PAS UNE BAGUETTE MAGIQUE» 

    Dans ses explications, le Dr Leduc a martelé que les tests de dépistage rapide ne sont pas sans faille et que leur utilisation doit se faire uniquement en complément aux mesures sanitaires. L’éclosion chez duBreton ne peut ainsi être attribuée qu’à l’absence de tests rapides. Leur utilisation aurait peut-être même accentué un faux sentiment de sécurité au sein des employés, estime le spécialiste. 

    «Comme on sait que les tests rapides ne sont pas parfaits, on ne veut pas que les travailleurs qui se font dire qu’ils ont un test négatif prennent pour acquis que c’est négatif dans 100 % des cas et que les mesures soient relâchées dans l’entreprise. C’est l’effet qu’on ne souhaite pas», a-t-il dit.

    «L’utilisation des tests aurait pu aider, mais ce n’est pas une baguette magique non plus.»

    Le Dr Sylvain Leduc a aussi plaidé qu’il fallait éviter les comparaisons avec Aliments Asta de Saint-Alexandre-de-Kamouraska qui a utilisé des tests rapides et qui n’a pas eu à fermer. Cette éclosion a aussi entrainé de nombreux cas positifs.

    «Ce sont deux milieux de travail avec des conditions de travail similaires, c’est vrai. Mais quand l’introduction du virus se fait graduellement, ou plus graduellement dans un milieu, ça donne plus de chances de contrôler la propagation», a-t-il souligné. 

    LA SITUATION S’AMÉLIORE 

    Par ailleurs, le Dr Sylvain Leduc a confirmé que la situation s’améliore chez duBreton. Mardi, on répertoriait 123 cas confirmés, dont 59 cas toujours actifs. Une situation expliquée, selon lui, par le déploiement de mesures avant la fermeture de l’usine il y a maintenant une semaine. 

    «La période d’incubation du virus, c’est de 7 à 14 jours. Dans le cas qui nous concerne, toutes les mesures déployées au début de la semaine dernière, quand on a retiré de très nombreux travailleurs et que l’entreprise a travaillé au quart ou au tiers de ses activités, ç’a contribué à calmer beaucoup. L’étape de la fermeture est venue compléter cet effet-là.»

    La reprise progressive des activités chez duBreton est prévue le 23 mai, selon la santé publique. Celle-ci sera basée sur un plan d’action préparé par l’entreprise et sur lequel des échanges auront lieu au cours des prochains jours. L'utilisation de tests de dépistage rapide pourrait être envisagée. 


     

    commentairesCommentaires

    3

    • CD
      Claire Dube
      temps Il y a 2 ans
      Est ce que de vrais test negatifs seront exigés pour leur retour. Celà n a pas été mentionné. .....
    • ML
      Michel LeBel
      temps Il y a 2 ans
      Peut-on penser que duBreton n’avait pas utilisé les tests rapides qu’il avait en main depuis le début du mois sera motivé à les utiliser avec la réouverture prochaine ?
    • YD
      Yolande Dubé
      temps Il y a 2 ans
      Dommage que les tests rapides soient restés sans agir ; les résultats en sont la conséquence ....
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