Le Bas-Saint-Laurent reste en zone orange : explications de la santé publique
Le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc, a précisé les raisons qui expliquent le maintien de la région au palier d’alerte orange. La proximité du Bas-Saint-Laurent avec la région sociosanitaire de Chaudière-Appalaches, la détection de cas de variants ainsi que le taux de vaccination de 7 % militent selon lui pour une approche prudente.
Il a rappelé que le processus de changement de palier d’alerte est avant tout une décision gouvernementale qui est basée sur l’appréciation de la situation épidémiologique des différentes directions de santé publique régionales. «Pour le moment, on reste au palier orange et c’est une décision que je soutiens entièrement», a commenté le Dr Sylvain Leduc.
Présentement, on compte 45 cas de COVID-19 actifs dans la région du Bas-Saint-Laurent. On dénombre aussi 168 personnes en isolement préventif et parmi celles-ci se trouvent des contacts proches de citoyens touchés par des variants. On ignore dans quelle proportion ces contacts seront infectés par la COVID-19.
«La donnée importante qui a changé depuis vendredi dernier, c’est que malheureusement, nous avons eu deux premiers cas de variants. […] Il y en a dans 14 régions sociosanitaires sur 18. Il n’y en a pas en Gaspésie ni sur la Côte-Nord. Ce sont des différences importantes avec notre situation», a précisé Dr Leduc.
La situation géographique du Bas-Saint-Laurent, à proximité de Chaudières-Appalaches, pèse aussi dans la balance, notamment en raison des nombreux échanges professionnels, touristiques et familiaux qui ont lieu au quotidien entre les deux régions. En Ontario, on remarque une importante remontée de cas associée aux variants. Selon Dr Leduc, un effet domino pourrait se faire ressentir en Outaouais, en Montérégie, à Montréal et éventuellement dans la région du Bas-Saint-Laurent.
La couverture vaccinale atteint seulement 7 % de la population au Bas-Saint-Laurent, le niveau de protection est plus élevé sur la Côte-Nord, à 20 %. D’ici la mi-avril, la couverture vaccinale au Bas-Saint-Laurent devrait atteindre 20 %. Comment faire pour espérer atteindre un palier jaune éventuellement ? «Maintenir ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, c’est excellent et montrer un peu de patience, le temps qu’on réussisse à vacciner suffisamment de gens pour qu’on soit à l’aise», répond le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc.
De nombreux assouplissements concernant les sports et les loisirs entreront en vigueur dès le 26 mars et feront augmenter le nombre de contacts sociaux. Le retour en classe à temps plein des élèves en secondaire 3, 4 et 5 dès le 22 mars pourrait aussi faire changer le portrait épidémiologique au cours des prochaines semaines.
LES ÉLUS DEMANDENT DES PRÉCISIONS
Au lendemain de l’annonce du maintien du Bas-Saint-Laurent au palier d’alerte orange, les membres de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent ont demandé des précisions sur cette décision. Selon eux, la situation épidémiologique régionale est comparable à la région voisine, la Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine, qui passe en zone jaune.
«Depuis le début de la pandémie, nous tenons des rencontres minimalement aux deux semaines avec la présidente-directrice générale du CISSSBSL, Isabelle Malo, pour discuter de l’évolution de la pandémie dans notre région. L’information que nous recevons sur le nombre de cas, les éclosions en cours, les capacités hospitalières, les besoins d’arrimage avec le monde municipal et l’évolution de la vaccination est excellente, pertinente et à jour», souligne Michel Lagacé, préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de la TREMBSL.
«Malheureusement, malgré la qualité exceptionnelle de ces échanges, nous manquons aujourd’hui d’informations claires pour comprendre la décision de la santé publique nationale de nous maintenir en zone orange», déplore-t-il. La TREMBSL demandait entre autres des indicateurs plus précis pour orienter la population concernant les objectifs à rencontrer afin d’améliorer davantage le bilan. Elle souligne qu’il est difficile de faire la différence entre ce qui distingue les zones rouges des zones orange, alors que des allègements ont été annoncés pour le palier d'alerte rouge, dont le report de l’heure du couvre-feu et l’accès aux salles de spectacles dès le 26 mars.
«Nous aspirons, comme toute la population du Québec, à retrouver notre vie sociale, nos amis et nos familles élargies le plus rapidement possible. La meilleure façon d’y parvenir demeure de poursuivre nos efforts pour limiter la propagation de la maladie, démontrer que nous rencontrons les critères de passage à une zone jaune, qui devront cependant être précisés par la santé publique, et participer massivement à la campagne de vaccination qui doit se déployer de façon efficace et équitable dans l’ensemble des régions du Québec», conclut Michel Lagacé.
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