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Méthanisation des matières résiduelles : Rivière-du-Loup va de l'avant

durée 17 novembre 2008 | 14h09
  • Nicolas Ouellet
    Par Nicolas Ouellet

    journaliste

    La Ville de Rivière-du-Loup et la MRC de Rivière-du-Loup se sont associées à la firme Envirogaz, de Portneuf, propriété du Groupe Valorrr, afin de créer une société d'économie mixte, pour mettre en branle le projet de méthanisation des matières résiduelles organiques d'ici l'automne 2009, un projet évalué à 7,8 millions de dollars.

    Cette société d'économie mixte, constituée de parts de 25,5 % chacune par la Ville et la MRC et à 49 % par Envirogaz, est à compléter les demandes de financement auprès des différentes instances gouvernementales. Les partenaires estiment pouvoir bénéficier d'un soutien financier représentant la moitié des investissements requis.

     

    UNE PREMIÈRE AU QUÉBEC
    Les yeux de plusieurs MRC et municipalités sont déjà tournés vers Rivière-du-Loup, puisque le projet constitue une première en province. Le procédé, soit la digestion anaérobie (sans air), est largement utilisée en Europe, notamment en Suède et en Allemagne, depuis près de 30 ans. Une usine sera construite à l'été 2009 sur le site d'enfouissement sanitaire de Rivière-des-Vases. Celle-ci traitera ce qu'on appelle communément les déchets de table, à savoir toutes les matières organiques, qui autrefois étaient destinées directement au site d'enfouissement. Le procédé qui sera mis en oeuvre permettra de produire du biogaz et du fertilisant organique.

    Le biogaz ainsi produit, très proche du gaz naturel, peut être utilisé en remplacement du carburant diesel ou de l'essence dans le transport, ou du mazout pour le chauffage d'édifices, entre autres. « Nous sommes à évaluer les différentes options qui s'offrent à nous, relate le maire de Rivière-du-Loup, Michel Morin. Par exemple, nous pourrions équiper les camions qui font la collecte des déchets de moteurs hybrides diesel-méthane ou encore utiliser notre future production à des fins de chauffage d'usines, de l'envergure de celles de F.F. Soucy ou duBreton, par exemple. » La flotte de véhicules de la Ville de Rivière-du-Loup et celles des municipalités de la MRC pourraient également s'avérer être les bénéficiaires de cette nouvelle production.

    « La production estimée ici équivaut à 1,5 million de mètres cubes par année, l'équivalent de 1,5 million de litres. Cela pourrait, à des fins de comparaisons, faire rouler 600 véhicules ou 50 autobus par année », affirme le Président d'Envirogaz, Michel Laforest. De plus, le site d'enfouissement de Rivière-du-Loup, qui accueille chaque année entre 40 et 50 000 tonnes métriques de déchets, pourrait voir diminuer ce chiffre de près de 20 000 tonnes, selon les dires des partenaires. Un détournement de matières profitable économiquement mais aussi du point de vue environnemental, puisque la durée de vie du site d'enfouissement s'en trouverait grandement allongée. « De 50 ans aujourd'hui, la durée de vie du site d'enfouissement passerait à plus de 100 ans », affirme le maire Michel Morin.

    Au-delà des chiffres, ce projet novateur s'inscrit pleinement dans un cadre de développement durable. « Le développement durable, c'est valoriser quelque chose qu'on jette. Il y a la valeur économique bien sûr, mais aussi une valeur au niveau social, puisque les citoyens sont directement impliqués dans le processus et enfin une valeur environnementale élevée, puisque nous détournerons des déchets qui étaient auparavant destinés au site d'enfouissement » explique Michel Morin.

    NOUVELLE CUEILLETTE
    Pour les citoyens de 11 MRC sur 12 du territoire (Notre-Dame-des-Sept-Douleurs étant exclue), le projet représente de nouvelles habitudes de vie et une conscientisation qui seront nécessaires afin d'optimiser les avantages de la méthanisation. « Il y aura des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens dans les mois à venir, notamment avec l'aide de la Co-éco», affirme d'emblée le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé.

    Quant au mode de cueillette, à savoir s'il y aura un troisième bac ou un nouveau bac séparé en deux, un comité a été formé et se penche notamment sur cette question. « Nous étudions présentement le moyen de collecter les matières organiques. Rien n'a encore été décidé, nous voulons voir toutes les possibilités qui s'offrent à nous », ajoute Michel Lagacé. En plus de servir de vitrine technologique pour le Québec, ce nouveau projet pourrait aussi contribuer à diminuer, au cours des prochaines année, la production de gaz à effet de serre sur notre territoire.

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