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Hommage à Jacques Pelletier, le fondateur d'Aster

durée 28 août 2008 | 00h00
  • « Suite au décès de Jacques Pelletier, j'ai cru bon rendre un hommage à cet homme exceptionnel qui a fondé une institution unique et originale au Bas-Saint-Laurent », raconte Maurice Fallu-Landry, directeur général d'Aster.

    Voici cet hommage :

    À travers un court résumé de l’histoire de l’Observatoire astronomique du Témiscouata, aujourd’hui Aster, la Station de vulgarisation et de loisirs scientifiques du Bas-Saint-Laurent, et en m’inspirant de vieux articles de journaux sur cette histoire, j’ai voulu faire ressortir la soif de connaissances, le souhait de les transmettre et le côté visionnaire du fondateur du seul lieu de diffusion et d’expérimentation en culture scientifique au Témiscouata, Jacques Pelletier.


    Jacques Pelletier devant l'observatoire.
    Photo : Internet

    En 1982, lors d’une entrevue pour l'émission «Reflets d'un pays», le journaliste demandait à Jacques Pelletier comment avait germé l'idée du centre scientifique à Saint-Louis-du-Ha! Ha! et pourquoi il avait choisi ce site. À cela, il répondait : « Disons que l'idée a germé quand j'avais peut-être une douzaine d'années et quand j'achetais, ou j'empruntais des livres d'astronomie en particulier, pour connaître qu'est-ce que c'était que le ciel. Mais, petit à petit, l'idée a fait son chemin... parce que j'ai quand même été élevé à peu près à 1 mille et demi, 1 mille 3/4 de la colline ou est l’observatoire. Et puis, souvent j'avais eu l'occasion de venir visiter ce site là, j'étais bien jeune, et puis je trouvais que le dégagement de ce terrain-là nous prédisposait déjà pour faire de l'observation, de l'astronomie. »

    On peut par cette citation voir que la passion de Jacques Pelletier n’était pas nouvelle lorsqu’il fut initié à l’observation astronomique vers 1972 par Armor Dufour au téléscope du collège de La Pocatière. Sa passion pour la science astronomique n’a fait que s’accroître à partir de ce moment là. Cette passion et cet intérêt pour la science et la technologie et la transmission des savoirs qui y sont reliés vont pousser Jacques vers la réalisation du centre d'interprétation scientifique, mieux connu sous le nom d'observatoire du Témiscouata et, en 1975, l’histoire d’Aster commence réellement. Malgré son cheminement parsemé d'embûches, la ténacité et la confiance ne font jamais défaut à Jacques Pelletier et ainsi qu’aux autres pionniers, tous bénévoles, dans ce projet.

    L'aventure de l'observatoire débute sous la gouverne de Jacques Pelletier, auquel s'associent quelques astronomes amateurs de la région, dont Émilien Dufour. Ensembles, ils transportent une vieille maison, qui leur a été donnée pour le projet, sur le terrain de Jacques dans le rang Bellevue, à Saint-Louis-du-Ha!-Ha!.


    Photo : Internet

    En 1977, les membres du projet demandent l'aide du Conseil inter-municipal des loisirs du Témiscouata pour élargir son financement. Le Conseil, avec son directeur général de l'époque, Gaétan Marcoux, s'implique alors dans l'aventure céleste et recommande au groupe de s'incorporer. Cette action permettrait de rendre l'association légale et de confirmer son caractère communautaire et non lucratif, en plus de lui faciliter l'accès aux subventions gouvernementales.

    Le groupe décide de suivre la recommandation du Conseil et, le 27 octobre 1977, la « Corporation de l'observatoire du Témiscouata » devient officielle. Elle est la première corporation à caractère scientifique à voir le jour dans la région témiscouataine. La course au financement prenait une plus grande ampleur.

    Durant les premières années de la Corporation, les membres du Conseil en provenance du Témiscouata, de Rivière-du-Loup et du nord du Nouveau-Brunswick commencent à élargir leur vision première du projet et à envisager d'étendre le rôle du futur observatoire en y intégrant d'autres sciences que l'astronomie. En effet, grâce aux différents contacts établis avec les milieux susceptibles de devenir des partenaires du projet, ou du moins de s'y intéresser, notamment le milieu scolaire, l'idée d'un centre d'interprétation et de vulgarisation des sciences devient de plus en plus présente. Rapidement, le projet initial d'observatoire se métamorphose et devient celui d'un centre d'interprétation scientifique autosuffisant au niveau énergétique, grâce à l'utilisation des énergies solaire et éolienne.


    Maurice Ouellet, Alonzo Lemay, Jacques Pelletier et Émilien Dufour, membres du conseil d'administration de la Corporation de l'observatoire, présentant la maquette du futur centre d'interprétation scientifique, en 1978.
    Photo : Internet

    En 1979, un comité scientifique est formé pour aider la Corporation au niveau des recherches techniques et pour la conseiller sur les équipements scientifiques nécessaires à la réalisation de leurs objectifs. Débute alors la construction de ce complexe scientifique « futuriste ». Malgré les difficultés financières, une bonne nouvelle parvient à la Corporation. La commission scolaire régionale du Grand-Portage, ayant déjà donné son appui au projet, décide de s'impliquer concrètement en faisant don au centre d'un nouveau télescope de modèle Célestron possédant une lentille de 14 pouces de diamètre.

    Ainsi, à l'été 1982, après sept ans d'efforts, le défi quasi utopique d'établir un complexe populaire de vulgarisation scientifique dans une zone éloignée des grands centres et dite défavorisée est relevé. L'observatoire est ouvert au public alors que s'achèvent les travaux de construction et le 6 juillet 1982, sous l'oeil attentif et émerveillé de près de 400 personnes, la mise en opération officielle du télescope a lieu.


    Photo : Internet

    Ce nouveau bâtiment, complètement autonome, avec chauffage solaire et éclairage à l'énergie éolienne, s'inscrira comme une première au Canada et la deuxième installation du genre au monde. C'est ce que précisait à l’époque le président de la Corporation de l'observatoire du Témiscouata et principal promoteur, Jacques Pelletier. Ce dernier trouvera même le moyen d’y intéresser Hydro-Québec, laquelle profitera de l'occasion pour conduire une expérience-pilote en matière d'énergie éolienne.

    Et pour réussir les débuts de cet œuvre, de la maintenir jusqu’à ce jour et de la voir se développer à travers la Canada, que de démarches demandant de la dignité, de l’humilité mais aussi de l’obstination. Ces qualités représentent bien l’œuvre que Jacques Pelletier a entrepris il y a presque 32 ans. Jamais il n’a abandonné complètement son œuvre et cette volonté de rapprocher le Témiscouata du ciel.

    De ce passionné d'astronomie qui voulait faire partager sa passion en construisant un lieu où cette science pourrait être pratiquée et vulgarisée, où tous auraient un accès direct vers les étoiles, on peut dire aujourd’hui que la mission est réussie. Grâce à cet homme dont on a déjà dit : « si on lui parle de la lune, il commence tout de suite à construire des échafauds », l’équipe d’Aster constamment appuyée moralement , techniquement et même financièrement par Jacques Pelletier poursuit son œuvre et la propulse sur le continent nord-américain.


    La station scientifique Aster, aujourd'hui.
    Photo : courtoisie

    Pour lui rendre un hommage permanent, l’équipe d’Aster a décidé de choisir une étoile dans son registre stellaire et de la nommer de manière permanente au nom de Jacques Pelletier. Nous remettrons aujourd’hui à sa compagne de vie pendant 47 ans, Thérèse Sirois, un certificat indiquant que l’étoile Arcturus, de la constellation du Bouvier, sera reconnue désormais au Témiscouata sous le nom Jacques Pelletier. Une copie sera exposée en permanence à l’observatoire. Cette étoile sera désormais notre guide et du haut du ciel, Jacques pourra ainsi guider l’équipe d’Aster dans la poursuite de son œuvre.

    Pour poursuivre l’œuvre de Jacques Pelletier, le conseil d’administration de l’observatoire a créé en 2007 Le Fonds ASTER - Éducation et développement durable afin de permettre à la Station de vulgarisation et de loisirs scientifiques ASTER de maintenir ses activités éducatives dans le futur. Les dons (argent, legs, actions…) qui seront versés dans ce fonds généreront des revenus suite à leur placement à la Fondation communautaire du grand Québec et les intérêts générés à moyen et long terme aideront l’institution témiscouataine à continuer sans relâche l’œuvre de son fondateur.

    Un texte de Maurice Fallu-Landry

    Directeur général
    ASTER, la station de vulgarisation et de loisirs scientifiques du Bas-Saint-Laurent
    418 854-2172

     

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