Lancement du livre «Au-delà du préjugé, trajectoire de vie, pauvreté et santé»
Témiscouata-sur-le-Lac - Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST) conviait récemment la population au lancement du livre « Au-delà du préjugé, trajectoire de vie, pauvreté et santé ».
En février 2009, le Témiscouata a été l’hôte d’une tournée provinciale sous le signe du théâtre forum. Cet événement avait été organisé en collaboration avec le Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales (CREMIS), CAU-CSSS Jeanne-Mance, Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), la compagnie théâtrale Mise au Jeu et le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST).
Le point de départ était d’explorer les conditions de vie associées au statut de personnes assistées sociales, la discrimination, la stigmatisation vécue et les conséquences sur leur vie. À partir de la compilation des histoires revendiquées, des capsules vidéos ont été conçues représentant le vécu des participants à cette recherche, capsules qui sont d’ailleurs disponibles sur le site du CRÉMIS www.cremis.ca.
Actuellement, dans le Bas Saint-Laurent on compte environ 14 000 prestataires d’aide sociale et environ 1 200 au Témiscouata. « À partir de normes souvent arbitraires, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale accole à chaque personne assistée sociale l’étiquette apte ou inapte. Les personnes ne choisissent pas, elles tombent….à l’aide sociale. Quelle qu’en soit la raison les privant d’un revenu de travail, l’État à l’obligation de respecter le droit à une vie convenable, avec des conditions permettant l’intégration sociale. Les personnes assistées sociales se retrouvent dans une spirale de vie, privées de conditions matérielles. Aussi s’ajoute des difficultés de logement, des regards subis, des problèmes d’alimentation, de l’isolement et de l’impact de tout cela sur la santé physique et mentale. Les prestations accordées ne suffisent pas à aider ces personnes à s’en sortir; au contraire, elles les placent dans une dégringolade qui affecte toute leur vie et va même jusqu’au point de détériorer leur santé mentale et physique », évoque le RASST.
Dans le cas du Québec, la prestation de dernier recours déterminée par la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles ne permet pas de sortir de la pauvreté, même si elle prévoit qu’une personne présentant certaines contraintes à l’emploi est admissible à une augmentation de la prestation de base. C’est au médecin de décider si la condition de santé de la personne justifie un barème de survie amélioré pouvant diminuer les effets néfastes de la pauvreté sur la santé. D’où un dilemme éthique exprimé par certains médecins.
Le RASST se donne comme mission de sensibiliser la population à cette réalité qui va au-delà des préjugés et il utilisera cet outil pour y arriver.
L’analyse témoigne des trajectoires de vie répertoriées dans huit régions du Québec. Les différents actes qui composent cet ouvrage sont accompagnés d’une analyse élaborée par les membres de l’équipe du CRÉMIS. L’œuvre est disponible dans les librairies sous les Presses de l’Université du Québec.
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