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Opposition citoyenne à deux projets éoliens dans la région

durée 15 mars 2024 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le comité citoyen Tourne pas chez nous a fait connaître son opposition à deux projets éoliens, Pohénégamook-Picard-Saint-Antonin-Wolastokuk 1 et 2 qui sont présentement en développement dans la région. Il déplore un manque de transparence, l’absence de consultations publiques et des difficultés d’accès à l’information.

    Une rencontre entre des représentants de Tourne pas chez nous, du partenaire privé Invenergy et le président de l’Alliance de l’Est, Michel Lagacé a eu lieu le 1er mars dernier. «La rencontre était cordiale des deux côtés. Nous sommes opposés au projet pour des raisons environnementales», résume la co-porte-parole de Tourne pas chez nous, Cassandre Henri.

    Cette réunion était aussi l’occasion, pour le regroupement citoyen, d’obtenir plus d’information concernant l’Alliance de l’énergie de l’Est. Constituée en 2023, elle n’a toujours pas de site web à ce jour. L’Alliance regroupe 209 communautés et territoires, dont 16 municipalités régionales de comté (MRC), de la MRC de Montmagny jusqu'aux Îles-de-la-Madeleine, ainsi que la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

    Le comité citoyen voulait mieux comprendre la structure de cette organisation et son rôle dans le développement des parcs éoliens sur le territoire. «On souhaite qu’il n’y ait pas autant d’emprise du privé dans les développements en énergie au Québec. L’accélération du déploiement des projets éoliens au Québec, on voudrait que ça reste quelque chose de public», fait savoir Cassandre Henri.

    Les réponses de l’Alliance de l’Est rappellent les ententes 50 – 50 des redevances de l’énergie éolienne qui sont versées aux municipalités d’accueil. Le partenaire privé est responsable de l’entretien des installations, ce qui simplifie l’exploitation des sites éoliens. «On a rappelé le fait que ce sont des partenariats avec les communautés. Les gisements ont été analysés et proposés à quelques occasions depuis 2013», explique le président de l’Alliance de l’énergie de l’Est, Michel Lagacé.

    Il veut que la région collabore à combler la demande en énergie liée aux politiques de réduction des gaz à effet de serre mises de l’avant par le gouvernement du Québec. M. Lagacé croit que l’Est du Québec peut agir comme modèle pour le reste de la province.

    Ottawa a annoncé que la vente de véhicule à essence sera interdite à partir de 2035, ce qui pourrait faire augmenter la demande en électricité en lien avec la recharge des véhicules.

    De plus, selon une étude de FabRégion Bas-Saint-Laurent publiée en février 2022, la consommation en électricité est couverte à 80 % par la production éolienne régionale.

    «On s’entend sur le besoin de sobriété énergétique et sur l’efficacité énergétique», ajoute Michel Lagacé. Le président de l’Alliance veut développer des parcs éoliens afin de contribuer à la lutte aux changements climatiques. Il croit que le Bas-Saint-Laurent doit miser sur la biomasse forestière, l’énergie solaire et éolienne, ainsi que les minicentrales hydroélectriques, afin de s’affranchir des combustibles fossiles.

    «On considère que du point de vue municipal, on perd à décider de laisser les partenariats publics-privés dominants dans ce secteur économique Bas-Saint-Laurent», ajoute la porte-parole de Tourne pas chez nous.

    Le regroupement citoyen demande que les effets cumulatifs de l’aménagement des parcs éoliens et de nouvelles routes (comme l’autoroute 85) dans la région soient pris en compte par les études environnementales. Mme Henri souligne que la connectivité écologique, les effets sur la qualité des habitats fauniques et la fragmentation des corridors de déplacement de la faune doivent être considérés lors de l’évaluation du projet PPAW2. Elle déplore ce qu’elle qualifie de «développement à la pièce» partout sur le territoire.

    «Même si c’est public et discuté lors des conseils municipaux, si les citoyens n’y participent pas, on a très peu [d’information] par rapport à ce qui se passe. Ce sont des chantiers colossaux qui vont transformer le paysage de façon importante sans qu’on sache quels sont les besoins énergétiques réels au Québec.»

    Cassandre Henri est d’avis que les présentations publiques ressemblent davantage à une séance de promotion de la part d’un promoteur privé, Invenergy qu’à une consultation de la population. Malgré cette rencontre respectueuse avec l’Alliance de l’énergie de l’Est et Invenergy le 1er mars, la porte-parole maintient que le développement éolien devrait «se faire avec beaucoup plus de prudence».

    PROJETS PPA1 et PPAW2

    Le premier projet, Pohénégamook-Picard-Saint-Antonin (PPA1), prévoit l’installation d’un maximum de 53 éoliennes de 6,6 MW chacune, d’une hauteur maximale de 200 mètres. La puissance totale installée peut atteindre 350 MW. Le parc éolien sera réalisé en partenariat 50-50 par l’Alliance de l’énergie de l’Est et Invenergy, ce qui représente des investissements d’environ 950 M$.

    PPA1 a été retenu par Hydro-Québec dans le cadre de son appel d’offres 2021-01 pour l’acquisition d’énergie renouvelable. Les éoliennes seront érigées à Pohénégamook, Saint-Honoré-de-Témiscouata, Saint-Antonin et sur le territoire non-organisé de Picard. Selon l’Étude d’impact sur l’environnement réalisée par PESCA Environnement pour le compte d’Invenergy déposée en janvier 2023, le déboisement nécessaire est évalué à 339 hectares. Il comprend la construction de 26,2 kilomètres de nouveaux chemins et l’amélioration de 127 kilomètres de chemins existants. Ils auront une emprise de 25 mètres de large lors de leur aménagement.  

    Le début des travaux de déboisement est prévu en 2024, alors que les travaux de construction pourraient commencer en 2025, à la suite des différentes étapes réglementaires et environnementales. L’objectif est de livrer de l’électricité en décembre 2026.

    En ce qui concerne le PPAW2, le projet pourrait compter au maximum 54 éoliennes d’une hauteur maximale de 200 mètres. La capacité maximale du projet est de 300 mégawatts. Il serait situé sur les territoires de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, Saint-François-Xavier-de-Viger, Saint-Antonin, Saint-Honoré-de-Témiscouata, Pohénégamook et sur le territoire autochtone Kataskomiq, en milieu forestier.

    Le début de la construction pourrait avoir lieu dès septembre 2025, après l’obtention des autorisations ministérielles nécessaires. La mise en service est planifiée pour décembre 2027. Il est développé dans le contexte de l’appel d’offres 2023-01 d’Hydro-Québec. Le projet est issu d’une collaboration entre l’Alliance de l’énergie de l’Est et Invenergy.

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