L’agriculture à petite échelle au Domaine Vert Forêt
Luce-Maude Gendreau, Valentin Deslauriers accompagnés de leurs deux enfants Éléonore et Édouard.
Ernest Desrosiers, président-directeur générale de la Financière agricole du Québec a visité les installations du Domaine Vert Forêt d'Auclair.
Valentin Deslauriers et Luce-Maude Gendreau ont tout construit eux-mêmes.
Les agriculteurs en sont à la 3e année de mise en marché de leurs porcs de race Berkshire.
Le Domaine Vert Forêt d’Auclair a reçu le 17 juillet la visite du président-directeur général de la Financière agricole du Québec, Ernest Desrosiers, dans le cadre de sa tournée au Bas-Saint-Laurent. Valentin Deslauriers et Luce-Maude Gendreau ont tout construit de leurs mains sur leur terre et produisent sirop d’érable et porc pour les citoyens de la région.
Ces deux entrepreneurs en sont à la 3e année de mise en marché de viande de porc de race Berkshire. Les animaux sont élevés en semi-liberté, dans un champ. L’élevage en comprend 58 cette année. Valentin et Luce-Maude souhaitent que le porc demeure pour eux une petite production, entre 35 et 60 têtes, afin d’assurer une qualité de vie pour les animaux. «Nous avons commencé à proposer nos produits dans les marchés publics. On réussit à rejoindre la clientèle locale, c’est plus long, il faut leur expliquer notre démarche. On vend ce que l’on mange», souligne Valentin Deslauriers. Après avoir été végétariens pendant plus de quatre ans, ils se sont tournés vers la production porcine, afin de s’auto-suffire. «On voulait aller plus loin, les gens nous disaient que c’était bon et qu’ils en achèteraient. C’est un circuit fermé diversifié», explique Luce-Maude.
Leur production comprend également une cabane à sucre d’environ 7 800 entailles. Le sirop est embouteillé et transformé sur place. M. Deslauriers a profité du passage d’Ernest Desrosiers pour lui adresser une demande. «Nous sommes sous-assurés pour notre production par rapport à notre perspective de rendement. On se tire dans le pied si nous vendons notre sirop à la ferme», souligne-t-il. En effet, leur production se chiffre à 4,6 lbs/entaille. Leur assurance de production en couvre seulement 2,8 lbs/entaille. M. Desrosiers a prêté une oreille attentive à cette remarque, et a affirmé que du travail était déjà en cours pour résoudre cette problématique assez courante au Témiscouata. Valentin Deslauriers et Luce-Maude Gendreau sont partis de zéro lorsqu’ils ont acheté leur terrain, en 2001. En 2009, Valentin débutait la construction de son érablière, pour aller chercher un contingent d’entailles pour la relève. La première production d’eau d’érable a débuté en 2010.
Ces deux entrepreneurs ne viennent pas de familles d’agriculteurs, mais ils ont tous deux une passion pour la forêt, puisqu’ils étaient auparavant des travailleurs forestiers. Ils ont réalisé la difficulté d’avoir droit aux subventions de démarrage et d’aide à l’établissement. Il fallait qu’ils fassent leurs preuves. Heureusement, ils ont pu bénéficier d’une aide de 10 000$ du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. «C’est ardu au début de faire du profit avec 4 300 entailles, mais nous avons cru à notre projet et décidé de réinvestir pour nous développer», précise Valentin.
Les produits de la forêt sont utilisés par les deux agriculteurs. Le bois leur sert de chauffage pour un système au glycol, leur permettant d’alimenter à la fois la ferme et leur résidence.
L’histoire du Domaine Vert Forêt d’Auclair en est surtout une de ténacité. Le président-directeur général de la Financière agricole du Québec, Ernest Desrosiers, se surprend de leur succès, malgré les embuches. «Le succès est dans les individus», a-t-il conclu.
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