Soeurs de l'Enfant-Jésus-de-Chauffailles et Clarisses de Rivière-du-Loup
Une page d'histoire se tourne
La révérende provinciale, soeur Antonia Fortin, devant le nouvel édifice.
Roch Aubut, chef cuisinier pour la communauté depuis plus de 20 ans, prend connaissance des nouveaux équipements.
La nouvelle résidence des sœurs de l'Enfant-Jésus-de-Chauffailles.
Les grands balcons offrent une vue imprenable sur le fleuve et les montagnes de Charlevoix.
Dans la chapelle, vaste et abondamment fenestrée, les Clarisses qui occuperont le 6e et dernier étage, pourront assister aux offices sur ces balcons.
La cafétéria où se trouve aussi la salle à manger.
Rivière-du-Loup - En 1961, Antonia Fortin joignait les rangs de la congrégation des sœurs de l'Enfant-Jésus-de-Chauffailles. Cinquante-quatre ans plus tard, c'est en tant que supérieure provinciale que celle qui est originaire de Saint-Antonin s'apprête à entrer dans l'histoire, en déménageant la quarantaine de sœurs dans un nouveau bâtiment qui répondra davantage aux besoins.
«C'est ce qui est à l'origine du projet. Nous sœur sont vieillissantes. Nous avons commencé à planifier cette opération en 2005, il y a 10 ans. Il fallait prendre une décision, oser, faire confiance au Dieu de l'impossible», mentionne sœur Fortin.
Parce qu'une rénovation s'imposait. «Pour répondre aux normes actuelles, il aurait fallu investir autant, sinon plus pour garder la même bâtisse. Par exemple, il aurait fallu prendre deux chambres pour n'en faire qu'une. Non seulement nous aurions dû relocaliser toutes nos sœurs ailleurs pour près de deux ans en attendant que les rénovations se terminent, mais en fin de compte, nous aurions manqué de chambre», ajoute-t-elle.
La quarantaine de sœurs qui résident à la maison provinciale déménageront au début septembre dans le nouveau bâtiment. À ce nombre s’ajoutent 11 sœurs Clarisse.
UN CADEAU DU CIEL
«Pour elles, ç’a été un cadeau du ciel. Lorsque nous leur avons offert de venir habiter avec nous, elles avaient déjà décidé de fermer leur monastère. Nous n'en savions rien. Notre offre est arrivée à temps pour cette congrégation, dont les membres sont aussi vieillissantes.»
Les Clarisses occuperont le 6e et dernier étage du bâtiment. Elles partageront des aires communes, par exemple pour les repas. «Tout a été fait pour leur permettre de poursuivre leur vie contemplative. De notre côté, nous pourrons continuer notre mission d'éducation et de soins», ajoute soeur Antonia. Le personnel laïc, qui compte une cinquantaine d'employés en soins infirmiers, cuisine, réception, entretien ménager, buanderie, maintenance et administration, déménage aussi.
UN ÉTAGE DÉDIÉ AUX SOINS
Comme c'est le cas dans l'actuel bâtiment, un étage du nouveau sera dédié aux soins. «Une infirmière est en service continuellement pour assurer les soins nécessaires aux membres de notre communauté aux prises avec des maladies chroniques ou qui sont en attente de soins. Nos sœurs vivent avec nous, et meurent aussi au sein de notre congrégation.»
La nouvelle maison comporte d'immenses fenêtres qui représentent l'ouverture sur le monde de cette communauté qui compte des membres au Japon, au Tchad, en France et en République dominicaine. À cela s'ajoute une chapelle située au 5e étage.
Les Clarisses qui occupent le 6e étage et sont aux prises avec des limitations motrices, pourront assister aux offices célébrés dans la chapelle grâce à des balcons intérieurs. Un réfectoire, une cuisine, une salle multifonctionnelle, une buanderie, une salle de couture, une bibliothèque, ainsi que les chambres privées des résidantes complètent le tout. Partout, la vue sur le fleuve est imprenable.
«Il est important de mentionner que ce ne sont pas toutes les sœurs qui emménageront dans le nouveau bâtiment. Celles qui demeurent dans nos maisons ici et là dans la région et ailleurs y continueront leur engagement et demeureront dans les paroisses où elles sont engagées comme bénévole, précise soeur Fortin, notant que la congrégation a exigé que l’entrepreneur de la nouvelle construction engage le plus possible des sous-traitants de la région. «Nous avons ainsi voulu continuer de contribuer à l'économie régionale de cette manière, en plus de conserver nos employés actuels, plus de 50.»
Aucune journée portes ouvertes ni inauguration publique n'est prévue. «Nous sommes ouvertes sur la communauté de Rivière-du-Loup, mais cette résidence est privée».
15 commentaires
Ces gens ont toujours donné, prié pour les malades, enseigné, etc. Elles continueront de le faire. Que de fois on n’entend les gens faire des corrélations entre la richesse de Rome qui devrait vivre dans la pauvreté. On ne règlerait rien à dilapider cet argent,. Oui pour un temps cela aiderait, mais malheureusement pas pour longtemps. La misère de l’homme est souvent provoquée par lui « pollution, guerre, appât du gain jalousie, envie… »
Un certain temps on adule le lendemain on crucifie.
Vous avez donné votre jeunesse et votre vie d’adulte pour les gens de Rivière-du-Loup et des environs.
C’est à vous cette maison, profitez des années qui vous restent vous avez mérité de vivre votre retraite dignement.
Trois voeux, trois conseils évangéliques, façonnent et orientent fondamentalement la vie de celui ou de celle qui s'engage dans la vie religieuse, et je voudrais traiter ici de l'un de ces trois voeux qui a sans doute comme particularité, du moins plus que les deux autres voeux il me semble, de se réaliser tout autant au plan individuel qu'au plan communautaire. Je veux parler ici du voeu de pauvreté. Car il est bien difficile de réaliser communautairement le voeu de chasteté, même si tous y sont tenus, et quant au voeu d'obéissance, même s'il se réalise dans la réalisation quotidienne des observances régulières par exemple, sa pleine signification touche avant tout la volonté propre de la personne qui s'y engage. Tandis que le voeu de pauvreté repose tout autant sur les épaules du religieux ou de la religieuse que sur celles de la communauté.
Nous vivons une époque et une culture où la vie religieuse se cherche face au vœu de pauvreté. Bien des religieux et des religieuses vivent un malaise, sinon une contradiction, entre les conditions de vie en communauté et l’appellation « vœu de pauvreté ». D’entrée de jeu, il faut bien l’avouer : souvent les religieux et les religieuses ne sont pas des pauvres. Il suffit de regarder les lieux que nous habitons, ainsi que notre mode de vie. Tous nos besoins sont assurés. Notre vie est des plus confortables et ferait l’envie de bien des pauvres. Pourtant nous sommes « marqués » par ce vœu de pauvreté auquel nous nous engageons lorsque nous faisons profession religieuse. Impossible de renier ce vœu ou de nous en détacher. Tout le monde sait que nous avons fait vœu de pauvreté et les gens attendent de nous une conduite et un mode de vie qui soit conséquent avec notre engagement. Toute notre vie il y aura là un combat personnel à mener, un appel évangélique à la radicalité.
Encore une fois, bravo à vous les religieuses!