Transport interurbain: l’urgence de revoir le modèle d’affaires
Rivière-du-Loup – Réunis à Montréal, les membres du conseil d’administration de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ont adopté à l’unanimité une résolution visant à inciter le ministre des Transports du Québec à accélérer les négociations avec les entreprises de transport interurbain afin de s’entendre rapidement sur une offre adéquate de services dans les régions du Québec.
« Le transport interurbain des personnes et des colis par autobus est en situation de grande précarité. Les régions du Québec, dont la circulation interurbaine est assurée prioritairement par les autobus, commencent déjà à écoper directement d’une fermeture de ce service » affirme Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ.
Pour Hugo Dubé, président de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, « l’arrêt du service de transport interurbain serait grandement préjudiciable pour le développement de la région de Rivière-du-Loup, car sa stabilité économique dépend aussi d’une circulation fluide des personnes et des colis. »
Ce transport prend appui sur des entreprises privées qui doivent générer un profit. Mais le modèle d’affaires appliqué jusqu’ici n’est plus viable et il doit être revu rapidement, pour que cela n’entraîne pas l’arrêt des activités, comme cela est arrivé dans les provinces maritimes. En fait, l’achalandage sur les principaux axes de transport, qui permettait de financer les opérations dans les corridors moins fréquentés, a baissé significativement au cours des dernières années à cause de la concurrence du covoiturage et du train, qui bénéficie en plus de soutien du gouvernement fédéral. Certains transporteurs peinent à maintenir un service qui est rendu globalement déficitaire.
Il n’existe aucune alternative réaliste à l’implication d’une entreprise privée dans le transport interurbain au Québec, car aucun organisme public ne serait susceptible de prendre la relève. Le maintien d’un service de qualité passe inévitablement par une entreprise privée qui agit comme leader et qui cherche des complémentarités avec d’autres organisations de transport régional ou local. Ces entreprises leaders doivent bénéficier d’un environnement réglementaire concurrentiel et travailler dans des conditions qui les rendent performantes et leur assurent un profit raisonnable.
Des entreprises de transport ont soumis au ministère et à la Commission des Transports leurs propositions pour revoir l’actuel modèle d’affaires de façon à préserver l’essentiel du système de transport interurbain au Québec. Les interlocuteurs régionaux doivent aussi être informés de ces pourparlers afin qu’ils puissent, le cas échéant, offrir un service de transport complémentaire dans des arrangements mutuellement avantageux.
« Le recours au secteur privé pour la prestation de certains services pourrait générer d’importantes économies pour l’État québécois. Compte tenu de sa solide expertise et du contexte budgétaire actuel, le privé doit absolument faire partie de la solution » de conclure, Françoise Bertrand et Hugo Dubé.