La Coopérative des paramédics Grand-Portage tient tête à la CSST
Rivière-du-Loup - Dans son rapport du 8 août dernier, l’inspecteur de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), Rémi Dufour, donnait jusqu’au lundi 6 octobre à la Coopérative des paramédics du Grand-Portage pour modifier ses horaires de faction. Vérifications faites, la coopérative fait fi des recommandations et les paramédics doivent encore cohabiter avec ce type d'horaire.
Dans son rapport, l’inspecteur de la CSST considère que les horaires de faction représentent des risques « d’accident de travail, accident médical et routier » pour les techniciens ambulanciers. Rémi Dufour concluait même que la « procédure doit être modifiée et des mesures de prévention possibles doivent être mises de l'avant par l'employeur pour éviter qu'une fatigue excessive des ambulanciers ne représente un danger pour eux. »
Mais rien n’a changé. « L’employeur n’a pas obtempéré et continue de faire travailler des paramédics en sachant très bien que c'est dangereux, le rapport est explicite. En poursuivant avec cet horaire, contrairement aux recommandations de la CSST, l’employeur met consciemment la sécurité de ses membres en danger », commente le président de la Fraternité des paramédics du Grand-Portage, et lui-même paramédic, Daniel Chouinard.
Ce dernier affirme que les techniciens ambulanciers ont reçu l’appui du député de Rivière-du-Loup - Témiscouata, Jean D’Amour. Le député les aurait assurés de son soutien tout en entamant des démarches afin d’organiser une rencontre entre les représentants de la Fraternité et le ministre de la Santé, le Dr Gaétan Barrette.
Daniel Chouinard rappelle que les horaires de faction ont été mis en place il y a plus de 25 ans. Il martèle que depuis le temps, l’employeur a eu toutes les données en main pour réaliser qu’ils ne sont pas la solution.
« J’aurais souhaité qu’au moins localement ici, le conseil d’administration de la coopérative fasse preuve de leadership, notamment face à l’Agence de la santé », affirme le paramédic.
MERCREDI
Une rencontre déjà inscrite à l’agenda avec l’inspecteur de la CSST, la Corporation des Services d'Ambulance du Québec (CSAQ), un représentant de la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ) et un avocat de la firme Trudel Nadeau Avocats doit avoir lieu aujourd’hui mercredi au bureau de la coopérative.
De son côté, Daniel Chouinard ne cache pas que si rien ne bouge, il pourrait y avoir dépôt de constat d’infraction pénal.
HORAIRE DE FACTION 7/14
L’horaire de faction, communément appelé horaire 7/14, a fait l’objet de nombreuses contestations dans les milieux préhospitaliers où il est en vigueur. Il fait en sorte que l’ambulancier est de garde sur un quart de travail de 7 jours, 24 heures sur 24 pour une période consécutive de 14 jours. Mais c’est en matière d’heures de repos que le bât blesse. Selon Daniel Chouinard, la procédure de repos appliquée fait en sorte d’entrainer des temps d’éveil de 25 heures, voire plus.
Selon la SAAQ, après 17 à 19 heures d’éveil, les diminutions de performances sont équivalentes à un taux d’alcoolémie de 0,05% alors qu’après 24 heures d’éveil, il passe à 0,1%. Inutile de rappeler qu’un automobiliste trouvé au volant d’un véhicule avec un tel taux d’alcoolémie est arrêté et voit son permis lui être retiré.
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paramedic dans la région de la Baie-James