La fin d'Orléans Express?
Rivière-du-Loup - Orléans Express est à la croisée des chemins. Avec des pertes quotidiennes de 10 000 $ et plus depuis 2013, le transporteur interurbain aura de la difficulté à survivre sans l'approbation de son plan de redressement par la Commission des transports du Québec (CTQ) et une aide financière gouvernementale.
Les audiences publiques de la CTQ sont terminées et la compagnie attend la décision de la Commission quant aux demandes de modifications et d’abandons de services qu'elle a effectuées. Rappelons qu'Orléans a notamment demandé de réduire la fréquence de ses horaires et arrêter la desserte de certaines municipalités intermédiaires sur l’ensemble de son réseau. Pour la région du KRTB, ces modifications se traduiraient par une diminution des départs et l'annulation d'arrêts dans plusieurs villes et villages.
Keolis Canada, propriétaire d'Orléans Express, mentionne que l'entreprise a perdu en moyenne de 10 000 $ par jour en 2013 et cela s’accentue en 2014. Entre janvier et août 2014, l’achalandage a continué son déclin avec un résultat de - 3,1 % par rapport à la même période en 2013.
Le transporteur se montre toutefois optimiste et assure vouloir continuer à opérer. «Nous sommes optimistes qu'avec notre plan de redressement et la décision de la Commission des transports du Québec (CTQ), nous pourrons retrouver le chemin de la rentabilité», affirme Marc-André Varin, vice-président développement des affaires, marketing et communication chez Orléans Express.
FINANCEMENT INADÉQUAT
« Le modèle d’interfinancement actuel devra être revu, car il n’est plus adéquat. Nous espérons sincèrement que la CTQ reconnaitra que le statu quo n’est plus une option et répondra favorablement à nos demandes », a indiqué Denis Andlauer, président et chef de la direction de Keolis Canada. « Il est cependant important de mentionner que nous ne souhaitons pas cesser nos activités ».
Orléans Express, contrairement à d'autres entreprises de transport collectif telles Via Rail ou les transports en commun, ne touche aucune subvention, étant une entreprise privée. Mais à la suite d'une demande d'aide d'urgence, Orléans Express s’est vue récemment octroyer une subvention non récurrente de 450 000 $ du ministère des Transports.
Depuis sa création en 1990, Orléans Express a l'obligation, via son permis d'exploitation émis par la CTQ, de desservir un ensemble de routes au Québec, certaines rentables et d'autres moins. Mais le paysage du transport de passagers s'est passablement modifié au cours des 24 dernières années. Si bien qu'Orléans est rendue à la croisée des chemins. Même le sul tronçon rentable de la compagnie, celui entre Montréal et Québec, a connun une baisse d'achalandage de 15 % entre 2009 et 2013, selon des chiffres émis par la compagnie.
ARRIMAGE AVEC LE TRANSPORT COLLECTIF
Lors des audiences tenues dans six villes québécoises dont Rimouski, Marc-André Varin, vice-président développement des affaires, marketing et communication chez Orléans Express, a exposé un plan proposé par la compagnie en ce qui a trait au service au Bas-Saint-Laurent. Ce plan vise la coordination des horaires entre les services collectifs régionaux en place et Orléans Express.
Par exemple, cesser les opérations à Rimouski et que la Gaspésie soit desservie localement par la Régie intermunicipale de transport Gaspésis/Îles-de-la-Madeleine (RéGÎM), soit opérée par des plus petits bus ou donné à contrat sous un concept de délégation de services publics.
Fondée en 1990, Autocars Orléans Express est le principal transporteur interurbain de passagers par autocar au Québec. L’entreprise dessert les liaisons du corridor Montréal-Québec ainsi que les régions de la Mauricie, du Centre-du-Québec, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
13 commentaires
L'hiver, je préfère voyager avec l'autobus.
Que ferons-nous?
Les limites financières des voyageurs sont à considérer.
Faudra-t-il lancer une campagne de financement? C'est très à la mode par ces temps qui courent.La crise financière nous touche de plus en plus en région.
C.
subventionnés avec nos taxes. Concurrence déloyale je ne sais pas, mais cela n'aide surement
pas Orléans. On paye sur nos taxes notre compte résidentielle des minibus qui se promène
presque vise. Au diable l'économie verte ces bus fonctionnent à l'air quelle farce.
Combien ce même trajet coûte-t-il en automobile?
860 km x 0.43$/km (coût d'utilisation d'une Civic @24000km/an, selon le site du CAA, valeurs de 2013 http://www.caa.ca/wp-content/uploads/2012/06/CAA_Driving_Cost_French_2013_web-2.pdf)
Ça fait 370$.
C'est quand même pas du vol 125$ finalement...
tu vas voir que c'est pas le meme prix
Reste quand même que s'ils ferment Rimouski, Rivière-du-Loup pourrait rester ouvert pour qu'il y ait un lien vers les Maritimes.
Il en demeure que Orléans est une entreprise privée, et qu'elle doit être rentable pour survivre. L'aide de dernier secours de la part du gouvernement, ça peut faire pour un an ou deux, pour aider à traverser une mauvaise passe, mais si la récurrence s'installe, ça annonce rien de bon pour personne. Il n'y aurait plus d'effort de la part de l'entreprise pour redevenir rentable (puisque quelqu'un à quelque part éponge les pertes!!!)
Les conditions de la licence est effectivement à revoir, les "runs" d'autobus vides en Gaspésie et dans les autres régions plus éloignées devront être abandonnées, et il est logique qu'il en soit ainsi.
Pour les prix, moi je les trouve raisonnable et logique. Il n'y a rien pour rien aujourd'hui (sauf pour les soins de santé, les garderies à 7$, les médicaments, mais on voit comment ça nous coûte collectivement!!).