La rentrée scolaire, synonyme de soucis économiques
Rivière-du-Loup – Pour de nombreux parents, la rentrée scolaire est synonyme de soucis économiques. En entrevue à Info Dimanche, trois mères dénoncent la situation qui leur semble aberrante.
Marie-Josée Beaulé de Rivière-du-Loup, mère de quatre enfants âgés entre 5 et 15 ans, accepte de témoigner ouvertement : « Nous devons compter une moyenne de 500 $ par enfant juste pour la rentrée. C'est sans compter les dépenses qui s'ajoutent en cours d'année. »
Sophie (nom fictif), mère de 5 enfants âgés entre 6 et 18 ans, et Bianca (nom fictif), mère de deux enfants de 8 ans et 13 ans, préfèrent conserver l'anonymat puisqu'elles œuvrent dans le secteur de l'éducation.
EN ONT-ILS RÉELLEMENT BESOIN?
Les trois femmes décrivent les listes, souvent trop précises, de matériel et de manuels scolaires à se procurer avant la rentrée.
« Les listes indiquent même la marque de crayons à acheter, les couleurs de cartables et cahiers, la forme de l'efface, sans se préoccuper des articles qui sont en rabais, ce qui augmente la facture totale, souligne Sophie, mère monoparentale. Le plus frustrant dans tout ça c'est qu'à la fin de l'année, les professeurs nous retourne du matériel qui n'a pas été utilisé. Ça arrive même que ce soit des livres d'exercices qui coûtent environ une vingtaine de dollars qui nous sont rapportés avec seulement une où deux pages de remplies », indique Sophie.
LE POIDS DES DÉPENSES
À ces listes de matériel et manuels s'ajoute une autre longue liste de frais concernant des vêtements spécifiques, des chaussures, le transport scolaire et les frais de garde en milieu scolaire.
« Et c'est sans compter toutes les activités parascolaires de sport, d'art ou de culture, et les frais supplémentaires rattachés aux programmes spéciaux comme le sport-études. À mon avis, tous les enfants devraient pouvoir choisir un sport ou un loisir. Mais ce n'est pas accessible à tous et je dirais même que les activités ne sont pas offertes à tous. Je sens vraiment des préjugés de classes sociales qui ne devraient plus exister aujourd'hui, surtout dans le milieu de l'éducation. Et mes enfants vivent ces préjugés », poursuit Marie-Josée.
« La rentrée c'est stressant financièrement. Parfois, je dois même emprunter des sous à mes parents pour tout payer dès septembre, pour que mes deux enfants commencent l'école avec tout ce qui leur est demandé. Tout ça, c'est un manque de respect envers la capacité de payer des parents. Nous voulions avoir un troisième enfant et, lorsque le premier a commencé son primaire, nous nous sommes vite rendu compte que ça allait être impossible. L'aide qui existe est souvent destinée aux familles à très faible revenu. Nous avons un revenu familial annuel d'environ 30 000 $ et nous avons de la difficulté quand arrive la rentrée. C'est certain qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas là-dedans », exprime Bianca.
DE L'AIDE SVP!
France Rousseau, directrice générale de la Maison de la Famille du Grand-Portage, est également pessimiste : « À cause de la situation budgétaire des commissions scolaires, il est clair que les frais qui incombent aux parents seront encore en augmentation et qu'en plus, les services eux, diminueront. Économiquement, c'est certain que le ballon va exploser! Je conseille fortement aux parents qui sont en désaccord avec les coûts reliés aux listes de matériel d'aller s’indigner auprès des comités de parents des écoles et aussi de s'exprimer lors des assemblées générales.»
« Heureusement, il y a des organismes, fondations et citoyens qui s'impliquent pour aider les familles. Et c'est le cas de l'Église La Rivière qui organise une vente de garage au profit de la Maison de la Famille afin de nous soutenir dans l'aide que nous apportons aux familles lors de la rentrée scolaire. Aussi, des familles de la région nous apportent des articles scolaires usagés que nous pouvons redistribuer », souligne Mme Rousseau.
Elle mentionne également la Fondation Bon Départ Canadian Tire avec qui la Maison de la Famille collabore pour permettre aux parents d'offrir à leur enfant de faire un sport non-compétitif ou un loisir. Les organismes locaux comme Les Vieux Loups, le Club Optimiste et le Club Lions peuvent également donner un précieux coup de pouce. Il y a aussi la Fondation Maman Dion qui fait des dons de matériel scolaire et de vêtements. Les parents peuvent aussi s'informer auprès de l'école que fréquente leur enfant puisque certaines ont des programmes d'aide.
18 commentaires
Vraiment, j'ai mal au coeur quand j'y pense!!
envoye faites des enfants....
C'est comme quand j'étais à l'université, on nous faisait tous acheter un livre qu'on n'utilisait pratiquement pas mais qui avait la particularité d'avoir été écrit par un professeur du département...
* 70 % des personnes de la génération Y, celles qui ont entre 25 et 34 ans, ne font pas de budget ou ne suivent pas celui qu'elles ont établi.
* Seulement 16 % des Québécois disposent d'un plan financier écrit.
Ceci démontre un manque de discipline financière et se fera sentir par un taux d'endettement élevé et des ménages qui vivent au-dessus de leur moyens. Quand il n'y a pas de plan financier, ce n'est pas surprenant que la rentrée scolaire cause un choc dans le porte-feuille des familles. L'argent qu'on devait budgéter pour la rentrée a déjà été dépensé dans de sorties au restaurant, des petits cafés sur le pouce, un abonnement de magazine, la TV par câble, un cellulaire surpuissant dont on a pas vraiment besoin, des vacances déraisonnables compte tenu du salaire, etc. etc.
Pourtant c'est simple: à trois enfants et à raison de 500$ par enfant, c'est 1500$ qu'une famille doit budgéter. 1500$ étalé sur 12 mois revient à 125$ qu'on doit économiser par mois. En coupant dans le "gras", on peut atteindre ce but relativement facilement. Mais voilà la clé: sommes-nous prêts à sacrifier dans nos loisirs et nos préférences pour assurer une rentrée adéquate à nos enfants?
C'est à chaque famille à répondre à cette question et à prendre leur responsabilités financières. Le gouvernement ne nous forcera pas à épargner, NOUS devons être en charge des nos affaires!
Et c'est drôle, mais quand on est organisé et que nous prévoyons le plus possible et en vivant en-dessous de nos moyens, l'éducation ne coûte pas si cher finalement...
C'est pas juste une question de budget. Pourquoi par exemple ça prend absolument trois petits cahiers bleus de telle marque à 4,99$ l'unité alors qu'à côté tu pourrais avoir 4 cahiers à peu près pareils avec le même nombre de pages pour le même prix?
Sous prétexte d'uniformiser pourquoi toujours aller au plus cher?
Je fais un budget, mais si je peux payer 5$ au lieu de 10$ pour un item qui va faire exactement la même affaire je ne m'en priverai pas de payer moins cher sous prétexte que de toutes façons j'avais budgété 10$ pour ledit objet.
Le problème c'est que certaines personnes ont perdu le contact avec la réalité des gens ordinaires.
Vous devriez au moins nous dire au sein de quelle commission scolaire vous oeuvrez.
Je ne travaille pas dans le domaine de l'éducation. Je suis simplement un père de famille ordinaire.
C'est vrai que le gouvernement pourrait se montrer plus flexible dans les listes d'articles scolaires. Le gros bon sens et une règle d'équivalence devrait être suffisants.
Je ne peux pas parler pour les autres, alors je vais parler de mon expérience. Depuis que je fais un budget et que je le suis, on dirait que je fais plus d'argent que dans le passé. Chaque dollar a une mission et une raison d'être. Nous gaspillons beaucoup moins et il est plus facile de prévoir pour les dépenses majeurs de la vie. Faire un budget et le suivre nous amène à moins dépendre du gouvernement et d'être auto-suffisants. Ça nous amène aussi à beaucoup moins se plaindre de la gestion du gouvernement car NOUS sommes ultimement responsables de notre succès financier. C'est certain qu'il y a toujours place à l'amélioration dans le gouvernement (comme dans toutes les organisations), mais quand on mets toutes les chances de notre côté avec une gestion serrée de nos affaires, ce que le gouvernement fait ou ne fait pas nous dérange pas mal moins.
Je reviens à ma statistique initiale: seulement 16% des ménages disposent d'un plan financier par écrit. Je sais que ce que j'écris n'est pas habituel (je suis dans le 16%!), mais c'est une perspective de finances personnelles qui fonctionne vraiment!
Voici la source en passant: http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/consommation/201310/22/01-4702556-les-quebecois-peu-interesses-a-faire-un-budget.php
Avec certain fournisseur??? Pour faire vendre certains produits. Posons nous la question ?
La rentrée scolaire, ça se "budgette". Ce n'est pas un événement surprise comme un bris majeur sur la transmission de son auto de 6 ans que l'on ne s'y attendait vraiment pas... La rentrée, c'est la fin août à chaque année, et année après année jusqu'à ce que les enfants n'aillent plus à l'école (16-18-20-22-24 ans c'est selon). C'est comme prévisible dans un budget, si on se donne la peine d'en avoir un.
Pour les listes de matériel, moi je relativise, ce n'est pas si pire que cela. J'ai deux enfants, et sur leur liste de matériel, moins de 15% des articles avaient une spécificité de marque. Même que parfois, c'est utile car si on écrivait seulement "Crayon feutre pointe fine" moi je ne trouve pas ça clair... Mais quand on me dit "Crayon feutre Steadler pointe fine noir no#65142", ben c'est simple... Oui peut-être 50¢ plus cher, mais on moins on sais qu'il ne sera pas vide en janvier comparé au cheapette pris chez Dollo... Au total, sérieux, un gros 5$ par enfant à cause de quelques marques spécifiées, rien à braîller. Pour les couleurs spécifiques, rien de bien compliqué... le duotang bleu est le même prix que le vert, ça change pas grand chose. J'avoue que pour les livres scolaires dits d'"activités", ça coûte un peu cher. On se demande s'il n'y a pas exagération, mettons qu'il y aurait des économies à faire en se servant d'un photocopieur comme dans le bon vieux temps!
Pour ce qui est des vêtements, s'il n'avait pas d'école, je ferais quoi? Est-ce que je les habillerais quand même??? J'espère!!! Juste à éviter les vêtements griffés (Puma, Adidas, Joshua Perret, etc.) qui sont plus chers sans nécessairement être plus durable, pis on peut économiser. L'Aubainerie peut faire la job pour une partie de la garde-robe aussi.... Et les soldes de fin de saison pour l'année suivante permet de faire de bonnes économies, on évite d'acheter à plein prix... La seule affaire que l'école cause des dépenses supplémentaires côté vêtements à mon avis est les chaussures... Ça en prend pas mal: classe, extérieur, service de garde, phys ed = 4 paires!!! Encore ici, faut pas payer 80$ par paire...
Dîner et collation: encore ici, les enfants mangeraient-ils quand même s'ils n'avait pas à aller à l'école? J'espère que oui!!! Encore ici, en faisant attention, il est bien possible que la boîte à lunch ne coûte pas trop chère...
J'pense qu'il faut arrêter de braîller, bien organisé, bien budgetté, la rentrée, ça se réussi par du monde. Arrêtez de demander au gouvernement de tout payer pour toute, car bientôt ce sera les épiceries qui seront nationalisées...
Mes sympathies quand même au monoparentales avec 4 enfants, j'espère que la/les pensions alimentaires sont en règles...
a chaque année c'est la même chose
les parents capotes à la rentrée
pourquoi la commission scolaire du québec
ne deviendrais pas le fournisseur officiel des produits écoliers,
marchanderais avec les fournisseurs,
le pouvoir d'achat serait immense,
et le prix des produits serais infiniment petit
et donnerais des emplois
oui je sais mais les commerces qui vend déja les produits ?
on vois pas plus de commis dans les magasins à la rentrée
ils prennent les employés déja sur place, ils changent seulement leurs tâches de travail.
Je répète ce que j'ai demandé à Jean-François: pour quelle commission scolaire travaillez-vous?
Non, je ne travaille pas pour une commission scolaire.... Et je ne suis pas millionnaire non plus... Par contre, je gère mon budget et je m'arrange pour ne pas quémander au gouvernement quand une dépense un peu grosse arrive, qu'elle soit prévue (la rentrée, période des fêtes) ou imprévue (réparation majeure sur auto ou maison).
@Pierre-Jean-Jacques
En apparance, ça semble faire du sens votre idée, sauf que ça me fait peur un peu, parce que sans concurrence, il est bien possible que les prix se mettre à monter d'années en années, comme dans bien des domaines que le gouvernement s'est mis le nez (assurance-médicaments, garderies, ...). Des coops scolaires existent justement un peu sur votre principe, et vous remarquerez qu'ils ne font pas de miracles par rapport à certains gros joueurs comme Bureau en Gros pour ne pas le nommer.